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(2001) AIDES Grand Languedoc - Accompagnement/réduction de risques VIH en milieu carcéral

Publié le jeudi 20 novembre 2003 | http://prison.rezo.net/2001-aides-grand-languedoc/


RAPPORT D’ACTIVITE 2001

ACCOMPAGNEMENT AU
CENTRE DE DETENTION DE MURET

I/ ETAT DES LIEUX
2/ DESCRIPTION DE L’ACTION

a/ MISSION
b/ PARTENAIRES
c/ PROBLEMATIQUE
d/ PERSPECTIVES 2002

1/ ETAT DES LIEUX

L’activité de soutien auprès des détenus malades est apportée par un volontaire, ayant le statut de visiteur de prison. Ce volontaire est soutenu par une régulation assurée par un psychologue-
Ce statut de visiteur soumet le volontaire à des articles de lois très précis. Le cadre de l’action PRISON amène à une remarque - le volontaire, après avoir suivi la formation initiale, doit avoir effectué des accompagnements au sein de groupe ACCOPAGNEMENT PERSONNALISE ou avoir un vécu dans l’association. Ceci en attendant d’avoir une formation spécifique au milieu carcéral ( projet fédération).

2/ DESCRIPTION DE L’ACTION

a/ MISSION

L’accompagnement assuré par AIDES auprès des personnes concernées par le VIH/VHC comprend plusieurs axes -
* des rencontres individuelles, deux fois par mois en moyenne entre le détenu et le volontaire ont lieux dans un bureau respectant au mieux la règle de confidentialité
* l’échange épistolaire avec les détenus
* un contact étroit et régulier avec les différents partenaires amenés à suivre le dossier du détenu et susceptibles de faire avancer la situation de cette personne

La mission principale est l’écoute et le respect par le non-jugement et la confidentialité. Ensuite, la présence régulière du volontaire permet de combattre le double isolement des personnes atteintes, de renouer des liens avec la famille ( toujours à la demande du détenu ), de donner la possibilité à la personne d’exposer ses angoisses et ses difficultés par rapport au VIH puis plus globalement.
Mais le rôle de AIDES est aussi d’avoir une démarche militante permettant de faire appliquer le droit au détenu et de lutter contre la discrimination liée au VIH.
Au travers de la relation de confiance qui s’établie dans l’accompagnement, le détenu parle de ses comportements, ce qui permet au volontaire d’aborder la réduction des risques.

Toute fois, le résultat principal de cet accompagnement est qu’il permet à la fois de soutenir les personnes infectées par le VIH et de mener des actions militantes ( même si jusqu’à :fin 2001, les moyens d’agir du volontaire étaient très limités)

b/ LES PARTENAIRES

• L’OIP sollicité lorsqu’un suivi individuel révèle de graves difficultés ( discrimination dans les ateliers est le dossier le plus récent ) et qu’il parait difficile au volontaire d’être médiateur auprès d’une personne de l’établissement sans risquer de faire subir des préjudices au détenu.
• Le médecin référent VIH par appel téléphonique pour des situations très individuelles et précises : problème d’observance, de relation malade/médecin, etc.
• Les travailleurs sociaux ( éducateurs, assistantes sociales, SPIP ) perçoivent en - général le volontaire comme une personne ressource et un travail commun ( rencontre entre le volontaire, le détenu et le travailleur social) permet de faire avancer le dossier, de mieux expliquer certaines décisions au détenu.
• Le SMPR pour mettre en place des journées info/prévention ( journée mondiale du sida )
• Le comité de pilotage sur Il indigence pour appuyer certaines demandes, pour faire passer de l’info aux détenus tout au long de l’année en mettant par le biais du Kiosque (lieu réservé aux détenus au sein de la détention) différents supports : Remaides, infoplus, etc.
• AID SERVICES, association de réinsertion par le travail des détenus sortants. Le volontaire met en contact le détenu avec AID, l’accompagne lors des entretiens, etc. .

3/ PROBLEMATIQUE

• une demande d’aide financière de 200f pour l’été 2001 a été accordée à un détenu, reconnu indigent depuis par la pénitentiaire
• 2 personnes ont été mises en contact avec une association de réinsertion par le travail en vue d’obtenir une conditionnelle
• 4 interventions auprès du médecin référent VIH pour des problèmes liés aux trithérapies et à l’inquiétude des détenus quant à l’évolution de leur état de santé
• le comportement violent d’un détenu envers un infirmier qui tardait à lui remettre un certificat médical et sa trithérapie a entraîné 10 jours d’isolement et une tentative de suicide
• le soutien d’un détenu s’est accompagné d’une lettre auprès du juge d’application des peines ( demande d’une conditionnelle )
• un détenu est soutenu par AIDES dans ses démarches afin d’obtenir un maintien des liens familiaux père/fils

En 2001, 6 détenus ont bénéficié d’un accompagnement.
A partir du mois d’avril un détenu a été libéré et un a été transféré (mesure disciplinaire). L’un garde contact avec AIDES.
46 visites ont été faites au centre de détention ( 135 h ), 57 h de régulation 24 h de formation ( « relation d’aide et écoute », « plaisir, désir et sexualité « ), 36 h passé avec les différents partenaires, 2 h avec la famille d’un détenu, soutien téléphonique, présence à AIDES pour différentes tâches administratives 12h et 20 h d’accompagnement hors détention pour un total de 292 h d’activité.

4/ PERSPECTIVES 2002

* LES REUNIONS « PRISON NATIONALE »

Une première rencontre nationale des acteurs de AIDES en vue des personnes séropositives incarcérées a eu lieu le 27/11/2001 à la fédération. L’activité de soutien auprès des détenus était jusqu’alors une spécificité de AIDES Provence, le plus courant étant des actions d’info/prévention collective. Ce fut donc très ressourçant et dynamisant pour le volontaire de Toulouse isolé depuis 3 ans dans cette action.
Le but de ces réunions ( sur 2 ans ) est de partager notre expérience et les problématiques rencontrées en détention. La fédération aurait un rôle de relais pour faire des synthèses des problèmes de façon à être réactif en montant des dossiers de revendications concernant l’accès aux soins par exemple.
Nous travaillons aussi sur un projet de loi pénitentiaire concernant entre autre le sens de la peine, le pronostic vital, la condition juridique de la personne détenue.

* LE KIT SORTANT

Mettre en place au sein de la prison, un kit de prévention afin que les détenus permissionnables ou libérés aient à leur disposition, dès la sortie, des préservatifs.

* NOUVELLE MAISON D’ARRET DE SEYSSES

Encore en construction, elle remplacera ST MICHEL et il serait intéressant d’avoir de nouveau accès à la maison d’arrêt pour mener les mêmes actions d’accompagnement, auprès des femmes entre autre !

* DES VOLONTAIRES !

Pour développer les actions de ce groupe prison ou juste pour pouvoir suivre les détenus actuels en binôme, il faudrait avoir d’autres volontaires.
L’accès au groupe peut paraître compliqué et rigide car il faut avoir de l’expérience dans l’association tenir un engagement auprès de la direction pénitentiaire au niveau du nombre et de la régularité des visites ( le volontaire ne peut pas se permettre de zapper !) se soumettre à une enquête et avoir un casier judiciaire vierge. Mais le rôle de AIDES en milieu carcéral est à la fois fort car l’échange avec les détenus est intense, précieux car on peut, parfois ! , faire avancer les choses mais aussi très fragile car notre agrément peut nous être très vite retiré puisque nous dépendons complètement du bon vouloir du chef d’établissement.