Publié le samedi 27 avril 2002 | http://prison.rezo.net/tous-les-prisonniers-politiques/ Etxerat Association des familles de prisonniers politiques basques 13 Rue Pannecau 64100 Bayonne 05 59 59 21 49 Communiqué diffusé par : Pantxo BELIN Askatasunaren eleduna Porte parole d’Askatasuna association de soutien et de défense des prisonniers politiques basques 00 33 (0)6 22 76 27 76 23 avril 2002 Une fois de plus, à travers l’ Association Etxerat, nous nous voyons dans le besoin de dénoncer la constante limitation de nos droits ainsi que ceux de nos détenus proches. Pendant les vingt dernières années, selon le critère politique en cours, tous les gouvernements français et espagnols ont appliqué pour les prisonniers politiques basques une loi pénitentiaire particulière et discriminatoire. D’ une manière lâche et forcée, ils ont utilisé le chantage et l’ instrumentalisation politique pour nier les droits basiques. Nous soulignons que le but de cette politique est celui de détruire autant physiquement comme psychologiquement les prisonniers ; Ils utilisent pour cela tout genre de mesures (la dispersion, les transferts continus, les fouilles de cellule et personnelles de manière abusive, des tabassages, l’isolement, l’ isolement absolu....) Même s’ ils affirment le contraire, le fait de faire appliquer aux prisonniers basques des mesures tout à fait spéciales et exceptionnelles témoigne de leur caractère politique. L’ application de cette politique pénitentiaire démontre dans sa pratique leur reconnaissance en tant que prisonniers politiques-. Nous aussi, nous sommes des victimes de ces décisions politiques. En effet, nous nous voyons obligés à parcourir des milliers de kilomètres pour voir nos proches et cela entraîne une grande fatigue, un danger certain, des accidents parfois mortels, en plus des frais économiques. Cette fois-ci, nous dénonçons la dure et particulièrement cruelle situation que subissent les prisonniers et prisonnières de Fleury Mérogis, actuellement au nombre 22, 12 femmes et 10 hommes. En ce moment, les prisonniers et prisonnières politiques basques mènent leur lutte au mitard. Les hommes du Bâtiment D5 en sont à leur cinquantième jour. "23 heures par jour enfermés dans des tombeaux en béton". Leurs camarades des Bâtiments D1 et D3 ainsi que les femmes de la M.A.F s’ y sont incorporés graduellement en assumant comme propres leurs revendications. Tous, solidaires face à cette machine qui agit contre la loi et les droits de l’homme- En effet, cette maison d’ arrêt où de nombreux abus , décisions arbitraires et actes irréguliers ont été commis, est devenue une enceinte pour l’impunité des fonctionnaires qui y imposent leur propre loi. Les prisonniers et prisonnières politiques basques, afin d’ assurer un minimum de conditions décentes pour le déroulement de leur séjour et préserver leur dignité, se voient obligés à entamer des luttes interminables. Nous soulignons d’une façon particulière que, ces derniers temps les prisonniers politiques basques ont converti le mitard -jusqu’à présent synonyme de punition- en instrument de lutte. Quand un ou plusieurs prisonniers s`y retrouvent, le reste les suit. Les demandes actuelles sont : 1-Faire sortir les prisonniers politiques basques du bâtiment D5 et les regrouper dans les bâtiments D1 et D3. Il faut rappeler que le bâtiment D5 est conçu pour un séjour court et les conditions de vie y sont particulièrement sévères : 21 heures en cellule, une cour très petite, possibilité de pratiquer du sport très limitée, accès à la bibliothèque uniquement une fois par semaine....Dans ces conditions, José Luis Turrillas s’ y retrouve depuis un an et Didier Agerre depuis sept mois. 2-Accorder des parloirs prolongés d’ une heure pour toutes les familles obligées à faire des milliers de kilomètres. Si on compare la raison de ces demandes avec la position fermée et sourde que maintient la direction de la maison d’ arrêt, nous pouvons comprendre la ferme détermination des prisonniers politiques basques de poursuivre leur lutte,- ils continueront au mitard- jusqu’ à obtenir la satisfaction de leurs demandes. Une demande de rendez vous a été faite au directeur de la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, des courriers ont été envoyés aux différentes institutions basques afin d’intervenir. De plus un bus de soutien organisé par les familles se sera à Paris et à la maison d’arrêt ce samedi 20 avril Lire l’article sur les conditions de vie au quartier displinaire |