CENTRALE DE MOULINS
Solidarité de JM Rouillan et Carlu Santoni avec les basque en grève de la faim.
Nous, prisonniers politiques de la Centrale de Moulins, entamons lundi 9 février un refus de plateau en solidarité avec les militants basques Julen Atxurra et Txuma Lekunberri actuellement en grève de la faim.
Ces deux camarades ont été transférés de force le 23 janvier dernier. Julen est incarcéré à la maison d’Arrêt de Rouen et Txuma à Strasbourg et tous les deux placés à l’isolement total, le premier au QI, le second au mitard.
A Moulins, la direction appuyée par les sbires d’un "syndicat" ultraréactionnaire mène un combat revanchard contre les acquis de trente ans de lutte carcérale. Ainsi la centrale devient le laboratoire des nouvelles
méthodologies disciplinaires. Et pour arriver à leurs fins, les bleus n’hésitent pas à employer la violence physique. Ces derniers mois, plusieurs détenus ont été victimes de tabassages en règle. D’ailleurs les unités d’encagoulés sont installées à demeure. Le but de cette politique disciplinaire est de faire accepter la disparition quasi complète de toute socialité autre que le rapport subordonné maton/détenu individualisé... Et ne doivent subsister que les espaces cellules, atelier et promenade, ainsi et progressivement disparaissent les instants de collectivité, comme régressent les activités culturelles et éducatives.
Face au conflit quotidien et à l’atmosphère disciplinaire, les détenus les plus faibles et ceux lassés de subir les provocations des surveillants lors de contrôles disproportionnés préfèrent se condamner à la cellule 24 heures sur 24, ou réduisent au minima leurs mouvements déjà entraves par des mesures et des horaires ubuesques.
Le premier week-end de janvier, la tension est montée d’un cran quand la direction n’a pas hésité à s’attaquer aux familles. Sous des prétextes fallacieux et deux jours durant, des policiers armés jusqu’au dents, ont fouillé les véhicules et les visiteurs. Lorsque le s familles ont demandé des permis de visite.
Présentés comme les meneurs de la résistance des prisonniers, Julen et Txuma ont été sanctionnés... à l’isolement, certains de leurs permis de visite leur ont été retirés et la régression des conditions de détention est telle que leurs sont imposés des parloirs hygiaphone inutilisés (hors situation extraordinaire) dans les prisons françaises depuis 1982 ! ! !
Après la fermeture des portes des cellules, la limitation drastique de la circulation intérieure, les parloirs hygiaphone... Jusqu’où devrons nous subir si notre résistance faiblit ?
Au-delà de notre geste de solidarité avec Julen et Txuma nous affirmons : "la résistance continue" ! !
J.Marc Rouillan et Carlu Santoni