Je m’éveille, 
L’aube naissante répand une lumière pâle dans cette pièce lugubre.
J’assiste une nouvelle fois à cet instant magique 
qu’est la naissance d’un jour.
Pâle lumière, 
fraîcheur de l’aube, 
réveil de la ville.
Doucement, 
des femmes, 
des hommes 
peuplent les rues jusque là désertes.
Le bruit perce cet air cristallin 
et envahit l’espace.
Allongé sur ma couche, 
je profite de ces dernières minutes, 
ces dernières secondes.
La lumière devient plus intense, 
elle projette sur le sol l’ombre noire des barreaux.
Des pas dans le couloir, 
le bruit sec et métallique des verrous 
qui s’amplifie au fur et à mesure que les pas s’approchent.
Le verrou de ma porte claque comme un coup de feu.
Il entre en moi comme la lame d’un couteau, 
elle me marque chaque matin d’une cicatrice nouvelle.
Combien de matins encore ?
Chaque nuit mes rêves se peuplent de matins 
frais, 
sucrés, 
au goût de liberté.
Combien je les chérirai 
ces matins pluvieux d’hiver 
ou aux couleurs chaudes de l’automne, 
matins secs de l’été 
ou fleuris du printemps !
Combien ils me seront 
chers ces matins, 
ces réveils, 
sans l’ombre des barreaux, 
sans le coup de feu des verrous !
Combien de matins encore ?