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La détention ne concerne pas seulement les condamnés. Les familles et les proches des détenus subissent, eux aussi, la prison, mais à l'extérieur.
A quoi pense-t-on dans le bus qui conduit à Fleury Mérogis ? Que se passe-t-il quand des enfants ne veulent plus se rendre au parloir, ou quand des compagnes souhaitent rompre ? Avec ce film, la réalisatrice poursuit une histoire familiale. Son oncle, incarcéré durant vingt ans, n'a jamais voulu que sa mère vienne le voir en prison. Pendant des années, le jour du parloir, elle a pris le train, puis le bus, et a attendu devant la prison, sans que personne ne le sache.
Communiqué de presse
30 octobre 2009
“Trou de mémoire”
Regards sur une case noire de notre société : la prison
Un mois de films, de rencontres et de débats.
Au Cinéma Nova à Bruxelles. Du 19 novembre au 13 décembre 2009.
La question de la prison resurgit au coeur de l’actualité. Ces derniers mois, les évasions ont succédé aux suicides de détenus et les protestations de prisonniers aux grèves de gardiens. La réalité de prisons surpeuplées et insalubres s’est rappelée à notre bon souvenir, mettant une nouvelle fois en cause les politiques carcérales. Celles-ci, incapables de tendre vers l’objectif de “réinsertion” qu’elles prétendent poursuivre, reproduisent et accentuent au contraire des inégalités et des rapports de classes existant dans la société.
Depuis les débuts du cinéma, de très nombreux réalisateurs se sont intéressés à cet univers à priori inaccessible et anachronique. Bien des citoyens lambdas ne connaissent la prison qu’à travers le prisme cinématographique. Le cinéma et la télévision ne sont d’ailleurs pas étrangers à cet énième regain d’intérêt (apparent, du moins) pour la prison. L’intérêt actuel, suscité par plusieurs films et séries, contribue à en véhiculer une représentation tantôt caricaturale et spectaculaire, mais parfois aussi plus complexe et davantage proche de la réalité des détenus (par exemple, le récent Un prophète).
Est-ce pour autant que le régime de la punition et de l’enfermement va enfin être profondément questionné ? Il est à craindre qu’un tel débat soit esquivé une fois de plus par des “réponses” sécuritaires qui prennent l’allure de nouvelles fuites en avant. La question est traditionnellement remisée aux oubliettes, voire au mieux réduite à une approche humanitaire. En 1970 déjà, le Groupe d’Information sur les Prisons (GIP) parlait de la prison comme “une région cachée de notre système social, une des cases noires de notre vie”. Le GIP — dont l’expérience nous intéressera particulièrement au cours de cette programmation — partait du postulat que le problème de la prison se pose à l’ensemble de la population et qu’il ne s’agit pas de l’isoler aux seuls détenus en le considérant comme un “mal nécessaire”, mais de le rendre visible, le placer au centre des attentions, le questionner, le politiser.
C’est dans cet esprit qu’a été conçue la programmation Trou de mémoire, Regards sur une case noire de notre société : la prison. Des dizaines d’oeuvres visionnées par l’équipe du Cinéma Nova est née cette sélection de films qui permettent de ramener la prison dans notre champ de vision, de briser l’isolement carcéral en portant des regards de l’intérieur, de donner la parole à ceux qui ont une expérience ou un rapport avec elle (que ce soit à l’intérieur des murs ou à travers les liens ténus qui y subsistent avec “l’extérieur”)… Au-delà de la compassion et des effets de mode.
Au programme :
• Soirée d’ouverture
Le 19 novembre, avec deux films muets : Un chant d’amour de Jean Genet (1950) et Le fantôme qui ne revient pas de Abram Room (1908). Ce chef d’oeuvre atypique de la fin du cinéma muet avant-gardiste de l’ancienne Union Soviétique adapté d’une nouvelle d’Henri Barbusse, sera accompagné en direct par Minimax, un duo utilisant flutes, instruments à touches, clefs à molettes, bruits bizarres et mélodies hendécaphoniques.
• Les films
Des chefs d’oeuvres de la fiction qui n’ont pas encore toute la place qu’ils méritent dans l’histoire du cinéma, comme l’inoubliable Le trou de Jacques Becker ou le sulfureux Scum d’Alan Clarke (1979)…
- Des documentaires contemporains venus entre autres du Chili, de Russie, de France ou des Etats-Unis — Arcana de Cristobal Vicente (2005), Alone in Four Walls de Alexandra Westmeier (2007), A côté de Stéphane Mercurio (2007), The Mark of Cain d’Alix Lambert (2007) —, primés dans de nombreux festivals, et traitant des questions comme celles des femmes en prison, des familles de détenus, l’enfermement des mineurs, les prisonniers politiques, etc.
- En avant-première : Bad Boys Cellule 425, film franco-polonais de Janusz Mrozowski (2009) qui nous enferme deux heures durant, captivés par l’état de captivité, dans une cellule de 15 m2 où cohabitent sept détenus polonais. Le réalisateur sera présent lors de cette projection.
- Des courts métrages, tel Sauf le silence de Léa Fehner (2006), jeune réalisatrice dont le premier long métrage Qu’un seul tienne et les autres suivront vient d’être présenté à la Mostra internationale de cinéma de Venise.
- Des films belges : Diritto Rovescio (Recht averecht) de Maria Tarantino (2009), Qui prier pour oublier ? d’Ekin Ercan (2007), Lettre de prison de Patrick Ledoux (1979)…
- Des documents rares, comme ce Marguerite Duras à la Petite Roquette, interview télévisée de la première femme directrice de prison en France, réalisée par l’écrivaine féministe pour l’ORTF en 1967.
- Deux soirées Nocturnes, consacrées à un sous-genre du cinéma d’exploitation né dans les années 1970 : le Women in Prison, qui porte bien son nom. Avec des films de minuit réalisés par Jack Hill, Jess Franco, Jonathan Demme et Paul Nicolas.
Un après-midi Cineketje pour petits et grands : une série de courts de fiction ou d’animation sans paroles, sur l’homme et son irrépressible besoin de liberté, traité tour à tour sur le mode burlesque, dramatique ou ironique.
• Rencontres “intérieur-extérieur”
Un weekend consacré aux questions soulevées par les rapports “intérieur-extérieur” : d’un côté, faire entrer en prison des visiteurs, des savoirs, de l’information ou de la culture ; de l’autre, faire sortir la parole des détenus, montrer et expliquer ce qui se passe derrière les murs…
- Le samedi 28 novembre, la rencontre sera axée sur la pratique d’ateliers vidéos et musicaux en milieu carcéral, en présence de membres de Lieux fictifs (Marseille), Les yeux de l’ouïe (Paris), Cinéma de quartier (Paris), les Ateliers fugitifs (Bruxelles), l’Atelier Graphoui (Bruxelles), Jailhouse Rap (Bruxelles)… La journée se clôturera par une Slam session avec RCS, Réseau Criminel Suspect, un collectif de rappeurs composé d’anciens détenus d’horizons, d’âges et d’origines très différentes, formé à la prison d’Ittre en 2003.
– Le dimanche 29 novembre, sera projeté La brèche (1993), écho filmique d’une expérience de création collective de musique contemporaine menée par Nicolas Frize dans la prison de haute surveillance de Saint Maur. La discussion qui suivra s’élargira au regard d’autres pratiques menées par des collectifs ou des individus qui tentent, à leur échelle et avec leurs outils, de créer des brèches dans l’isolement carcéral. Le weekend se terminera par la projection de 9 m2 pour deux (2005), long métrage issu d’un travail d’atelier et qui a bénéficié d’une sortie nationale dans les salles françaises.
• Les débats
A quoi sert la prison ? Le 22 novembre, un débat se posera la question du rôle et de l’utilité de la prison, en présence d’anciens détenus et de travailleurs sociaux qui donneront leurs impressions et sentiments sur les relations de domination et d’assujettissement au sein de l’institution pénitentiaire — avec comme hypothèse que le microcosme pénitentiaire est un archétype exacerbé de la société dans laquelle nous vivons.
- Faut-il abolir la prison ? Le 6 décembre, débat avec Jacques Lesage de la Haye (psychologue, psychanalyste, ancien détenu et militant du Groupe Information Prisons et du Comité d’Action des Prisonniers, auteur de La guillotine du sexe et animateur de l’émission radio “Ras-les-murs” à Paris) et Juliette Beghin (administratrice de la Ligue belge des Droits de l’Homme, ex-directrice de l’Observatoire international des prisons et ancienne travailleuse d’un service d’aide aux détenus).
- Le 13 décembre, en clôture de la programmation, une rencontre sera dédiée au Groupe d’information sur les prisons (GIP). Créé en 1970 à l’initiative de quelques intellectuels (Michel Foucault, Gilles Deleuze, Danielle Rancière, Daniel Defert, Jean-Marie Domenach, Pierre Vidal-Naquet…) et auto-dissout deux ans plus tard, le GIP reste malgré sa courte existence une expérience marquante et inspirante à bien des égards. Non seulement le GIP a su rassembler détenus, ex-détenus et familles de détenus, mais aussi magistrats, avocats, aumôniers, médecins, etc., autour d’une volonté commune de pratiquer une “intolérance active” contre l’intolérable : la prison. Son ambition de constituer une “entreprise de problématisation” passa par une multiplication des moyens d’action : organisation de manifestations, publication d’études, de tribunes et de tracts, production d’un film, etc. C’est à partir de la projection du film Les prisons aussi d’Hélène Châtelain & René Lefort (1973) et de l’analyse des archives du GIP, que parleront nos invités : Philippe Artières (historien et président du centre Michel Foucault) et Benedikte Zitouni (sociologue urbaine à la VUB et membre du Groupe d’études Constructivistes de l’ULB).
• Exposition :
Valparaìso - Lantin... En marge du tournage en solitaire de son film "Arcana" (projeté le 27.11 et le 12.12) réalisé avec une caméra 16mm, Cristobal Vicente a documenté la vie dans la prison politique de Valparaìso (Chili) par d’autres moyens : livre, site internet, travail photographique, textes et dessins. Pour la première fois, le Nova propose une exposition reprenant une partie de ces éléments.
En parallèle, seront exposées des photos prises par des détenues depuis 2006 dans le cadre de l’atelier médias mené par le GSARA à la maison d’arrêt et prison pour peine de Lantin (Liège).
Et bien d’autres choses encore…
• Le programme complet est disponible en ligne sur le site du Nova : www.nova-cinema.org
• Le programme en version papier sera disponible fin octobre.
• Contact presse : media(at)nova-cinema.org
• Cinéma Nova, 3 rue d’Arenberg, 1000 Bruxelles.
Le cheminement de quatre adolescents condamnés pour des délits, qui, à travers la réparation pénale, se réconcilient avec eux-mêmes et la société.
Depuis la loi du 4 janvier 1993, les mineurs ayant commis des petits délits disposent d'une alternative aux peines classiques : la réparation pénale. Celle-ci consiste en une série d'entretiens avec un éducateur, puis en une action de réparation qui peut prendre diverses formes : stage auprès d'ouvriers, bénévolat, etc. Rémi Lainé a suivi le cheminement de quatre adolescents astreints à ces réparations. Cette mesure judiciaire sert à payer sa dette envers la société, mais aussi à réfléchir à ce qui s'est passé, à modifier l'image que l'on a de soi-même et que l'on renvoie aux autres. En prise avec la vitalité de ses personnages, le film les suit à la trace et saisit leurs silences, leurs révoltes, leurs grimaces complices à la caméra, les mises au point avec l'éducateur et les échanges chaleureux avec les adultes qui les encadrent.
L’architecture carcérale
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Mardi 1er décembre 2009, 17h30 (visite) et 18h30 (débat)
Animé par Xavier Thomas, journaliste d’investigation de l’insolente Radio Grenouille,
le débat de demain soir réunira un architecte, un historien et un écrivain autour du thème de la prison.
Entre écriture dans l’espace et écriture sur le papier, entre édifice public et ultime refuge de l’intime,
ce sont des dimensions bien différentes de l’univers carcéral qui seront évoqués.
Philippe Artières historien qui lorgne du côté de l’anthropologie,
dessinera à grands traits une histoire des prisons :
le panoptique et sa critique par Michel Foucault, les colonies pénitentiaires du 19e siècle,
la prison modèle et le problème de surpopulation au 20e siècle.
Spécialiste des autobiographies de criminels et détenus, il conclura sur l’écriture en prison.
Et d’écrire en prison à décrire la prison, la limite est fine ;
elle sera franchie par l’auteur de polar, René Frégni :
la société carcérale et l’institution pénitentiaire, les espaces communs et les quartiers d’isolement.
Témoignage d’incarcération d’un écrivain hors du commun, d’un côté et de l’autre de ces murs sans égards …
Et comment les élever ces murs sans sacrifier l’humanité cloîtrée à l’intérieur ?
Défi que Raffaele Papadia et l’Architecture Studio ont relevé à Saint-Denis de la Réunion et ailleurs.
Comment, malgré les contraintes du cahier des charges, élever une prison encore ouverte sur la société qui la produit ?
Peut-on imaginer, en clin d’œil à Jean Nouvel, que l’avenir de la prison ne soit pas carcéral ?
Et à 17h30, saisissez la dernière occasion de visiter, trois semaines avant sa fermeture,
l’exposition consacrée à l’architecte marseillais Gaston Castel avec son commissaire, Emmanuel Laugier.
Une visite où il sera forcément question des Baumettes, l’une des réalisations de Castel ...
Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles
Pour en savoir plus sur les intervenants
(See attached file : Les intervenants.doc)
Pour en savoir plus sur l’exposition Gaston Castel, les territoires de l’architecte
http://www.archives13.fr/archives13...
Pour venir ABD Gaston Defferre 18-20 rue Mirès 13003 Marseille 04 91 08 61 00 www.archives13.fr / www.biblio13.fr
Métro 2, stations Désirée Clary ou National - Bus 35 (arrêt Paris-Chantérac) ou 70 (arrêt Ruffi-Mirès) - Tram Euroméditerranée-Gantès
Contact presse : Isabelle Langlade : 04 91 08 61 53 isabelle.langlade@cg13.fr ou Jérôme Gallician : 04 91 08 61 19 jerome.gallician@cg13.fr
Groupe Multiprofessionnel des Prisons
18 rue de la Poste
94250 Gentilly
Tel : 01 48 38 76 84
Email : antoine.lazarus.gmp@gmail.com,
La prochaine réunion du GMP aura lieu le Mardi 2 juin 2009
Début 19 h - 22h30 fin
Maison des sciences de l’homme 52-54 Bd Raspail 75006 Paris (En face de l’Hôtel Lutétia ; Métro Sèvres Babylone et Saint Placide)