Publié le lundi 5 novembre 2007 | http://prison.rezo.net/quand-pour-parler-de-la-prison-il/
Sans dire que la question de la prison est au cœur des préoccupations sociétales, elle occupe néanmoins, depuis plusieurs mois, une place non négligeable dans l’espace médiatique. Cette occupation de l’espace médiatique est, entre autre, le résultat d’une activité soutenue de la part de certaines associations. Par exemple, les états généraux de la condition pénitentiaire, ont eu un retentissement médiatique certain, mais, pour un résultat malheureusement décevant. A-t-on avancé depuis ? Les conditions de détention se sont-elles améliorées ? Le regard des citoyens a-t-il changé ? Et pourtant, en l’occurrence, ce n’est pas faute de moyens, en particulier financiers. Cette question des moyens financiers ne peut être passée sous silence. Plusieurs associations, travaillant en milieu carcéral ou sur le milieu carcéral, ont des subventions publiques considérables, par exemple, 160 000 euros pour une association d’un millier d’adhérents. Dès lors que de l’argent public est géré, il y a une obligation de transparence. Or, cette transparence semble parfois faire défaut : que doit-on comprendre par "autres frais de fonctionnement", lorsque la somme affectée à ce poste est de plus de 50 000 euros ? (Source : bilan financier d’une des rares associations qui met ce document en ligne). S’agit-il de frais d’organisation de colloques, et autres conférences, pour lesquels les frais d’inscription sont tellement élevés qu’ils en deviennent dissuasifs, à moins d’être soit même subventionné ? Cela peut paraître "dérisoire", compte tenu de la somme engagée, mais, récemment, le GNCP (groupe national de concertation prison : ANVP, Aumôneries des prisons catholique et protestante, Croix rouge française, FARAPEJ, FNARS, GENEPI, Secours catholique, UFRAMA) a déboursé, par l’intermédiaire de la FARAPEJ, la somme nécessaire à l’achat de la marque "journées nationales prison" auprès de l’INPI (institut national de la propriété industrielle). Parler des prisons n’est ni une industrie qui rapporte, ni un monopole. La parole doit être libre et les échanges, ouverts.
La rédaction |