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A l’ombre de la République

Publié le lundi 30 mai 2011 | http://prison.rezo.net/a-l-ombre-de-la-republique/

Le film sera diffusé sur canal plus le 23 mars.
Que signifie être enfermé en France en 2010 ? Comment faire respecter les droits des détenus, des malades mentaux ? En suivant les pas du Contrôleur général des lieux de privation de liberté et de son équipe, la documentariste Stéphane Mercurio lève le voile sur l’enfermement en France aujourd’hui. Un documentaire inédit proposé sur Canal+ le 23 mars à 20h50.

En 2008, un contrôleur général des lieux de détention, Jean-Marie Delarue, est nommé pour six ans. Indépendant, irrévocable, il a accès à tous les lieux de privation de liberté : prisons, hôpitaux psychiatriques, centres éducatifs fermés, dépôts des tribunaux, locaux de garde à vue, centres de rétention… Chaque année il remet au gouvernement un rapport sur les conclusions de ses missions de contrôle, et sur les grands axes de progrès qu’il propose. Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle général des lieux de privation de liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel, de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats…

Déjà réalisatrice du documentaire A COTÉ (2008), sur les familles de détenus, Stéphane Mercurio s’est mise dans les pas d’une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Évreux, la centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse. Ils sont quatre ou cinq, selon les lieux. Tous différents : un ancien général de gendarmerie, une psychiatre, un magistrat, un ancien aumônier en prison, un médecin, un ancien directeur de prison, un militant associatif. Ils mesurent la taille des cellules ou prennent la température des pièces, scrutent les registres des hôpitaux psychiatriques à la recherche du certificat médical justifiant l’internement, questionnent le chef d’établissement. A chaque visite ils écoutent souvent plus d’une cinquantaine de personnes : détenus, patients, infirmiers, surveillants… Ils notent les anomalies, cherchent les réponses. Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au cœur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux. Au fil des entretiens se dessine un portrait des conditions de vie d’hommes et de femmes privés de liberté dans la France d’aujourd’hui.