Publié le dimanche 16 mars 2008 | http://prison.rezo.net/2005-education-pour-la-sante/ Education pour la santé à la maison d’arrêt de Compiègne I. PRESENTATION >> Contexte La forte préoccupation des partenaires en faveur de la promotion de la santé des détenus en Picardie est motivée notamment par les dispositions de la loi 94-43 du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale, et du décret 94-929 du 27 octobre 1994 relatif aux soins dispensés aux détenus par les établissements de santé assurant le service public hospitalier, à la protection sociale des détenus et à la situation des personnels infirmiers des services déconcentrés de l’administration pénitentiaire. Le décret n° 99-276 du 13 avril 1999 définit les missions, domaines de compétences et interlocuteurs des nouveaux services départementaux que sont les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). Leurs missions sont notamment : de favoriser la réinsertion sociale des personnes condamnées ; la pleine compétence pour la préparation à la sortie ; Les liens étroits entre santé, précarité, incarcération, prévention Une santé dégradée ou des difficultés d’accès aux soins ou à la prévention font partie de la définition de la précarité. La précarité ne se résume pas à une pauvreté économique, on la définit comme "l’absence d’une ou plusieurs des sécurités (logement, emploi, santé, situation familiale...) permettant aux personnes d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux" . Plus elle affecte de nombreux domaines de l’existence et plus elle perdure, plus cette précarité est susceptible de conduire la personne à un état d’extrême pauvreté et de faciliter le passage à l’acte délictueux. Cette accumulation et cette combinaison de plusieurs difficultés conduisent finalement à un sentiment d’exclusion ou de marginalisation. Ce sentiment va de pair avec une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi. Il est un des freins principaux des actions de prévention auprès de ces publics. Comment en effet se projeter dans le futur et prendre conscience de l’intérêt de prendre soin de sa santé aujourd’hui pour la préserver demain, comment se projeter pour envisager sa (ré) insertion quand on est privé de liberté, en rupture avec son entourage familial, et qu’on a perdu toute estime de soi ? Il ne s’agit pas de nier les délits commis et de "victimiser" la population carcérale, mais de comprendre les interactions entre le social, le judiciaire et le sanitaire et de faire la lumière sur les blocages que l’incarcération elle-même peut provoquer vis-à-vis de l’intérêt perçu de préserver sa santé. En raison de l’allongement des peines et de la modification de la structure de la population, le taux d’accroissement de la population carcérale âgée de plus de 60 ans est de 431% entre 1978 et 1998 (Cf. le rapport du Sénat, 2000) ; la prévalence de l’hépatite C pose un problème majeur de santé publique (le chiffre de séropositivité dépasse 20% dans certains établissements). A ce jour, il existe très peu de données sur les autres maladies chroniques (mis à part le SIDA et le VIH-C). La prévention, l’éducation pour la santé et l’éducation pour la santé des patients, sont des activités difficiles à mettre en œuvre de manière générale : l’âge des populations visées, leur origine socio-culturelle, leur vision de la santé et les rapports qu’elles entretiennent au corps, leur histoire personnelle sont autant de facteurs à prendre en compte pour comprendre les comportements de santé et proposer des actions de prévention adaptées. En prison, viennent s’ajouter d’autres dimensions complexes comme le vécu de l’enfermement, le sens donné à la peine et les conditions de vie. Objectif général Améliorer la santé des détenus accueillis dans la maison d’arrêt de Compiègne Objectifs spécifiques Favoriser la mise en œuvre de programmes d’éducation pour la santé, adaptés aux besoins et préoccupations des détenus Objectifs opérationnels Activités au sein de la maison d’arrêt de Compiègne : Co-animer des ateliers sur le thème de l’alimentation auprès des détenus ; Public bénéficiaire Les détenus de la maison d’arrêt de Compiègne. Les professionnels de la détention, du service d’insertion et de probation, des services médicaux, instituteurs de l’Education nationale... II. REALISATION >> Ce qui a été réalisé Réunions de préparation des ateliers sur le thème de l’alimentation : 16 septembre 2004 : échange sur le thème choisi par les détenus à la fin des ateliers 2003/2004 et rédaction d’un questionnaire sur l’alimentation des détenus ; Co-animation des réunions avec les détenus sur le thème de l’alimentation Sept réunions ont eu lieu avec les détenus : 14 février 2005 : travail autour des représentations des détenus sur l’alimentation et expression libre ; Co-animation du comité du pilotage « éducation pour la santé » : 09 décembre 2004 : présentation de la trame de travail pour les ateliers à venir ; >> Ce qui reste à réaliser et calendrier La maison d’arrêt de Compiègne est en cours de construction de son projet d’éducation pour la santé pour les années à venir. >> Difficultés de mise en oeuvre Le temps d’incarcération, court en maison d’arrêt, rend difficile la mise en œuvre d’actions qui s’inscrivent dans la durée. |