Publié le jeudi 4 octobre 2007 | http://prison.rezo.net/la-journee-mondiale-du-refus-de-la/ Depuis 1987, le 17 octobre est la journée mondiale du refus de la misère. Cette journée est l’occasion pour les plus pauvres et pour tous ceux qui refusent la misère et l’exclusion de se rassembler pour affirmer que la dignité et la liberté de tous doivent être respectées. Le nombre de personnes pauvres en prison est plus élevé qu’à l’extérieur. Non seulement les personnes en situation de précarité matérielle vont plus en prison que les autres, mais aussi, la prison engage et conforte un processus de paupérisation. Les chiffres sont là : 17,5 % des entrants en prison disent ne pas avoir de protection sociale, 5 % se déclarent sans abri et 10 % hébergés dans un domicile précaire (source : revue trimestrielle du Haut Conseil de la santé publique, n°44, septembre 2003). Les critère de pauvreté sont nombreux et les chiffres précédents peuvent être complétés par le pourcentage de personnes qui se déclarent illettrées à l’entrée en prison : 11 %. La prison elle-même entretient et déclenche un processus de paupérisation. D’abord parce que le travail, toujours rémunéré très en dessous du SMIC horaire du milieu libre, est loin d’être accessible à tous (le taux de chômage étant généralement très élevés dans les établissements pénitentiaires). Ensuite, parce que l’incarcération entraîne la suspension, éventuellement différée, de certaines prestations sociales perçues en milieu libre. Certes, les commissions d’indigence, qui se réunissent en général tous les mois dans les établissements, peuvent verser de l’argent aux personnes qui n’ont pas plus d’une certaine somme (en général 30 euros) sur leur compte nominatif. La somme versée est de l’ordre de 45 euros, sans que jamais cela devienne un revenu mensuel. La journée mondiale du refus de la misère peut être l’occasion d’interpeller les responsables politiques sur la question de la pauvreté et de la prison, intimement liées par une double relation de causalité : d’une certaine manière, la pauvreté conduit en prison et la prison elle-même rend pauvre. La rédaction
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