Publié le lundi 12 novembre 2007 | http://prison.rezo.net/journee-nationale-des-droits-de-l/ Par la loi du 9 avril 1996, "le 20 novembre, jour anniversaire de l’adoption par l’Organisation des Nations unies de la Convention internationale des droits de l’enfant, est reconnu Journée nationale des droits de l’enfant". D’autres pays ont fait le même choix. A cette occasion, il s’agit de sensibiliser les citoyens à la protection de l’enfance dans le respect de la convention internationale, signée le 20 novembre 1989. Les très jeunes enfants (moins de 18 mois) peuvent séjourner en prison parce que leur mère y est incarcérée, qu’elle ait accouché alors qu’elle était incarcérée ou pas. Les enfants sont également confrontés à la prison lorsqu’ils y rendent visite à un parent incarcéré. Les conditions de ces visites ne sont pas toujours adaptées. Par exemple, les grandes pièces communes, où tout le monde peut se voir, ne sont pas d’une part propices à la tranquillité nécessaire à l’instauration d’une relation parent-enfant de qualité, d’autre part, donnent parfois à voir aux enfants des attitudes entre adultes qu’ils ne sont probablement pas en âge d’appréhender avec justesse. Le simple fait pour un enfant d’être confronté à la prison, avec l’attente, les contrôles pour y entrer, les longs trajets parfois et la brièveté des visites, n’est pas de nature à favoriser son épanouissement. Enfin, les enfants sont confrontés à la prison lorsqu’ils sont eux-mêmes incarcérés. Ils le seront d’autant plus avec certaines des dispositions de la loi du 10 août 2007, renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs. Cette dernière prévoit d’écarter l’excuse de minorité pour les mineurs de plus de 16 ans dans un certain nombre de cas ; de la même façon, elle instaure des peines minimales obligatoires en cas de récidive légale pour un certain nombre d’infractions. Certes, les établissements pour mineurs (EPM) ont pour objectif de placer au centre de la journée les activités éducatives, ce qui pourrait sembler être une réponse satisfaisante. Mais, d’une part, il existe encore très peu d’EPM et, de fait, les mineurs continuent de côtoyer les majeurs dans certains établissements. D’autre part, les débuts pour le moins difficiles de l’EPM de Lavaur ne sont guères encourageants, le personnel dénonçant un manque criant de moyens pour atteindre les objectifs fixés. Enfin, et surtout, les EPM resteront toujours des lieux d’enfermement ; et cette réponse ne peut être satisfaisante du point de vue de "l’intérêt supérieur de l’enfant". La journée nationale des droits de l’enfant, le 20 novembre, pourrait être l’occasion d’aborder ces différentes questions à la lumière de la convention internationale des droits de l’enfant. Un enfant ne peut subir une peine indirectement parce que sa mère est incarcérée. Un enfant, au prétexte qu’il a commis une infraction comme l’aurait fait un majeur, avec la même violence par exemple, ne peut être traité comme un adulte ; agir comme le ferait un adulte ne signifie pas que l’on est adulte. la rédaction |