Parler d’architecture carcérale est-ce une gageure ? Autrement dit, peut-on réellement considérer l’architecture carcérale comme un domaine autonome, un art d’enfermer, ou s’agit-il simplement de l’application au champ pénitentiaire d’un art spécifique ? Traiter de l’architecture carcérale appelle à répondre d’emblée à la question de sa spécificité. Sans entrer dans une véritable discussion épistémologique, philosophique, politique, technique voire catégorielle, qui conduirait tout de suite à observer que l’architecture n’est pas le seul domaine dont l’application à l’univers pénitentiaire soulève toujours des questions, il faudrait prendre ici le parti de considérer l’architecture carcérale dans sa factualité, comme un lieu de vie et de travail construit selon un modèle permettant la privation de la liberté d’aller et venir des personnes détenues.