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Alain Solé, un prisonnier politique en danger

Le maintien en détention "provisoire" d’Alain Solé met sa vie en danger. Ce risque est démontré dans le rapport de l’expertise médicale établi le 25 novembre 2002 remis il y a quelques semaines à la Cour d’ Appel de Paris par l’expert désigné, le Professeur Jacques F. Azorin.

Alain Solé souffre d’un diabète , nécessitant plusieurs contrôles journaliers de la glycémie et un traitement permanent à l’insuline, diabète qui s’il est mal soigné entraîne une dégradation définitive de certains organes vitaux du corps humain tel que les reins la vue, et provoque l’installation de la gangrène dans les extrémités des membres.

Un accident médical tragique pour Alain Solé, faute de soins et actes médicaux appropriés, apparemment rendus impossibles dans et par le système pénitentiaire, est donc tout à fait possible.

 Le résumé des différents compte-rendu d’hospitalisation démontre que faute de surveillance médicale antérieure au 4 octobre 2002, survenait un infarctus du myocarde, « Surtout, il a été mis en évidence récemment premièrement sur le plan cardiaque, une insuffisance coronarienne avec un infarctus du myocarde au niveau du territoire inférieur, infarctus silencieux fréquent chez les diabétiques (.) Cela veut dire qu’Alain Solé a fait un infarctus du myocarde sans que personne ne s’en aperçoive, parce qu’un diabétique ne sent pas les douleurs prés-infarctus comme une personne ordinaire : douleurs dans la poitrine , dans le bras. Cela veut dire que le corps médical, même s’il est pénitentiaire, aurait du le surveiller avant que cela ne se produise pour pouvoir y remédier.
Cela veut dire aussi que cela peut se reproduire n’importe quand, une fois, deux fois, jusqu’à une issue fatale si Alain n’est pas médicalement surveillé et soigné immédiatement . Le risque est d’autant plus grand qu’Alain Solé est dans une situation de stress permanent , qui fait monter sa tension artérielle et multiplie ainsi les risques d’un accident vasculaire, dans l’attente et l’espoir d’une mise en liberté conditionnelle . L’expert ne dit pas autre chose : « L’infarctus dont a été victime Alain Solé , aurait pu être évité si l’administration pénitentiaire n’avait refusé dans la période précédente à ce qu’il soit procédé à des examens en milieu hospitalier, comme les médecins l’avaient demandé." (...) ». 
 
L’expert désigné demande que soit effectué « une angioplastie de l’artère iliaque gauche pour éviter une occlusion brutale pouvant entraîner une ischémie du membre inférieur gauche ». Cela veut dire que l’artère qui passe à l’aine gauche d’Alain est partiellement obturée et qu’elle peut se boucher définitivement si cette opération, qui sert à déobstruer l’artère, n’est pas effectuée rapidement. Quand le sang ne passera plus suffisamment c’est tout le membre inférieur gauche qui ne sera plus irrigué avec des conséquences tragiques puisque c’est la gangrène qui s’installera et qu’à ce moment là une seule solution sera envisageable : l’amputation .
 
La situation médicale précaire d’Alain Solé est connue depuis longtemps des autorités judiciaires et pénitentiaires . Tout a été fait jusqu’à présent pour alerter l’opinion publique , pour alerter les ministres concernés, les hommes politiques . La médecine carcérale est restée sourde à nos appels . Surdité qui est de la « non assistance à personne en danger » .Le Droit à la santé est attesté dans de nombreux textes internationaux depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

L’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme proclame « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé » .L’État français qui garde Alain Solé en « détention plus préventive que provisoire » devrait lui garantir ce niveau de vie . Il ne le fait pas depuis plus de trois ans . Si par malheur il arrivait quelque chose de plus grave à Alain Solé, l’État et sa machine répressive seraient responsables, de plus, ils ne pourraient pas dire ne pas avoir été prévenus.

M. Herjean 
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