500 suicides en 5 ans : Jospin et Lebranchu ont du sang
sur les mains
Comme vendredi dernier, aujourd’hui, à 13 heures, 20 militants
d’Act Up-Paris ont organisé un picketting devant le ministère de la Justice,
pour dénoncer la politique du gouvernement Jospin et de la Garde des Sceaux,
Marylise Lebranchu.
Depuis deux ans, Marylise Lebranchu n’a rien
fait pour les détenus, leur famille, leurs proches : elle les a ignorés. Sa
seule action a été de lancer la construction de nouvelles prisons, et d¹enfoncer
un peu plus la France dans cette logique pénitentiaire.
En 2000, deux rapports, de l’Assemblée nationale et du Sénat
alarmaient la Garde des Sceaux, et concluaient avec trente mesures d¹urgence à
prendre immédiatement pour tenter d¹endiguer la catastrophe carcérale constatée.
Lebranchu n’en a pas appliqué une seule.
Deux ans au gouvernement, l¹injonction des experts, les moyens, et
le pouvoir de faire changer les choses. Mme Lebranchu n’a rien fait.
Deux ans
à convoquer les commissions, et les spécialistes pour établir plusieurs versions
d¹un projet de loi pénitentiaire, ultra sécuritaire, en contradiction avec les
propositions du COS, et qui finalement est mis aux oubliettes, faute de temps.
Un pas en avant dans la répression, frilosité devenue incapacité à légiférer :
la réforme des prisons a purement et simplement avorté.
Pendant ce
temps, la prison continue de tuer. Suicides récurrents (plus de 100 détenus se
pendent, se coupent les veines chaque année). Agonie et mort des malades, qui
peuvent mourir dix fois avant que M. Chirac et Mme Lebranchu jettent un oeil sur
leur demande de grâce. Viols des détenus, dans l’indifférence générale :
l’Administration Pénitentiaire met en danger ses détenus, qu’elle est pourtant
légalement obligée de protéger.
L’inertie est accablante et s’est traduite en
5 ans de mandature par 500 suicides. Jospin et Lebranchu en sont
responsables.
Aujourd’hui, au lieu de vider les prisons, on en
construit. Le gouvernement justifie cette nouvelle politique par la mise en
oeuvre d’ne incarcération plus humaine. L’incarcération n¹est pas humaine et ne
peut pas le devenir.
On s’enlise dans cette logique. Chaque nouvelle prison
construite, chaque nouvelle incarcération, sont des aveux d’échec politique. Les
conditions de détention, le sort fait aux personnes incarcérées en France,
relève d’une situation d’urgence, à laquelle les pouvoirs publics doivent
répondre immédiatement et effectivement. Nous n¹acceptons plus l’écart entre les
discours de nos gouvernants et la pratique de son
administration.
Contrairement à Marylise Lebranchu et Lionel Jospin, nous ne
croyons pas à l’idée qu’il faut corriger la prison par la prison.
Act
Up-Paris tient cette conduite politique pour irresponsable et
criminelle.
Act Up-Paris exige :
- La
libération immédiate des détenus atteints de pathologies graves, des
sans-papiers, des usagers de drogues
- Que Mme Lebranchu et M Jospin
s’expriment sur leur inaction envers les conditions des détenus, laissez les
détenus sans droit, dans des prisons insalubres.