Notre réponse (1) est simple :
Concernant Monsieur Reda Sadki, son DEVOIR de journaliste est de questionner, relayer les informations et donner des droits de réponses : ce qui est fait. Non je ne pense pas qu’il soit "non-crédible" , bien au contraire ! C’est rare de rencontrer un journaliste qui dénonce, cherche à comprendre, à savoir, à informer dans une société où le journalisme est trop souvent le relais d’une parole gouvernementale...
Concernant Alain Moreau, nous ne remettons pas en cause son travail. Son film a été largement diffusé dans des actions de prévention contre le sida. Son travail en détention est connu et reconnu.
Non ce que nous n’acceptons pas, c’est l’omission, l’effacement même, de toute mention à la détention qui est une insulte aux prisonniers qui ont participé au film et cela même s’il n’y en avait qu’un seul !
De plus, Je ne pense pas que Monsieur Reda Sadki se concentre sur le problème du sida en prison. Son engagement quotidien dans la lutte contre le sida le prouve.
Non, ce qu’y est inacceptable, c’est le silence autour de la détention. La détention est un lieu de non droit et de non dit. Le sida en prison marginalise, exclut, terrifie... Le sida en prison, c’est une condamnation à mort par l’état.
Comment un homme qui a (et je trouve cela encore plus grave) déjà fait parler des jeunes sur leur séropositivité en détention peut occulter VOLONTAIREMENT cette horreur dans un film de prévention ? ... Si ce n’est accepter implicitement cette condamnation à Mort ?
De plus, notre jeunesse, dont une partie est issue de la communauté maghrébine, est malheureusement fortement touchée par l’incarcération. Avec la politique répessive actuelle, les délits " de jeunesse" sont suivis de peine de prison ferme. Dans un travail sur la prévention contre le sida, il ne peut, ne doit, pas être oublier la réalité carcérale qui marque notre jeunesse au fer rouge.
Charlotte
Association Ban Public pour la communication sur les prisons et l’incarcération en europe