Publié le samedi 6 septembre 2003 | http://prison.rezo.net/jerome-bouthier-prisonnier/ Dans un courrier adressé au porte-parole de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, le prisonnier politique breton Jérôme Bouthier dénonce des brimades : " Il est vrai aussi que le transfert que j’ai subi à la veille de mes épreuves de DEUG de psychologie m’a entamé quelque peu. En effet, le 27 mars dernier, à 15 jours du début de mes examens, j’ai été emmené de Fleury-Mérogis vers la Santé sans qu’aucune explication ne m’ait été donnée. Six mois de travail quotidien foutus en l’air, sans compter les frais de cours et d’inscription…. Arrivé à la Santé, j’ai bien tenté de faire en sorte que je puisse passer mon DEUG ; ici rien à faire , malgré mes courriers auprès d’un responsables scolaire, aucune aide ni aucun suivi n’a été fait. 4 mois après mon arrivée à la Santé, toutes les activités me sont quasi-systématiquement refusées. Ainsi, en dehors des " promenades (2 fois 1 heure par jour), j’accède deux fois par semaine à l’activité " musculation "dans un endroit, tu t’en douteras, chichement outillé. Ces refus d’accès aux activités sont justifiés aux yeux de l’administration pénitentiaire, par un interdit de communiquer avec les autres prisonniers politiques bretons (imposé par le juge d’instruction). Sauf que cette interdiction de communiquer n’a plus lieu d’être puisque, d’une part, le dossier est fermé depuis près d’un an, et d’autre part, rien dans le fond du dossier ne serait compromis si l’on se voyait. Mais il faut ici y voir une continuité dans l’acharnement de la " justice " française a " réglé le problème breton ". Acharnement qui vire implacablement à la torture blanche. Bon … je crois que tu connais en tant que porte parole de la CARB les axes principaux ( et malheureusement " classique ") de cette torture blanche : instruction d’exception, détention abusive (ah, cette abusive), éloignement des familles…. Théoriquement nous sommes présumés innocents, la " réalité "de la justice française a fait de nous des pré-condamnés, des condamnés avant l’heure, sans jugement aucun… ou plutôt un jugement politique, autrement dit d’opinion. La justice française me soupçonne d’avoir tenté de commettre un attentat, chose que je n’ai jamais fait. Aucune preuve, aucun témoignage ne viennent corroborer ce soupçon. Et pour cause, je ne l’ai pas fait. Mais voila près de deux ans que je suis mis en détention, privé des miens. Jérôme BOUTHIER Prisonnier Politique Breton |