Publié le jeudi 31 juillet 2014 | http://prison.rezo.net/plus-de-2-200-francais-detenus-a-l/ Au lendemain de la libération de Florence Cassez, éclairage sur les Français emprisonnés hors de nos frontières. Près de 40% le sont pour des affaires de drogue. 2 215 Français sont détenus à l’étranger, selon les informations du Quai d’Orsay. La grande majorité d’entre eux sont détenus en Europe et en Asie centrale. Ils sont 293 en Afrique du Nord, 116 en Asie-Océanie, 111 en Amérique latine – maintenant que Florence Cassez a été libérée –, 102 en Afrique sub-saharienne, 99 en Amérique du Nord et 27 au Proche et Moyen-Orient. Sept sont condamnés à mort. Parmi eux, Serge Atlaoui, mis en cause dans une affaire de drogue à Jakarta, Phoumy Chan Thao, un Franco-Laotien condamné à mort en Chine également dans une affaire de drogue, et Michael Legrand, un Américain adopté à l’âge de 13 ans par son oncle français, accusé de meurtre et détenu en Louisiane. « La plupart des Européens condamnés à mort à l’étranger le sont soit en Asie pour des affaires de drogue, soit aux Etats-Unis pour des affaires de meurtre », confirme Raphaël Chenuil-Hazan, qui dirige l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM). Leur situation est généralement peu médiatisée. Le Quai d’Orsay ne communique pas à leur sujet, officiellement « pour des raisons de respect de la vie privée des intéressés et de leurs familles ».« Le choix de communiquer ou non tient beaucoup à la stratégie de l’avocat, en fonction de critères comme le cas en lui-même, le degré de susceptibilité des autorités du pays concerné, le moment dans le dossier », poursuit Raphaël Chenuil-Hazan. « Communiquer peut s’avérer contre-productif. » Parmi les ressortissants condamnés à de lourdes peines, l’un des plus connus est Zacarias Moussaoui, membre revendiqué d’Al-Qaeda, condamné en 2006 aux Etats-Unis à la prison à vie pour complicité dans les attentats du 11 Septembre. Il purge sa peine dans une prison de très haute sécurité du Colorado. Citons aussi Loïk Le Floch-Prigent, 69 ans, ex-patron du groupe Elf, incarcéré au Togo.
Beaucoup des ressortissants détenus se disent victimes d’un acharnement, voire d’un montage, judiciaire. C’est le cas de Michel Thierry Atangana, 48 ans. Il a été condamné en octobre 1997 au Cameroun à 15 ans de prison pour une affaire de détournement de fonds qu’il a toujours niée. En octobre 2012, Paris a appelé le Cameroun à la « clémence », après une nouvelle condamnation à 20 ans de prison d’Atangana. Il est détenu dans une cellule du sous-sol du secrétariat d’Etat de la Défense de Yaoundé, Michaël Blanc, 37 ans, a lui été arrêté en décembre 1999 à l’aéroport de Bali, en Indonésie, où ce cuisinier originaire des Hautes-Alpes était en vacances. Dans les bouteilles de plongée qu’il transporte pour le compte d’un « ami » rencontré peu de temps auparavant, les douaniers indonésiens découvrent les 3,8 kg de haschich. Il s’est toujours proclamé innocent. Condamné à perpétuité, sa peine a été réduite à 20 ans de prison pour bonne conduite en 2009. Jerome RIVET, 49 ans, a été condamné à mort en mai 2007 en Indonésie. Artisan soudeur, il avait en 2005 accepté une offre de travail près de Jakarta. Il lui est reproché d’avoir travaillé à la construction d’un laboratoire d’ecstasy. Il se défend de tout lien direct avec le trafic de drogue et estime n’avoir « fait qu’installer des machines industrielles » dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. Gérard Debetz, un Limougeaud de 54 ans, a été arrêté en 2011 à l’aéroport de Jakarta, en provenance d’Istanbul. La douane a désigné comme sienne une valise où étaient dissimulés dans un double-fond 5,1 kilos de méthamphétamine. Il affirme que la valise lui avait été confiéé par une connaissance et qu’il en ignorait le contenu. Il a été condamné à la prison à perpétuité. <img5289|center> Source : Libération Article publié le 25/01/2013
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