Publié le mercredi 29 avril 2020 | http://prison.rezo.net/-16345/
Observatoire des suicides et des morts suspectes L’omerta [1] continue sur la réalité des chiffres quant aux conditions et lieu réel du décès. Nous savons que ces chiffres ne reflètent pas la réalité. Le nombre de suicides ou de morts suspectes en prison ne diminue pas. Un suicide ou mort suspecte tous les trois jours en prison, 10 fois plus qu’en milieu libre. En 2001 l’État, par la personne du Garde des Sceaux, est condamné pour la première fois pour faute lourde après le suicide d’une personne incarcérée [2], la décision soulignant qu’il est garant de l’intégrité des personnes incarcérées [3]. La création en 2002 de l’Observatoire des suicides et des morts suspectes sur le site www.banpublic.org avait permis d’interpeller l’opinion publique et les médias. En 2009, la Garde des Sceaux a « affirmé sa volonté de transparence sur le sujet » des suicides en prison à la présentation du rapport Albrand. Pourtant en 2010, « l’administration pénitentiaire a estimé opportun de ne pas communiquer en cas de suicides notamment pour éviter d’induire des comportements d’imitation [4] ». Ban Public n’a de cesse de dénoncer la veulerie et l’opacité reconduitent par chaque Garde des Sceaux, laissant les familles à leur douleur et refusant toute transparence [5] sur les morts en prison en s’appuyant sur des motifs bien arrangeants. Ban Public exige :
Contact Presse : redaction@banpublic.org La liste des 20 suicides connus au 29 avril 2020
28/04/20 -
C.P Belfort
27/04/20 -
C.P. Remire-Montjoly - Guyane
23/04/20 -
C.P. Longuenesse
22/04/20 -
M.A. Luynes
17/03/20 -
M.A. Douai
01/03/20 -
M.A. Brest
26/02/20 -
M.A. Bayonne
22/02/20 -
C.P. Longuenesse
17/02/20 -
M.A. Fleury Mérogis
05/02/20 -
M.A. Caen
05/02/20 -
UHSA - CH Gérard MARCHAND- Toulouse
01/02/20 -
M.A. Lyon-Corbas
01/02/20 -
C.P. Ploemeur
31/01/20 -
C.P. Perpignan
30/01/20 -
M.A. Douai
29/01/20 -
M.A. Osny
20/01/20 -
C.P. Laon
06/01/20 -
M.A. Colmar
06/01/20 -
M.A. Lyon-Corbas
04/01/20 -
M.A. Villeneuve-les-Maguelone
[1] Omerta : Par extens. Loi du silence imposée par un groupe. (Le nouveau Littré, 2006) Le véritable problème posé par ces statistiques est qu’elles sont globales : l’administration pénitentiaire se garde bien de communiquer le détail de son décompte macabre. Elle "omet" de publier la date, l’âge, le lieu dans la détention (quartier disciplinaire, quartier d’isolement cellule d’arrivant etc...), et cultive l’opacité la plus absolue lorsqu’il s’agit d’obtenir des explications précises quant aux conditions dans lesquelles ces femmes, ces enfants, ces hommes sont décédés. Ces statistiques, transmises par l’Administration Pénitentiaire, ne disent rien sur les souffrances des proches, leur prise en charge psychologique, leur prise en charge financière, et sur la manière dont l’information leur est transmise ou pas. [2] http://prison.eu.org/article7743.html [3] http://prison.eu.org/article8345.html (paragraphe 62) [4] http://www.textes.justice.gouv.fr/art_pix/JUSD1021004C.pdf [5] « Qualité d’une institution qui informe complètement sur son fonctionnement, ses pratiques » (TLFi)
|