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Questions fréquentes

Réponses à des TPE (2)

Mise en ligne : 8 janvier 2006

Dernière modification : 30 janvier 2006

Texte de l'article :

Pour quelles raisons êtes-vous allé en prison, sans rentrer dans le détails, délit mineur ou majeur ?
Je suis passé devant les juges d’une cour d’assise. Cette juridiction est dans notre système la plus important en matière de jugement. Je peux donc dire que je suis allé en prison pour des faits majeur.

Combien de temps votre peine a-t-elle durée ?
Ma condamnation était de 10 ans, la peine que j’ai executé était de 5 ans et demi

Vous sentiez vous coupé du monde ? Si oui, pourquoi ?
Oui, bien sur je me suis senti coupé du monde. La rupture se perçois dés que l’on est séparé des siens, aussitôt on se sens abandonné, seul. L’incarcération est en fait la perte d’une bonne partie de nos repères, de notre vie. La perception est, je n’existe plus. La vie n’est en fait perçu que par le petit écran de la télévision. C’est le seul lien avec l’information, avec le monde. Les parloir son utilisé pour la famille, pas pour discuter de la politique, de la vie de tout les jours. On ne se sent pas coupé du monde on est coupé du monde. Faire parti du monde c’est choisir, mais là on ne choisi plus rien.

Vous a-t-on fait des propositions de formation ? Si oui de quoi s’agit-il ?
On ne m’a pas fait de proposition de formation. Sauf une fois, j’ai travaillé aux cuisines et on m’a imposé une formation sur l’hygiène ( certes utile dans ce cas, mais sans le choix). La plupart du temps lorsque l’on est perçu comme « intellectuel » dans une prison, vous devez vous débrouiller tout seul.

En quoi ces formations en prison vous ont-ells aidées pour la suite ?
Ces formations ne m’ont absolument pas aidées. Je doute d’ailleurs de l’éfficacité des formations que l’on donne en prison. Il faut en premier lieu que le choix de la formations soit bien un choix fait par le détenu ; il faut en plus que cette formation soit mise en place en tenant compte des dates de libération et ou de conditionnelle. Dans les maisons d’arret la plupart des formations servent plutôt pour l’alphabétisation, voir pour démontrer que la prison fait quelque chose pour les détenus. Car je vous rappelle que la prison a deux missions l’amandement et la réinsertion. Pour l’amandement il n’y a aucun problème, elle éffectue sa mission ; pour la réinsertion ? ? ? ?

Y-a-t-il des aides psychologique ?
Oui et non, il n’y a pas suffisament de psychologue. De plus les aides psychologiques ne peuvent être apportées que si la demande émane du détenu.

A votre sortie de prison, quels ont été vos obstacles afin de reprendre une vie « normale » ?
Je n’ai pas eu réellement d’obstacle, sinon que de faire connaissance avec l’euro, retrouver ou plutôt recréer des repères. J’ai eu la chance d’être tres entouré, famille et amis on toujours étaient présent. Mais il a fallut que je réapprenne certaines chose, fermer mon courrier, faire mes courses, la première fois mes parents m’ont amene faire mes courses, j’ai fait tout les rayons et je n’achetais rien, je ne savais plus ce qu’il me fallait pour passer une semaine, la question : »que vais-je me faire à manger restait sans réponse et puis il y avait trop de chose que je n’avais plus mangé depuis fort longtemps ».
Pour le reste je crois que j’ai une grande capacité d’adaptation. Mais par contre je suis toujours tout seul ? ? ?

Qu’en est-il de vos rapports avec votre famille ?
Avec ma propre famille j’entends femme, enfants, je n’ai plus aucun rapport.
J’ai par contre de très bon rapports avec mes parents, sœur et frére, et mes amis.

Du côté professionnel, comment vous êtes vous pris pour retrouver un travail ?
Pouvez-vous dissimuler le fait que vous êtes allé en prison ? Est-ce que l’employeur vous demande la raison de votre incarcération ? Est-ce un point important pour les employeurs ?

Là aussi j’ai eu beaucoup de chance, en effet c’est mon beau-frère qui m’a embauché dans son entreprise. Reste que parfois cela n’est pas facile, aussi en ce moment je recherche un autre emploi. Je pense qu’il est possible de dissimuler le fait que je suis allé en prison,d’autant que ma durée d’incarcération n’a pas été si longue ( par rapport aux longues peines). Mais la sortie de prison doit être vécu comme un nouveau départ... Alors je crois qu’il faut réagir au filing, en tout état de cause je pense qu’il faut aborder le sujet face à face, et non sur le C.V.
Lorsque vous avez sur un C.V. un trou de cinq ans et plus, l’employeur va certainement chercher à savoir ce qui c’est passé pendant cette période là. Je pense que cela doit être important pour un employeur toutefois cela ne devrait pas être un élément déterminant. Mais hélas ! ! !

Avez-vous gardé des liens avec votre famille ?
Avec mes parents, sœur, frère oui toujours.

Pensez-vous que votre séjour en prison a été utile ?
Deux aspects :
si l’on ce place du côte des victimes et ou de la société la prison est utile, elle est en fait le substitut de notre droit naturel à se faire justice soit même, donc elle est une nécessité pour nos société.
Pour moi mon séjour en prison ne ma rien apporté, sinon le temps, le temps d’apprendre, ( philosophie, espagnol, étude des religions), tout ce que je n’avais plus le temps de faire. Malgré tout je dois avoué que la prison m’a apporté quelque chose : « la prison m’a permit de casser le miroir de la société ». En effet pendant de longues années j’ai été façonné, il faut fonder une famille,travailler, s’acheter une maison, travailler, avoir des enfants un chien etc...Etc...La prison peut permettre de se sortire de cet engranage ; la prison m’a permit de voir les réalitsé humaine, la peur, la souffrance, l’humain.
C’est à peu prés tout ce que peut apporter la prison, mais si l’on ne sait pas voir cela, alors la prison apporte la haine, la haine des autres, la haine de la société et alors elle prépare la délinquance de demain.

Quelles étaient vos relations avec les autres détenus ? Et avec les gardiens de prisons ?
Je n’ai eu que très rarement des problèmes avec les détenus, peut-être est-ce ma morphologie, peut-être mon age, m^me si je ne le parais pas ou alors mes capacités d’adaptations ? ? ? Dans tout les cas j’ai toujours eu de bonnes relations avec les détenus. Avec les gardiens beaucoup moins, mais cela vient de moi car j’ai décidé de ne pas avoir de contact avec eux, du moins le moins possible. J’ai beaucoup plus apris de la vie au contact des détenus qu’au contact des surveillants. Lorsqu’il tente d’établir une relation c’est toujours pour montrer leur supériorité : « Tu es un détenu, et moi un citoyen bien ». Les quelques rares conversations que j’ai pu avoir ce sont mal terminée, ils ont du mal à accepté qu’un détenu leur montre que l’on peut penser autrement en toute bonne logique. Il est vrai que je suis tombé à chaque fois sur un représentant syndical.

Vous ont-ils aidé ?
Non, mais je crois que j’aurais refusé. J’ai toujours mit un point d’honneur à me débrouillé seul. J’ai été condamné, j’assume et je fais tout ce qui est possible pour ne pas entréner ma famille et mes amis ; même si ils ont accepté de le faire.

Pouvez-vous décrire en quelques mots les cellules ?
Une cellule fait à peu prés 9 m2, à cette surface il est important de retirer les surface non utilisable, c’est à dire sous un lit, une table, une chaise, un lavabo, un wc, parfois un placard ; la surface de vie se reduit donc à une portion-congru. Dans cette surface il arrive que l’on fasse vivre 2 voir 3 personnes. Vous avez une porte d’entrée avec à hauteur d’homme un œilleton qui permet au surveillant de regader dans votre cellule lorsque la porte est fermé. Il y a une lampe centrale que l’on peut commander, et un point lumineux au-dessus de la porte celui-ci étant commandé par le surveillant au moment de ses rondes la nuit ; à l’opposé de la porte une fenêtre plus ou moins grande et qui donne plus ou moins de jour, a cette fenêtre des barreaux et après les barreaux une grille. Les peintures des murs si elle ne sont pas trop d’égradé sont toujours d’une teinte triste.

Comment la santé des détenus est-elle suivie, si elle l’est ?
La santé des détenus est suivie généralement toutefois, il faut relativisé les décisions ne sont pas du fait du détenu, j’entends par là que le détenu ne décide pas du mèdecin spécialiste, généralement lorsque vous rencontez votre mèdecin vous demandé, vous discutez de la conduite à tenir, des besoins, des attentes ; là seul le mèdecin décide, voir même parfois ce sont les infirmières qui font obstruction en établissant un diagnostique. Mais il y a la plupard du temps des structures pour les détenus dans les hopitaux, reste le bon vouloir ?

Vous a-t-on proposé un travail en prison, si oui lequel ?
Vous parlez de travail, et je me permets une nuance ; qu’est-ce qu’un travail ? Un travail autrement dit un emploi, est un travail executé pour un tiers et pour lequel ce tier vous rémunère, ( rémunération adapté ). Dans un travail il faut également entendre que l’employeur et l’employé ont chacun des droits, des devoirs voir m^me des obligations ; ce n’est pas le cas dans ce cadre.
Il existe depuis peu des feuilles que l’on met à la signature des détenus sous l’appellation « contrat ». Mais ces feuilles ne comporte pour le détenu que des obligations et des devoirs ; je ne parle donc pas de travail mai d’occupation.
On m’a effectivement toujours proposé une occupation, en fait non, J’ai toujours sollicité une occupation et je l’ai toujours obtenu. J’ai travaillé dans les ateliers, coller des caoutchous, mettre des intercallaires dans des pochettes, découpe des couronnes pour la galette des rois. J’ai également travaillé dans les cuisines, effectué le nettoyage des couloirs, distribuer la nourriture.

Avez-vous eu des droits de visites, si oui combien par jour, mois ?
Pour les visites il y a une règle, dans les maisons d’arret et avant le jugement les détenus ont droit à trois visites par semaine ; apres jugement et toujours dans les maisons d’arret les parloir sont réduits à deux par semaines, la durée et de 45 minutes.
En centre de détention il y a des jours en semaine qui sont déterminés, mais il y a également les week-end ou là les détenus peuvent avoir plusieurs parloir de durée variant entre 1 heure et 2 heures.

Vous est-il possible de communiquer avec l’exterieur par courrier, par téléphone ?
Tout détenus peu communiquer avec l’exterieur par courrier, mais il faut savoir que votre courrier est lu, puisqu’on a pas le droit de le cacheter, sauf pour des instance bien défini. Dans les maison d’arret le détenu n’a pas droit au téléphone, il peut téléphoner que dans les centres de détention voir les centrales.

Quelle vision avez-vous des prisons aujourd’hui ?
Je ne peux que vous dire négative, la prison aujourd’hui n’est plus adapté à la mission qu’on lui a confié, elle ne répond pas aux attente de la société, qui en fait ne se préoccupe pas de son devenir. Nous sommes dans un cercle vicieux, le peuple ne s’interesse pas à ses prisons, les prisons isolées deviennent un état dans l’état, puisque quelque part refoulé. Rien ne pourra évoluer tant qu’il n’y aura pas reconnaissance. Reconnaissance des détenus comme étant encore et toujours partie prenante dans la société, cette reconnaissance permettra aux détenus d’être valorisé, si le détenu est valorisé le métier de surveillant sera valorisé, et la prison ne fabriquera plus de la délinquance mais des hommes et des femmes. Il faut également prendre en compte l’histoire de l’individu, une femme, un homme qui arrive en prison est une personne qui a besoin d’être écouté, non pas a cet instant ou pour ce qu’il a commis mais pour sa vie, ses resentits. L’Homme ne se reduit pas à des faits. Les faits ne sont pas l’histoire de cet homme mais l’aboutissement de son histoire. 

Délié (Pseudo)