Publié le samedi 19 juillet 2003 | http://prison.rezo.net/gerard-bernard-contre-l-humanite/ Communiqué de presse de la
Ils étaient représentés par un avocat, utilisant ainsi la possibilité que leur laisse la loi. Cette procédure fait suite à la plainte en diffamation déposée par Monsieur Gérard Bernard, militant d’Emgann (gauche indépendantiste bretonne) et ancien membre actif du Comité C.G.T. de Chômeurs du Pays de Lorient, resté en détention "provisoire" pendant deux ans, onze mois et vingt jours… Soutenu par Maître Georges Bénabès, du Barreau de Lorient, Gérard Bernard a demandé 8 000 euros de dommages et intérêts, 1500 euros au titre de l’article 475-1 du Code de Procédure Pénale et la publication par extraits significatifs du jugement dans les quotidiens "Ouest-France", "Le Télégramme" et "L’Humanité". L’avocat des prévenus a demandé leur relaxe, notamment au motif que le rédacteur de l’article était un "journaliste stagiaire" qui avait eu à rédiger un article sur les journées Internationales de Corti/Corte (Corse), et ce sans bouger de la rédaction de "L’Humanité" à Montreuil, en région parisienne, en se basant essentiellement sur des dépêches d’agences de presse. S’en prendre à la réputation d’un détenu n’assure donc pas forcément l’impunité. Ce n’était pas la première fois que "L’Humanité", journal largement subventionné par le gouvernement français de la "gauche plurielle" dont il a été pendant cinq ans un porte-parole officiel, puis par son successeur,s’en prenait à un militant breton… Déjà, le 6 avril 2001, ce quotidien progouvernemental nous rappelait sa vision de l’information équilibrée : "Bretons. Deux militants indépendantistes ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Ils avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Quévert." En fait, si on compare avec la même information traitée par "Le Télégramme"(5 avril 2001), quotidien morlaisien qui manque pourtant parfois de nuance, on apprend que "deux militants indépendantistes bretons ont été libérés lundi et placés sous contrôle judiciaire"(…)"P.J. et P.S. (note C.A.R.B. : inutile de citer les noms en entier) étaient incarcérés depuis octobre 2000 dans le cadre d’enquêtes sur des attentats ou des tentatives d’attentats en Bretagne. P.J. est soupçonné d’avoir participé à la tentative d’attentat de 1994 contre la perception de Saint-Brice-en-Coglès (35), P.S. à l’attentat de 1996 contre la perception de Combourg (35)." Toujours avec le même sens de l’objectivité et de l’équilibre, on trouve ceci sous la plume de Jacques Moran dans "L’Humanité", 11 août 2001 : "Et un jour d’avril 2000, un militant breton pose une bombe meurtrière au McDonald de Quévert" (chargé du dossier, le juge d’instruction Gilbert Thiel aurait bien fait de lire "L’Humanité" et d’envoyer les fonctionnaires de la Division Nationale Anti-Terroriste dès l’aube chez Monsieur Moran, ça lui aurait permis peut-être de faire avancer ce dossier qui n’apporte visiblement rien de probant…et cela aurait permis à Monsieur Moran d’effectuer un reportage vivant sur le déroulement très spécial d’une garde à vue de 96 heures). Ce qui n’empêcha pas Monsieur Cyril Petit, en page 6 de "L’Humanité" du mardi 6 août 2002, de nous asséner la propagande habituelle : "Sept membres de l’Armée révolutionnaire bretonne (dont la vitrine légale est l’organisation Emgann) sont actuellement incarcérés, accusés d’avoir commis plusieurs attentats, dont celui perpétré, il y a un peu plus de deux ans, contre le McDonald’s de Quévert, près de Dinan. Le 19 avril 2000, une explosion avait coûté la vie à une employée de vingt-sept ans". Plusieurs infractions commises par voie de presse ont déjà été sanctionnées depuis les événements de Plevin et Quévert… Ainsi, en octobre 2001, le Tribunal de Grande Instance de Montroulez/Morlaix avaient jugé que le journal "Aujourd’hui en France » appartenant à la Société en Nom Collectif « Le Parisien Libéré" sous la signature de Monsieur Frédéric Vezard, journaliste, avait porté gravement atteinte à la présomption d’innocence de deux militants indépendantistes bretons, présomption d’innocence qui est protégée notamment par l’article 9-1 du Code Civil, l’article 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’article 6, paragraphe 2, de la Convention Européenne des Droits de l’Homme et l’article 14, paragraphe 2, du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques. En juin 2002, c’est un article paru dans "Le Point" qui amenait la condamnation de son auteur et du directeur de la publication par le Tribunal Correctionnel de Lorient. En août 2002, un jugement du Tribunal de Morlaix estimait que la présomption d’innocence de plusieurs personnes poursuivies avait été violée par un dossier publié le 15 juillet 2002 par "Le Télégramme". Ce même journal avait été condamné à Kemper/Quimper en février 2002 pour "atteinte à l’intimité de la vie privée" : il avait publié sans vergogne la photo du domicile de l’épouse et des deux enfants mineurs d’un militant poursuivi. A Nantes, en décembre 2001, c’était un article diffamatoire paru dans "L’Express" qui avait amené deux condamnations… A plusieurs reprises, de très hautes autorités de l’Etat Français comme Monsieur Jean-Pierre Chevènement, alors Ministre de l’Intérieur, et Madame Marylise Lebranchu, ancienne Ministre de la Justice, ont délibérément violé la présomption d’innocence de militants bretons ; aucun parquet, de Strasbourg à Nouméa, n’avait à l’époque trouvé à y redire, alors que l’actuel Ministre de la Justice s’affirme choqué par les violations du secret de l’instruction dans l’affaire "Patrice Alègre et autres". Délibéré au 23 juillet... Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, Site internet |