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Les Pontons-prisons fin XVIII - Angleterre

Publié le vendredi 15 août 2003 | http://prison.rezo.net/les-pontons-prisons-fin-xviii/

A la fin du XVIIIè siècle, l’Angleterre créa des prisons flottantes (pontons - bateaux prison) pour leurs prisonniers de guerre, où y furent incarcérés des milliers de prisonniers.

Les pontons d’Angleterre ont une triste célébrité : les récits des souffrances que les prisonniers ont enduré dans ces prisons flottantes sont nombreux.

Sur les pontons, la ration était insuffisante et très mauvaise ; les privations, la misère y étaient grandes ; il fallait donc s’ingénier pour s’y créer quelques adoucissements à une situation si pénible. Parmi les prisonniers il y en avait qui parvenaient à recevoir de l’argent de leurs familles. Chacun alors faisait appel à ses petits talents pour les mettre au service des compagnons les plus fortunés et participer ainsi à cette manne trop peu abondante. Ceux qui avaient des métiers comme les cordonniers et les tailleurs tâchaient d’en tirer parti ; d’autres donnaient des leçons de tout ce qu’ils savaient bien ou mal. Chacun exprimait son moindre talent : en peinture par exemple en faisant des miniatures qui créaient quelques ressources. 

Les années s’écoulaient ainsi pendant lesquelles ils souffraient, d’autant plus s’ils faisaient des tentatives infructueuses d’évasion car chaque tentative avortée était suivie de punitions et de rigueurs nouvelles.

Tant que la guerre continua, les pontons s’encombraient chaque jour de nouveaux prisonniers. Leur misère et leur agglomération avaient engendré beaucoup de maladies, et les médecins anglais ne suffisaient plus pour soigner les malades. On dut alors faire appel au concours des médecins prisonniers et les charger des Hôpitaux flottants où l’on entassait leurs prisonniers malades. 

Bien que surveillés de très près dans les trajets entre le ponton et l’Hopital, ainsi que pendant leurs visites médicales, les médecins prisonniers jouissaient cependant d’une certaine liberté relative ; leurs fonctions leur permettaient de se soustraire pendant une partie de la journée à la promiscuité pénible des autres prisonniers. Leur situation matérielle se trouvait donc sensiblement améliorée et leurs fonctions leur assuraient, en outre, de la part des autorités du ponton, une considération et des égards relatifs qu’on n’avait pas pour leurs compagnons de captivité.