Publié le mardi 9 décembre 2003 | http://prison.rezo.net/temoignage-de-gael-roblin-lors-des/ Contrairement à ce qui a été écrit ici ou là, je n’ai pu assister à la cérémonie civile suite au décès de mon père, pas plus qu’à l’incinération. J’accuse l’état français de s’être livré à une sordide mise en scène à cette occasion à des fins de propagande.Voilà ce qui s’est réellement passé. Vendredi 21 novembre j’ai été informé par mon avocat du décès de mon père. Le jour même il a fait une demande à la chambre d’instruction afin que je puisse assister aux funérailles. J’ai été informé lundi Aucune condition de sécurité ne justifie que l’on me refuse ce droit élémentaire à assurer mes proches d’un minimum de gestes de compassion en ces circonstances pénibles. C’est là un geste d’une incroyable sauvagerie morale faite à mon endroit, mais aussi à ma famille en deuil qui est restée sidérée par le vacarme assourdissant et le déploiement militaire indécent autour du crématorium. D’autant qu’elle avait déjà dû enduré les filatures et relevés de plaques d’immatriculation entre le domicile de mon père, le funérarium de Lanvollon, et la salle polyvalente de Pléguien où lui a été rendu hommage. Je me suis donc retrouvé dans un petite salle du crématorium de St-Brieuc entouré de quatre militaires français robocopisés dont deux étaient armés, seul et toujours menotté alors que ma famille se trouvait à quelques mètres. Comprenant alors que j’aurais seulement le droit de me recueillir dans ces conditions délirantes, j’ai décidé de mettre fin à cette mascarade indécente. Contrairement à ce qui a été écrit je n’ai pas eu le droit d’assister à la crémation et je suis rentré dans les mêmes conditions sur Paris. Tout ceci prouve s’il en était encore besoin l’incroyable indécence d’un état qui n’a même pas le respect des morts et se livre en toutes circonstances à d’infâmes campagnes de criminalisation pour justifer la répression. J’invite chacun à faire connaître son sentiment aux autorités françaises. J’ai décidé de rendre tous ces faits publics afin que chacun puisse décider en sa conscience si ma présence aux obsèques de mon père aurait créé plus de "troubles à l’ordre public" que la remise en liberté de monsieur Papon, ou la dernière opération spectacle de la Direction Nationale Anti-Terroriste dans la région de Guingamp. |