Publié le dimanche 14 décembre 2003 | http://prison.rezo.net/refus-de-lc-pour-nathalie-menigon/ Sorj CHALANDON - Libération.fr, mercredi 26 novembre 2003 Une question, d’abord. Une réponse ensuite. Un même thème. La question est posée par l’animateur Stéphane Thébaut, à trois concurrents du nouveau jeu, Tout vu, tout lu. La réponse nous est donnée par le journaliste Samuel Etienne [1]. « Nous allons parler justice », dit l’animateur. Face à lui, debout derrière leur pupitre, Stéphanie, Robert et Grégoire. Chaque candidat commence le jeu avec un capital virtuel de 15 000 euros, qui fond ou se maintient au gré de ses réponses. « Voici les différents indices, en vingt secondes », commence le meneur de jeu. Il lit. « Septembre 2002. Polémique autour d’une libération... » Sans attendre, Robert mise 500 euros. Stéphanie, 1 000. « ... Un détenu condamné à une peine de dix ans, libéré après trois ans de prison. Une décision de la cour d’appel... » Grégoire monte à 1 500. Robert suit à 2000. « ... En raison de l’état de santé incompatible avec la détention. » Robert ose 3 000 euros. Fin du temps. Stéphanie a risqué plus et plus vite, avec une mise de 3 500 euros. C’est elle qui a la main. « De qui parlons-nous ? C’est vous, Stéphanie, qui allez devoir répondre à cette question. » L’animateur suit sa fiche. « Septembre 2002. Maurice Papon est libéré. Dans quelle prison était-il détenu ? » Quatre possibilités. « Les Baumettes ? La Santé ? Fresnes ou Fleury-Mérogis ? » Stéphanie, la moue embarrassée. « Alors... Je me rappelle bien l’information... J’ai un petit doute sur la prison mais... Je pensais à La Santé. » « La Santé ? Validez-vous cette réponse ? » demande Stéphane Thébaut. « Oui, je valide », répond la candidate. « Vous validez ! » Il lit. « L’ancien ministre demande un nouveau procès devant une cour d’assises. La commission de réexamen des condamnations pénales se réunira le 4 décembre prochain. » Il marque un temps. Lève les yeux. « Maurice Papon était détenu... A la prison de La Santé. Bonne réponse ! » Petite musique victorieuse. Stéphanie est ravie. Le public applaudit. « Et là, vous faites chuter vos adversaires de 3 500 euros ! Bien joué », conclut l’animateur. La parole est maintenant à Samuel Etienne. Il présente le journal. Il dit : « Nathalie Ménigon va rester en prison. La justice vient de rejeter la demande de mise en liberté de l’ancienne membre d’Action directe. Nathalie Ménigon, 45 ans, partiellement hémiplégique à la suite de deux accidents vasculaires cérébraux, condamnée à la perpétuité en 1988 pour l’assassinat du PDG de Renault, Georges Besse. » A l’écran, une photo ancienne de la détenue. Cheveux courts et noirs, elle sourit. [1] C’était lundi à 17 h 26 et 21 h 19, sur France 2 et iÝTélé |