Publié le jeudi 15 octobre 2009 | http://prison.rezo.net/no-159-160-acp-du-12-octobre-2009/ Ma parole est libre, ma plume aussi ACP N°159-160 Arpenter le Champ Pénal *** LOI PÉNITENTIAIRE ACTE III *** - 1. - Des Nouvelles du front. L’appel des 1 000 « la prison à la recherche d’un consensus » L’appel du 1er septembre 2009 « La prison à la recherche d’un consensus » a rassemblé plus de 1000 signatures : 34 personnes morales (5 fédérations nationales d’associations, 18 organisations nationales, 11 associations régionales ou locales) et plus de 900 personnalités. Il a été remis en main propre à M. Jean-René Lecerf, rapporteur de la loi au Sénat, le mardi 6 octobre à 9h30, ainsi qu’à M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission des lois du Sénat, M. Jean-Luc Warsmann président de la commission des lois de l’Assemblée nationale et M. Jean-Paul Garraud, rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale. Tous quatre sont membres de droit de la commission mixte paritaire (voir infra). 2. - Le Club DES Maintenant en Europe, a proposé aux 34 organisations signataires de l’appel des 1000 de se constituer en comité pérenne de vigilance ayant pour nom …
« Prison, République, Citoyenneté ». Mardi 6 octobre 2009 – 10h30. Au Petit Suisse (1), 16 rue de Vaugirard Paris 6ème (en face du Sénat) PVT (1) Au Petit Suisse est un bistrot créé en 1792, à la même époque que la prison pénale. - 3. - Les travaux de la commission mixte paritaire : une étape décisive vers le consensus (1). * Voir le Rapport n° 20 (2009-2010) de MM. Jean-René LECERF, sénateur et Jean-Paul GARRAUD, député, fait au nom de la commission mixte paritaire, déposé le 7 octobre 2009. Disponible sur le site du Sénat. Nous reviendrons plus tard sur le contenu du consensus trouvé au sein de la commission, grâce à l’engagement du sénateur Jean-René Lecerf et à celui des représentants de l’opposion de gauche, du Sénat comme de l’Assemblée nationale. Pour le moment, saluons, comme il se doit, l’adoption des deux articles suivants … Article 1er A. Le régime d’exécution de la peine de privation de liberté concilie la protection de la société, la sanction du condamné et les intérêts de la victime avec la nécessité de préparer l’insertion ou la réinsertion de la personne détenue afin de lui permettre de mener une vie responsable et de prévenir la commission de nouvelles infractions [souligné par nous]. Article 49 I. - Après l’article 715, il est inséré un article 715-1 ainsi rédigé : Marquons aussi notre interêt pour la nouvelle version de l’Article 2 quinquies. Article 2 quinquies. Un décret détermine les conditions dans lesquelles un observatoire indépendant, [souligné par nous] chargé de collecter et d’analyser les données statistiques relatives aux infractions, à l’exécution des décisions de justice en matière pénale, à la récidive et à la réitération, établit un rapport annuel et public comportant les taux de récidive et de réitération en fonction des catégories d’infractions et des peines prononcées et exécutées, ainsi qu’une estimation de ces taux par établissement pour peines. Il comprend également le taux de suicide par établissement pénitentiaire. Ce rapport présente une évaluation des actions menées au sein des établissements pénitentiaires en vue de prévenir la récidive et la réitération, favoriser la réinsertion et prévenir le suicide. Notons enfin que députés et sénateurs de la CMP sont parvenus à un accord sur les conditions dans lesquelles les personnes détenues peuvent, à quatre mois de la fin de leur peine, bénéficier d’une sortie sous bracelet électronique. "Ils ont prévu que le placement serait mis en oeuvre par le directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) sous l’autorité du procureur de la République". Ce dernier fixera "les différentes mesures de contrôle et les obligations auxquelles la personne condamnée devra se soumettre", est-il ajouté. En l’absence de décision de placement, "la personne condamnée pourra saisir le juge de l’application des peines (JAP) qui statuera après un débat contradictoire". *** En théorie, le gouvernement a encore la possibilité de casser le consensus ainsi construit par la CMP en déposant, d’ici mardi, des amendements pour revenir sur ces conclusions. Il serait bien inspiré de n’en rien faire ! Le vote aura lieu le mardi 13 octobre 2009 à 21h30. _______ (1) Cette commission était composée de : M. Jean-Jacques Hyest, sénateur, président ; M. Jean-Luc Warsmann, député, vice-président ; M. Jean-René Lecerf, sénateur, M. Jean-Paul Garraud, député, rapporteurs.
- 4. - Sanctions pénales prononcées en 2007 (1ère partie) Source : Pierre V. Tournier, Sanctions pénales. Quelles sont les infractions sanctionnées ? A quoi condamne-t-on ? Les sanctions sont-elles plus « lourdes » aujourd’hui qu’hier, contribution au rapport 2009 de l’Observatoire national de la délinquance, à paraître *** L’analyse que nous présentons ici repose, exclusivement, sur la statistique issue du casier judiciaire produite sous l’autorité du Secrétariat général du Ministère de la Justice (1). Les sanctions inscrites au casier judiciaire sont les condamnations pour crimes, délits et contraventions de 5ème classe. Les statistiques issues du casier permettent de décrire les infractions sanctionnées par les juridictions, les procédures de jugement, la nature et le quantum des peines prononcées, les caractéristiques démographiques des personnes sanctionnées (sexe, âge à la condamnation, nationalité). Les dernières données publiées portent sur l’année 2007 (2). Pour cette période, on compte 685 335 condamnations prononcées, inscrites au casier judiciaire (France entière). Certaines condamnations sanctionnent plusieurs infractions. Dans le cas d’infractions multiples, le traitement statistique du casier judiciaire prend en compte au maximum quatre infractions : infraction principale (3), infractions de rang 2, 3 et 4. Cette question est d’importance quand on examine la nature et le quantum des sanctions en fonction de la nature des infractions. Prenons un exemple sur l’année 2007 : en matière de vol simple, les peines d’emprisonnement ferme – ou avec sursis partiel – sont en moyenne de 4 mois (partie ferme), mais de 2,9 mois en cas d’infraction unique (58 % des cas) et de 5,6 mois en cas d’infractions multiples (42 % des cas). - Quelles sont les infractions sanctionnées en 2007 ? Sur les 685 335 condamnations prononcées en 2007, inscrites au casier judiciaire, on compte 3 391 crimes (0,5 %), 616 851 délits (90 %) et 65 093 contraventions de 5ème classe (9,5 %). La proportion de condamnations à infraction unique varie considérablement en fonction de la catégorie de l’infraction : 91 % pour les contraventions de 5ème classe, 70 % pour les délits et seulement 48 % pour les crimes (Tableau 1.1). Tableau 1.1 - Condamnations inscrites au casier judiciaire (2007) Champ : France entière On trouvera dans les tableaux suivants les infractions principales les plus fréquentes parmi les condamnations prononcées. Pour chacune d’entre elles, on indique la proportion de condamnations à infraction unique. Tableau 1.2 – Condamnations pour un crime, inscrites au casier judiciaire (2007) Champ : France entière Infraction principale Ensemble Condamnations à infraction unique Tableau 1.3 - Condamnations pour un délit, inscrites au casier judiciaire (2007) Champ : France entière Infraction principale Ensemble Condamnations à infraction unique * Coups et blessures volontaires avec ITT inférieure ou égale à 8 jours, avec circonstances aggravantes Tableau 1.4 - Condamnations pour une contravention de 5ème classe, inscrites au casier judiciaire (2007) Champ : France entière Infraction principale Ensemble Condamnations à infraction unique Pierre V. Tournier
*** LE KIOSQUE *** - 5. - Petite Bibliothèque la prison en 25 titres (ouvrages publiés en France). Octobre 2009 par Pierre V. Tournier. Un collègue, professeur à l’Université du Havre m’a demandé quelques références bibliographiques sur la prison. Voici ce que je lui ai donné, en 25 ouvrages. Toute critique sera la bienvenue… Artières Ph., Lascoumes P. (Dir.), Gouverner, enfermer La prison, un modèle indépassable ?, Presses de Sciences Po, 2004, 361 pages. Conseil de l’Europe, Le surpeuplement des prisons et l’inflation carcérale, recommandation N°R (99) 22, adoptée par le Comité des Ministres le 30 septembre 1999 et rapport coll. Références juridiques, 2000, 212 pages. Collectif, L’histoire familiale des hommes détenus, INSEE, Synthèse, n°59, 2002 ? 182 pages Collectif, 9 m2, campagne « Trop c’est Trop », pour le respect du numerus clausus en prison, Le Cadrin Actes Sud, 2007 113 pages. Combessie Ph., Prisons des villes et des campagnes. Etude d’écologie sociale, l’Atelier, 1996, 238 pages. Combessie Ph., Sociologie de la prison, « 3ème édition, La Découverte, Repères, n°318, 2009, 126 pages. Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Rapport d’activité, 2008, 253 pages. Christie N., L’industrie de la punition. Prison et politique pénale en Occident, Autrement, 2003, 219 pages. Foucault M., Surveiller et punir. Naissance de la prison, Gallimard, 1975, 318 pages Herzog-Evans M., Droit de la sanction pénitentiaire, Dalloz, 454 pages, 2004. Herzog-Evans M., Droit de l’exécution des peines, Dalloz, 1138 pages, 2007-2008. Kensey A. Lombard F. et Tournier P.V., Sanctions alternatives à l’emprisonnement et « récidive ». Ministère de la Justice, 2006 livret de 113 + CD ROM. Kensey A. Lombard F. et Tournier P.V., Prisonniers du passé ? Ministère de la Justice, 2005, livret de 63 pages + CD ROM. Lameyre Xavier et Salas Denis (Dir.), Prisons. Permanence d’un débat, La Documentation française, problèmes politiques et sociaux, n°902, 2004, 119 pages, 9€. Marchetti A.-M., Perpétuité. Le temps infini des longues peines, Plon, 2001, Ministère de la justice, Les règles pénitentiaires européennes (RPE), Direction de l’administration pénitentiaire, Coll. Travaux et Documents - hors série, août 2006, 103 pages. Petit J-G., Ces peines obscures ? La prison pénale en France, 1780-1875, Fayard, 1990, 749 pages. Renouard J-M., Baigneurs et Bagnards. Tourismes et prisons dans l’île de Ré, L’Harmattan, Logique sociales, 2007, 248 pages. Veil C. et Lhuilier D. (Dir.), La prison en changement, Erès, 2000, 3003 pages, Observatoire international des prisons (OIP), Les conditions de détention en France, La Découverte, 2005, 285 pages. Tournier P.V., La prison à la lumière du nombre : démographie carcérale en trois dimensions, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, mémoire d’habilitation à diriger des recherches, publié par le CESDIP, 1996, 200 pages. Tournier P.V., Dictionnaire de démographie pénale. Des outils pour arpenter le champ pénal, Université Paris 1. Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire sociale du XXe siècle, données actualisées au 1er mai 2007, 133 pages. Tournier P.V., Loi pénitentiaire. Contexte et enjeux, Editions l’Harmattan, coll. Sciences criminelles – Controverses, janvier 2008, 114 pages. Vasseur V., Médecin chef à la prison de la Santé, Le cherche Midi, janvier 2000, 202 pages. Wacquant L., Les prisons de la misère, Raisons d’agir, 1999, 189 pages. - 6. – Dans l’ombre de Rachida par Michel Delean. 3 octobre 2009. *** OPALE ***
* Extrait de Pierre V. Tournier, « Démographie des lieux de privation de liberté (France, 2009) », à paraître dans le Rapport 2009 de l’Observatoire national de la délinquance (OND), 20 pages. Dans son rapport de septembre 2007, Philippe Goujon avançait le chiffre de 138 locaux d’arrêt des armées de terre, de l’air et de la marine nationale , afin de placer en isolement les militaires condamnés aux arrêts. Ayant adressé une demande de données chiffrées sur les militaires concernées au Ministre de la Défense, nous avons pas reçu la réponse suivante de Jean-Paul Bodin directeur adjoint du cabinet du Ministre, en date du 11 août 2009 : « Les armées ne disposent plus de locaux d’arrêts de rigueur destinés aux militaires faisant l’objet de sanctions disciplinaires. L’exécution de telles mesures s’effectue désormais au domicile des intéressés avec interdiction de quitter la garnison ». PVT
I - L‘infirmerie psychiatrique de la préfecture de Paris, ACP n°148-149, 31/8/09 *** PARIS RIVE DROITE, RIVE GAUCHE *** - 8. – PARIS. 15 décembre 2009. 8h30 – 17h. « Comment les entreprises font-elles face aux nouvelles menaces ? » Colloque annuel des Directeurs de Sécurité (CDSE). Mot d’introduction de François Roussely, président du CDSE. 9h. Ouverture. Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur. 9h30. Enquête : Etat des lieux des menaces pour les entreprises européennes. Enquête réalisée avec le concours de l’EDHEC. Suivi d’un débat sur l’état des menaces. Quel est l’ennemi [sic] ? Quels sont les risques et menaces auxquels les entreprises sont confrontées ? Quelles sont les forces et les faiblesses du secteur privé face aux menaces ? Quel est l’impact de la crise économique sur la sécurité des entreprises ? 11h15. Crise économique et nouvelles formes de contestation. Quelles sont ces nouvelles formes de contestation ? Est-ce un phénomène français ? Comment les entreprises sont-elles susceptibles d’y répondre ? Comment les partenaires de l’entreprise peuvent-ils travailler de concert pour éviter tout débordement ? 14h30. La mise en œuvre d’une politique de sécurité sur le marché international. L’International Security Management Association (ISMA) présentera les outils mis en place par les grandes entreprises pour combattre les nouvelles menaces. Avec John Smith (Président de l’International Security Management Association, security Manager de Prudential) 15h. Quelles répercussions la crise économique a-t-elle sur l’organisation de la sécurité des entreprises ? Hausse de la malveillance, baisse des budgets sécurité : Comment les acteurs de la sécurité peuvent-il s’adapter à cette nouvelle donne ? 16h30. Conclusion, Michel Quillé (Europol) - Lieu : OCDE, 2, rue André Pascal, Paris 16ème Contact : contact@cdse.fr *** COURRIELS DES LECTEURS *** - 9. - Ils apprécient et c’est bien agréable « J’en profite pour vous dire que, même si j’ai encore peu de recul, j’apprécie beaucoup votre "plume libre", qui doit certainement s’accompagner d’un regard scrutateur qui ne laisse rien passer... » Danièle S. « En tant que conseiller d’insertion et de probation, j’essaie de m’appliquer au mieux à donner du sens à mon action. Je lis alors toujours avec plaisir votre publication, véritable bouillonnement d’analyses et de réflexions. Est-il possible de lire ACP sur version papier, que l’on pourrait recevoir à une adresse donnée ? Je reçois ACP par mail mais ce n’est pas toujours agréable de lire sur un écran d’ordinateur, alors s’il y a possibilité de s’abonner je serai intéressé. Je vous souhaite une bonne journée. Marc Aurélien. Merci de vous encouragements, fort utiles. Pour le moment la réponse à votre question est « non ». PVT - 10. - François n’apprécie pas et vote avec ses pieds. « Compte tenu des orientations prises par votre revue je ne souhaite plus la recevoir. Dommage ». François P. conseiller d’insertion et de probation (CIP). Transparence. Pour préciser un peu mon positionnement politique, si cela vous intéresse : Aujourd’hui je ne suis membre d’aucun parti politique, mais je participe, comme expert (comme on dit !), à la commission nationale « Justice » du Parti Socialiste, à la commission nationale « Justice » des Verts et je suis membre du « cabinet d’experts » de la fondation progressiste « Terra Nova ». Par ailleurs, je suis membre associé de l’Association nationale des visiteurs de prison (ANVP) et membre d’honneur du GENEPI ; mais d’aucune autre organisation. Fondateur du Club social-démocrate – informel - « Des Maintenant en Europe », il m’arrive de me sentir proche de nombre de militants de l’OIP, de la LDH ou du SM mais pas vraiment de leurs directions actuelles respectives. J’ai un vrai problème avec le « gauchisme pénal ». Vous l’avez compris. Comme on est parti à se dire tout, alors allons-y, cher François P. J’ai cotisé au Parti socialiste (section de Paris 17ème), en 2004, 2005, 2006 et 2007. Comme des dizaines de milliers d’adhérents, j’attends que « cela se décante », n’ayant pas formellement démissionné. Je n’imagine pas un instant adhérer à une autre organisation existante. Je ne suis pas certain non plus d’avoir encore envie de cotiser à un parti ! Le seul autre parti dont j’ai été membre – et fier de l’avoir été – c’est le Parti Socialiste Unifié (PSU), entre septembre 1971 et avril 1972, section de Mont-Saint-Aignan, dans la banlieue de Rouen. J’avais 21 ans et j’étais responsable du groupe PSU que j’avais mis en place à l’Ecole d’ingénieur en chimie industrielle (INSCIR) où j’étais élève. Michel Rocard était secrétaire général du parti. Même si j’avais déjà une grande admiration pour ce leader - et c’est encore le cas aujourd’hui - j’appartenais, alors, à une tendance d’opposition dite « marxiste révolutionnaire » (MR) (1) proche de la Ligue communiste d’Alain Krivine et de la IVème Internationale. Mes camarades de cette tendance quitteront le PSU pour adhérer à la Ligue au cours du 1er semestre 1972 ; j’ai quitté le PSU, - et mon école d’ingénieur - en même temps qu’eux, mais sans les suivre, plutôt pour des raisons personnelles que par choix politique. Mais bon je ne vais pas vous raconter ma vie sentimentale. (1) Pour celles et ceux que cela intéresseraient, les idées de cette tendance politique sont exposées dans l’opuscule suivant : Denis Berger, Jacques Kergoat, Christian Leucat et Jean-Marie Vincent « Contre la passivité, contre confusion, une plate-forme pour les révolutionnaires », François Maspero Editeur, 1972, 76 pages, 4,00 F. soit 0,61€ !
Une tragédie, une loi. Mais quand et où vont-ils s’arrêter ? Quand vont-ils faire marcher leur cerveau et agir contre le crime, contre la récidive ? 1er octobre 2009. « Le gardien avoue le meurtre de la joggeuse. Des traces ADN de la victime ont été retrouvées sur le principal suspect lundi. » Le corps de Marie-Christine Hodeau a été retrouvé dans une zone boisée près de Boissy-aux-Cailles (Seine-et-Marne). Manuel Alves Ribeiro da Cruz, 47 ans, gardien d’une propriété dans le Loiret, a été mis en examen pour enlèvement et séquestration en état de récidive légale, puis écroué (Libération, 1/10/09). … /… 6 octobre 2009. « Le projet de loi visant, selon le gouvernement, à amoindrir le risque de récidive criminelle devrait être examiné en séance publique à l’Assemblée nationale à partir de la mi-novembre, a annoncé hier le ministre des Relations avec le Parlement » (Libération, 6/10/09). Dans ce drame, comme dans celui de Nelly Cremel (tuée le 2 juin 2005), celui d’Anne- Lorraine Schmitt (tuée le 25 novembre 2007) ou celui de Marie-Christine Hodeau, nombre de questions se posent quant aux peines prononcées, quant aux conditions de leur application, quant aux modalités de libération et de suivi après la libération. Mais au lieu d’examiner ces questions de façon approfondie – et non démagogique - avec les professionnels compétents, praticiens et chercheurs des disciplines concernées, on préfère faire dans l’« exorcisme » (1), légiférer dans des conditions invraisemblables et voter des lois « tigres de papier » sans intérêt aucun, dans la lutte contre la récidive. Quand l’histoire bégaie, autant reprendre ce que l’on a déjà écrit… Aussi retrouvera-t-on infra ce que j’ai écrit, en décembre 2007 dans « ACP » à la suite du meurtre d’Anne -Lorraine Schmitt. Son père me menace, aujourd’hui, d’un procès en diffamation pour avoir écrit, dans « ACP », que l’Association dite « Institut pour la justice » (IPJ) dont il préside le comité de parrainage est « d’extrême droite ». Je n’ai aucune intention de dialoguer avec l’association dite IPJ (3) dont la violence des déclarations est inacceptable. En revanche, depuis plusieurs mois, j’ai essayé – pour le moment en vain - de rencontrer M. Schmitt afin de répondre aux critiques qu’il porte sur mes travaux scientifiques, concernant l’aménagement des peines, la libération conditionnelle, la récidive. Je continue d’espérer établir un dialogue avec le père d’Anne Lorraine car, moi aussi je pense que la société n’a pas fait, nous n’avons pas fait tout ce qu’il fallait pour éviter cette tragédie. Nous avons, en effet, notre part de responsabilité dans le geste du meurtrier d’Anne Lorraine, dans celui de Nelly Cremel, dans celui de Marie-Christine Hodeau (4). PS. On trouvera infra les communiqués d’Elisabeth Guigou (socialiste), de Nicole Borvo Cohen-Seat (communiste), du Syndicat de la Magistrature (SM), et un extrait de la Lettre d’information de l’association Aide aux Parents d’Enfants Victimes (APEV) présidé par M. Alain Boulay. (1) Voir l’article de Gérard Courtois, « L’exorciste de l’Elysée », Le Monde, 6 octobre 2009.
* Référence : ACP N°66 – 3 décembre 2007. « Fait d’aujourd’hui « Dimanche 25 novembre 2007, en fin de matinée. Dans le RER D entre Louvres et Creil (Val d’Oise), un meurtre précédé d’une tentative de viol a été commis sur la personne d’Anne Lorraine Schmitt, 23 ans, étudiante en journaliste au CELSA. Le suspect, Thierry Dève Oglou, avait déjà été condamné pour infraction sexuelle. A priori, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité (meurtre qui suit un autre crime, art. 221-2 du code pénal). Comme tout suspect, il bénéficie de la présomption d’innocence. Dans L’Humanité, l’affaire n’occupe que quelques lignes : la victime était « une étudiante de 23 ans » ; d’après le procureur de Senlis, « la jeune femme a été très courageuse ». L’agresseur est « un homme de 44 ans déjà condamné pour agression sexuelle ». On ne précise pas si la 1ère infraction était un viol, ni la peine qui avait alors été prononcée. Rappelons que l’agression sexuelle (autre que le viol) est un délit, puni de 5 ans d’emprisonnement (Art. 222.27). Libération est un peu plus précis. La victime, « poignardée », est « l’aînée d’une famille de cinq enfants, étudiante à l’école de journalisme du CELSA à Paris ». « L’agresseur était seul dans le wagon ». « Il avait déjà été condamné, en 1996, à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour une agression sexuelle, commise sous la menace d’une arme », soit une peine prononcée de 3 ans fermes. L’agression sexuelle (autre que le viol) sous la menace d’une arme est passible de 7 ans d’emprisonnement. (Art. 222-28) Le Figaro consacre, à l’affaire, une demi page en développant les éléments biographiques concernant Anne Loraine, cités supra. L’autopsie « indique que la jeune femme, victime d’un véritable acharnement, a vigoureusement résisté à son agresseur avant de recevoir trois coups d’une extrême violence, dont un porté au cœur, s’est révélé mortel ». Le meurtrier, Thierry Deve Oglou, « avait violé une étudiante le 25 janvier 1995, dans une rame déserte du RER D entre Suvilliers-Fosses et Orry-Ville ». « A l’époque, la jeune victime, menacée d’un couteau, n’avait pas résisté à l’agresseur ». Un viol commis sous la menace d’une arme, est un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle (Art .222-24). L’individu avait été « condamné par la Cour d’assises de l’Oise à cinq ans de prison dont 2 ans fermes ». Inscrit au fichier des auteurs d’agression sexuelle, il devait indiquer son lieu de résidence une fois par an. En août 2006, il avait fait l’objet d’un rappel à l’ordre avant de régulariser sa situation. Ainsi les versions varient en ce qui concerne la nature de la 1ère infraction, de l’agression sexuelle (simple ?) au viol avec arme, la peine encourue variant, elle, de 5 ans à 20 ans et la peine prononcée de 2 à 3 ans ferme. Si la version du Figaro est juste, le montant de la peine prononcée (2 ans fermes) laisse perplexe, pour un viol avec arme. La peine moyenne prononcée, dans ce cas, est d’environ 8 ans. PVT (1) Dans Le Monde publié le lundi 26, daté du mardi 27 novembre, on parlait d’un « homme âgé d’une quarantaine d’année, dont l’identité n’a pas été dévoilée, connu des services de police pour avoir, il y a une dizaine d’année commis une agression sexuelle, sur une femme ». * Référence : ACP N°67 – 10 décembre 2007. « Courriel d’une lectrice ». « Je trouve très intéressante la première partie sur le type de peines prononcées à l’encontre des auteurs de violences sexuelles. Je vais d’ailleurs m’en servir si tu me le permets pour écrire un article sur les violences faites aux femmes […]. Pour réagir au courriel de J.B. je reviendrai sur trois points : * « Récidive barbare » : « barbare » signifie, pour moi, cruel, impitoyable, inhumain. Tenter de violer une jeune fille et la massacrer est un acte barbare, un acte qui nie dans la victime la dignité de la personne humaine. Je n’ai, en revanche, utilisé aucun qualificatif concernant l’auteur. Qu’il s’agisse d’un malade mental ou non, ne change rien à l’acte lui-même. En revanche, il faudra, évidemment, en tenir compte dans la solution que la société devra trouver pour s’en protéger, dans l’avenir : la prison (à temps ? perpétuité ?) ou l’hôpital psychiatrique fermé (jusqu’à sa guérison ?). Principe du tiers exclu : pour moi, il n’y a pas de troisième solution. Cela n’est pas mon seul point de désaccord avec Nicolas Sarkozy et son garde des Sceaux. Le journal Le Monde daté du samedi 8 décembre, consacre un article d’une page, signé de Raphaëlle Bacqué, à la mort d’Anne Lorraine Schmitt, titré « Mortelle rencontre dans le RER ». Le journal apporte cette précision sur le 1er crime de Tierry Dève-Oglou. Il fut « condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Il est ressorti en 1998 après avoir purgé deux ans de détention, selon la règle normale des remises de peine. L’homme n’a jamais été suivi par la justice, mais il a retrouvé du travail et repris une vie sans histoires. Dans sa poche, il garde un couteau, un laguiole, qui lui sert, le plus souvent à ouvrir les caisses qu’il déplace dans son travail ». PVT - 13. - Communiqué d’Elisabeth Guigou, député socialiste de Seine-Saint-Denis. 2 octobre 2009 (AFP). - 14. – Communiqué de Nicole Borvo Cohen-Seat, sénatrice de Paris, vice-Présidente de la commission des lois, présidente du Groupe communiste républicain citoyen et des sénateurs du Parti de Gauche, 2 octobre 2009. Le ministre de l’Intérieur vient à nouveau de s’en prendre à l’institution judiciaire, accusant les juges d’application des peines qui n’auraient pas dû, selon lui, ordonner la libération de l’assassin présumé de Marie-Christine Hodeau. Ils n’ont pourtant fait qu’appliquer la loi qui impose des remises de peines automatiques. Le drame affreux qui vient de se produire mérite autre chose qu’une instrumentalisation indécente. Nul ne conteste aujourd’hui que la libération conditionnelle et plus largement les aménagements de peine sont des outils de lutte contre la récidive. La question posée, c’est en l’occurrence le problème de la prise en charge et du suivi, par le système judiciaire et médical, des délinquants sexuels. - 15. - Lettre ouverte du Syndicat de la Magistrature, relative aux dernières déclarations de messieurs Brice Hortefeux et Eric Besson. Madame le garde des Sceaux, Cette semaine, deux ministres du gouvernement auquel vous appartenez ont publiquement mis en cause l’institution judiciaire dans des termes inacceptables. Vous ne pouvez en effet ignorer que, suite à l’opération dite de « démantèlement » de la « jungle » à Calais, Monsieur Eric Besson, ministre de l’Immigration et de « l’Identité nationale », s’est cru autorisé à faire le commentaire suivant : « 129 (étrangers en situation irrégulière) ont été placés en centre de rétention. Parmi eux, à ce jour : (…) 89 ont été remis en liberté. Ce taux de remise en liberté (6 8%) est proche du taux moyen annuel (67%). Et la forte disparité entre les taux de remise en liberté (0% pour le JLD de Meaux, 100% pour les JLD de Marseille, Toulouse, Nice et Lyon), alors qu’il s’agit de la même procédure d’interpellation et de placement en rétention, peut sembler surprenante, mais se révèle conforme aux résultats obtenus habituellement devant ces juridictions. Tout en restant parfaitement respectueux de l’indépendance des juridictions, il n’est pas interdit de constater que certaines d’entre elles libèrent quasi systématiquement les étrangers en situation irrégulière qui leur sont présentés. » (communiqué de presse du 28 septembre 2009). Cette présentation idéologique, qui tente de masquer l’échec d’une entreprise de pure communication, est proprement scandaleuse. Elle est d’abord contraire à la vérité. Il n’est en effet pas inutile de rappeler que :
Cette description fallacieuse constitue surtout une grave atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, en ce qu’elle met en cause l’impartialité des nombreux magistrats qui ont veillé au respect du droit, conformément à leur mission constitutionnelle de sauvegarde des libertés individuelles. Vous ne pouvez davantage ignorer que M. Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a prétendu le 1er octobre que « l’assassinat de Marie-Christine Hodeau aurait pu être évité ». S’en prenant violemment aux « juges d’application des peines qui ont pris la décision de libération conditionnelle » du mis en cause, il n’a pas hésité à déclarer qu’il était « parfaitement inacceptable que ce criminel ait été remis en liberté ». Vous conviendrez que de tels propos constituent une immixtion insupportable dans le fonctionnement de l’autorité judiciaire, surtout lorsqu’il est manifeste que la décision contestée était fondée en droit et en fait. Il est aisé d’adopter aujourd’hui la posture du donneur de leçons, en faisant mine d’oublier qu’au moment où cette libération conditionnelle a été prononcée, il était évidemment impossible, de prévoir une telle issue tragique. Les déclarations de Monsieur Hortefeux portent en germe la remise en cause du principe de l’aménagement des peines, avec son corollaire absurde et inhumain : l’enfermement perpétuel des personnes condamnées pour crime. Le bureau national du Syndicat de la magistrature -16. – Extrait de la Lettre d’information de l’association Aide aux Parents d’Enfants Victimes (APEV), N°40 – octobre 2009 La récidive en question. Une fois de plus le problème de la récidive prend le devant de la scène médiatique, et comme à chaque fois il est question d’une nouvelle modification de la loi. A quoi sert de voter des lois si on ne les applique pas et surtout si on ne se donne pas les moyens de les appliquer ? Et, à quoi bon invoquer la castration chimique sans se soucier des réelles possibilités de ce traitement, ni des limites de son application ?
*** ATTENTION, VOUS ENTREZ DANS UN ESPACE « MILITANT » *** Avertissement. La rédaction d’ACP ne partage pas nécessairement le positionnement politique des personnes physiques ou morales citées dans ces rubriques « militantes ». Par la diffusion de ces informations, elle souhaite simplement favoriser le débat d’idées dans le champ pénal, au delà des travaux scientifiques que cette lettre hebdomadaire a vocation à faire connaître. *** RÉFORME DE LA PROCÉDURE PENALE *** - 17. - PARIS. Mercredi 21 octobre 2009. 18h. « Pourquoi dire non à la réforme Léger ? ». Rencontre organisée par Droit & Démocratie * Introduction de M. Jacques RIBS, président de Droit & Démocratie Interventions de M. Pierre Lyon-Caen, avocat général honoraire à la Cour de Cassation ; Mme Christine Lazerges, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Maître Philippe Lemaire, avocat au Barreau de Paris, ancien membre du Conseil de l’Ordre ; M. Serge Portelli, vice-président du tribunal de grande instance de Paris. - Lieu : Auditorium du Conseil National des Barreaux, 22 rue de Londres 75009 Paris, Métro Saint-Lazare * Contact : S’inscrire de préférence par courriel : s.bonifassi@lebray.fr ; sinon par courrier : Droit et Démocratie, abs. Stéphane Bonifassi, 7 rue de Madrid 75008 PARIS *** UNION EUROPEENNE *** - 18. - Source : La Lettre de la Fondation Robert Schuman Editorial Jean-Dominique GIULIANI. Cela fait 10 ans que l’Union européenne cherche à réformer ses institutions. Après le Oui irlandais, il est désormais certain que ce sera chose faite d’ici la fin de l’année. Plutôt que de se joindre au choeur facile des critiques permanentes qui mettent l’accent sur ses faiblesses, regardons le présent et l’avenir. L’Union a quelques années pour asseoir sa place et son rôle dans la nouvelle architecture internationale. Elle a de nombreux atouts pour transformer son poids de 1ère économie du monde en leadership politique. Elle y parviendra si elle fait preuve de volonté politique. Alors que les tigres asiatiques commencent à user de leurs nouvelles dents aiguisées, que l’ours russe tente d’éviter de perdre sa pelisse et que l’aigle américain a du mal à garder son ramage, l’éléphant européen doit se réveiller et se remettre à courir. Il n’a plus d’excuses et peut faire la course en tête, à condition de choisir les meilleurs pour le conduire, d’accepter sa puissance et de se conduire comme tel, c’est-à-dire de définir ses intérêts et travailler à leur promotion, en fait de cesser de regarder son nombril, et d’embrasser le monde. L’Union européenne en a la taille, celle du continent, la force et, maintenant, les moyens. * Contact : www.jd-giuliani.eu Justice / Intérieur. Le 21 septembre, les 27 ministres de la Justice et de l’Intérieur se sont penchés sur les questions liées à la politique européenne d’asile. Ils ont décidé de créer un programme européen commun de réinstallation volontaire des réfugiés dans des pays tiers et ont demandé à la Commission de présenter un plan d’action pour la question particulière des mineurs non accompagnés. Ils ont également discuté du rôle et du développement des opérations de FRONTEX dans la région méditerranéenne. *** FROM CENTRE FOR PRISON STUDIES, LONDON *** - 19. – Information from Helen Fair, Research Associate, International Centre for Prison Studies, School of Law King’s College London. Belief in prisoners should be part and parcel of officers’ jobs Cash-strapped jails ’ready to blow’, governor warns * Arpenter le Champ Pénal. Directeur de la publication : Pierre V. Tournier, directeur de recherches au CNRS, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Diffusion directe : 4 000 destinataires répertoriés, en France et à l’étranger * Les « ACP » sont archivées sur
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