Publié le jeudi 21 novembre 2002 | http://prison.rezo.net/communique-de-presse-relatif-au/ http://www.justice.gouv.fr/presse/c... Paris, le 21 novembre 2002
NOUVEAU PROGRAMME PÉNITENTIAIRE Dominique PERBEN, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et Pierre BEDIER, Secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice ont mis la programmation immobilière pénitentiaire au premier rang de leurs priorités. A cet effet, la loi d’orientation et de programmation pour la justice, promulguée le 9 septembre dernier, a fixé les objectifs prioritaires et les moyens budgétaires nécessaires pour développer la capacité de mise à exécution des peines et améliorer le fonctionnement des services péni-tentiaires.
Au 1er Novembre 2002, 54 438 personnes étaient détenues dans les établissements pénitentiaires, pour une capacité d’accueil de 47 933 places. La surpopulation carcérale contribue à la dégradation des conditions de vie et de travail dans les établissements, pour les personnes incarcérées et pour celles qui ont la charge de les garder. Pour remédier à ce constat, le programme prévoit la construction de 13 200 places, dont 10 800 places pour la construction de nouvelles prisons, 2 000 places réservées à l’application d’une nouvelle conception de l’enfermement, et 400 places destinées à l’accueil des mineurs.
Ce programme vise aussi à pallier un déséquilibre actuel de la carte pénitentiaire : certaines zones géographiques souffrent d’un déficit d’établissements alors que d’autres connaissent un taux d’occupation des prisons incompatible avec le maintien de la dignité humaine. Le plan permet de remédier à cette inégalité en répartissant mieux les implantations de nouvelles constructions. D’une part, elles se situeront au plus près des besoins des juridictions pénales. D’autre part, le rééquilibrage de la carte pénitentiaire favorisera le maintien des liens entre le détenu et sa famille.
Ce programme de construction est le résultat d’une réflexion sur les conditions d’enfermement, et propose une prison profondément modernisée en termes de sécurité, d’amélioration des conditions de travail du personnel pénitentiaire et des conditions de vie des détenus et d’équipements. Les nouveaux établissements bénéficieront de dispositifs de sûreté intérieure complémentaires et d’une protection périmétrique (dispositif jugé efficace, constitué d’une double enceinte délimitant un chemin de ronde surveillé en permanence par des miradors placés en diagonale). Les nouvelles constructions prévoient un ensemble d’équipements qui améliorent les conditions de travail des personnels pénitentiaires : ergonomie des postes de travail, espaces de réunion, aménagement des bureaux et locaux communs, développement d’activités sociales. Pour les personnes détenues, la priorité est donnée à la qualité de vie et à l’hygiène. Des aménagements particuliers à l’intérieur de la prison sont prévus : lieux de vie en commun pour préparer une meilleure réinsertion, facilités d’accès et d’information des familles de détenus.
Le programme prévoit la construction d’établissements pénitentiaires pouvant répondre à la diversité croissante que connaît actuellement la population carcérale. Le traitement réservé aux mineurs a fait l’objet d’une attention particulière. Pour la première fois, des établissements pénitentiaires vont être construits spécialement pour des mineurs. Huit nouveaux établissements accueilleront 400 mineurs dans des grandes zones urbaines. Les détenus atteints de troubles mentaux ou dont l’état de santé ne permet pas de les maintenir dans une structure pénitentiaire classique, seront hospitalisés au sein d’unités spécialement aménagées dans un établissement hospitalier adapté. Les détenus âgés ou souffrant d’un handicap bénéficieront de conditions de vie appropriées. Ceux dont la maladie met en jeu le pronostic vital pourront bénéficier de mesures de suspension de peine.
Le choix de la taille des établissements, de 400 à 600 places, est motivé par trois critères essentiels : Disposer d’unités à taille humaine ; c’est pourquoi ces établissements seront divisés en petites unités de 200 places maximum, retenues par l’ensemble des experts comme l’échelon pertinent pour un traitement individualisé des détenus, gage de leur future insertion. Implanter des locaux permettant le développement d’activités professionnelles, sportives et culturelles, propres à atteindre cet objectif de réinsertion. Regrouper une maison d’arrêt et un centre de détention en un centre pénitentiaire afin d’optimiser les investissements, et de mettre à disposition de meilleurs équipements.
A une logique d’enfermement collectif et de surveillance doit pouvoir succéder, chaque fois que possible, un traitement individualisé délibérément orienté vers la restructuration de l’individu, seul garant de sa réinsertion.
Le dispositif du placement sous surveillance électronique a été expérimenté depuis octobre 2000. Au 1er octobre 2002, 393 mesures avaient été prononcées avec un taux d’échec très faible. Le bracelet électronique constitue une alternative pertinente à l’emprisonnement et une modalité du contrôle judiciaire de nature à limiter le nombre des détentions provisoires. C’est pourquoi la loi du 9 septembre 2002 a prévu d’étendre ce dispositif à 3 000 bracelets.
La loi fixe toutes les conditions de réalisation permettant d’envisager raisonnablement la mise en service des premiers établissements dès l’année 2006. L’ensemble des objectifs présentés suppose la mobilisation de moyens à l’échelle du problème. C’est pourquoi 1,310 milliard d’euros seront consacrés au programme de constructions neuves d’établissements pénitentiaires et 90 millions d’euros aux établissements pour mineurs. Afin de permettre une réalisation rapide des nouveaux établissements, la loi comporte des dispositions nouvelles et souples. Le texte consacrepar exemple, la possibilité d’étaler le financement de la charge immobilière par la location de longue durée et le crédit bail pour la construction, ainsi que le recours à la maîtrise d’ouvrage privée pour l’exploitation. La réalisation de ce plan d’envergure permettra, au terme des cinq années à venir, le renouvellement de plus de la moitié du parc pénitentiaire. Hors rénovation, 31 000 places auront alors moins de 20 ans et auront été construites selon une conception entièrement novatrice. Contacts presse :
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