Publié le vendredi 11 avril 2003 | http://prison.rezo.net/compte-rendu-des-activites-2003/ Lundi 27 janvier. Déjeuner-débat avec madame Bernadette MAWAWA, mère d’un détenu mort au CD de Nantes d’une embolie cérébrale ou d’une pendaison suicidaire (au choix). Mercredi 29 janvier. Verdict de la Cour d’Appel de Paris dans le premier volet de l’affaire ELF. Loïk Le Floch-Prigent est condamné à 30 mois fermes. Roland Dumas est relaxé. Jeudi 30 janvier. Vendredi 31 janvier. Deux jours après l’annonce de la décision de la cour d’appel de Paris, qui a par ailleurs prononcé la relaxe de l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, M. Le Floch-Prigent s’est présenté vendredi peu après 08H00 au palais de justice de Paris. Le parquet général de la cour d’appel lui a notifié son mandat d’arrêt et il a été immédiatement écroué à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). C’est la deuxième fois que cet ancien dirigeant d’entreprise qui a successivement présidé Rhône-Poulenc, Elf, Gaz de France puis la SNCF, se retrouve derrière les barreaux. Le 4 juillet 1996, alors qu’il était à la tête de l’entreprise ferroviaire, il avait été placé en détention provisoire par la juge d’instruction Eva Joly. Ecroué à la prison parisienne de la Santé dans le dossier principal de l’affaire Elf, il en était ressorti cinq mois et demi plus tard. Son ancien bras droit chez Elf, Alfred Sirven, est pour sa part écroué à la Santé depuis son interpellation aux Philippines en février 2001. Les deux hommes comparaîtront donc détenus, aux côtés de 35 autres prévenus libres, devant le tribunal correctionnel de Paris à compter du 17 mars dans l’affaire Elf dont le volet Dumas n’était qu’une ramification. Mercredi, la cour d’Appel de Paris a relaxé l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, 80 ans, dans ce volet de l’affaire Elf qui l’avait conduit à démissionner de la présidence du Conseil constitutionnel. L’ancienne maîtresse de M. Dumas, Christine Deviers-Joncour, qui avait déjà passé six mois en détention provisoire, a pour sa part été condamnée à 18 mois de prison ferme et douze mois avec sursis. Cette peine n’étant pas assortie d’un mandat de dépôt, elle reste libre pour l’instant. Interrogé vendredi, l’un des avocats de M. Le Floch-Prigent, Me William Bourdon, a indiqué qu’il déposerait "dans la journée" une demande de remise en liberté. "Le télescopage judiciaire entre cette condamnation et le procès à venir associée à son état de santé ne lui permettent pas de se défendre dans des conditions normales", a-t-il estimé. Fragilisé par un long parcours judiciaire - il a fait l’objet de plus de trente mises en examen dans le dossier Elf-, l’ancien Pdg qui se pose désormais en "victime expiatoire", a montré depuis plusieurs mois des signes de faiblesse à la fois physique et psychologique. En avril 2002, son hospitalisation dans un hôpital au Liban à quelques jours du procès en appel contraint la cour à reporter l’audience de plusieurs mois. Le 19 novembre, à la fin des débats devant la cour d’appel, il est victime d’un léger malaise immédiatement après la fin de la plaidoirie de l’un des avocats d’Elf, partie civile dans le dossier. Devant la cour, Me Emmanuel Rosenfeld vient d’affirmer que Loïk Le Floch-Prigent avait été "l’artisan" de sa propre "torture morale", du fait de "l’acharnement qu’il a mis à soutenir l’insoutenable et à refuser d’assumer". A côté de ce combat judiciaire, l’ancien Pdg d’Elf a mené une autre bataille avec le groupe Mialet. Fondé en 1998 par d’anciens détenus du "quartier des VIP" de la prison de la Santé, il a pour but de faire évoluer l’univers carcéral. Interrogé en mars 2001 sur sa vision de la prison, il en dressait le constat suivant : "La réinsertion n’existe pas : l’individu qui sort de prison se dit qu’il a eu tort de se faire prendre mais que la société est déviante et qu’il faut faire comme elle. (...) La prison aujourd’hui, c’est un peu comme un fabricant d’automobile qui ne fabriquerait que des voitures en panne". Mardi 4 février. Jean-Jacques Prompsy est reçu par Pierre Bédier, Secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice. Il expose les positions du Groupe Mialet telles qu’elles résumées dans nos notes « réflexions sur la prison », « Modalités d’exécution des courtes peines », « réflexions sur les déviances ». Le ministre, dit-il, partage nos idées sur la nécessité de réduire au maximum le nombre de détenus, en particulier en détention provisoire mais aussi par la généralisation de d’autres peines (home detention, home incarceration). Il annonce que le gouvernement a commandé 2.000 bracelets électroniques. Il assure que toutes les prisons construites seront dotées d’Unités de vie familiale, que les mesures de sécurités seront adaptées au niveau de dangerosité de la population détenue et que des centres spéciaux seront construits pour servir de sas entre « dedans » et « dehors » sur le modèle de celui qui vient de s’ouvrir à Metz. Jeudi 6 février. Colloque à Bordeaux organisé par Féminicité (Odile Touzet) avec la participation de Maître Henri Leclerc. Vendredi 7 février. Colloque à Nancy organisé par Richard Claudon sur le stress de la prison avec la participation de plusieurs psychologues travaillant en centre de détention et d’Alain François Directeur général de la SIGES filiale du Groupe SODHEXO pour la gestion de certaines prisons privées. Mardi 11 février. Première de Game Over, pièce de théâtre d’Ysa Dedeau, membre du Groupe Mialet au Théâtre-Studio, 167 rue Paradis à Marseille : une femme retrouve le juge d’instruction qui l’avait incarcérée avant que son innocence ne soit reconnue. Règlement de compte sans complaisance. Mercredi 12 février. Gérard Le Gal envoie une lettre au Président de la République pour affirmer l’innocence de Loïk Le Floch-Prigent. |