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Punition maximale pour les preneurs d’otages de la prison

Publié le vendredi 28 novembre 2003 | http://prison.rezo.net/punition-maximale-pour-les/

Éric MOINE - Liberation.fr, 13:35, le jeudi 27 novembre 2003

Punition maximale pour les preneurs d’otages de la prison
Trois hommes, considérés comme les meneurs de l’opération de lundi à la centrale de Moulins-Yzeure, ont écopé de 45 jous de quartier disciplinaire
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Les enquêteurs du SRPJ de Clermont-Ferrand n’avaient pas bouclé leur enquête que mercredi, trois des détenus impliqués dans la prise d’otages de lundi à la centrale de Moulins-Yzeure (lire l’article) ont écopé de la peine maximale à l’intérieur de la prison. André Allaix, 28 ans, incarcéré pour une série de hold-up dans des petites agences postales, et Cyril Bastard, 28 ans, condamné à trente ans aux assises pour le meurtre d’une personne particulièrement vulnérable, ont comparu mercredi après-midi en commission de discipline interne.
Considérés comme les meneurs, voire comme les seuls exécutants, ils étaient accompagnés d’un troisième accusé, Jean-Jacques Cauhoy, 48 ans, qui n’aurait été que l’appât de lundi. C’est en effet Cauhoy qui a simulé un mal de ventre pour faire venir les « gradés » aux ateliers, afin qu’Allaix et Bastard leur prennent les clefs sous la menace d’outils de la marqueterie.

Tous trois risquaient jusqu’à quarante-cinq jours de quartier disciplinaire ’où ils sont maintenus depuis la libération sans effusion de sang, en fin d’après-midi lundi, des trois surveillants et du formateur. Tous trois ont pris les quarante-cinq jours. D’après le parquet, l’instruction devrait être menée tambour battant aussi, même si un doute subsiste sur la légitimité de renvoyer Cauhoy devant le tribunal.
L’audience pénale devrait en tout cas être l’occasion de revenir sur les motivations des preneurs d’otages, dont les revendications n’ont pas encore été clairement verbalisées. L’occasion d’évoquer publiquement le tour de vis sécuritaire dans les établissements pour longues peines et ses conséquences sur les détenus, que ce durcissement des conditions de vie soit la cause directe ou indirecte de cette prise d’otages.