Je n’ai pas le droit de sentir le parfum des roses,
pas plus que l’odeur de la rosée par un beau matin de printemps.

 Je n’ai pas le droit de voir le soleil rougeoyant d’un matin d’été,
pas plus qu’un champ de blé qui ondule sous la brise.

 Je n’ai pas le droit d’entendre le pépiement des oiseaux à l’heure où le soleil descend.
Pas plus que le chant du ruisseau au fond de la prairie.

 Je n’ai pas le droit de sentir la douce caresse du vent sur ma joue, pas plus que les lèvres chaudes me donnant un baiser.

 Je n’ai pas le droit de goûter à cette vie ;
pas plus que de déguster un verre de vin.

 Ne soyez pas triste, j’ai le droit d’y rêver. J’hume le parfum des roses, caresse le velours des pétales, j’entends le chant du ruisseau dans la prairie fraîche de rosée.

 Assis en surplomb d’un champ de blé qui ondule sous la brise, j’assiste au lever rougeoyant de ce soleil d’été.

 Le vent caresse ma joue, je savoure ces instants.

 Ne soyez pas triste, mes nuits sont bien plus belles que vos jours.

 Et puis moi, quand j’aurai droit à cette vie, je saurai combien ces instants sont précieux, combien ils sont importants.

 Le savez-vous ?

Jean-François DUDOUÉ
le 10 mai 2003