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Annexe 15 Liste de moyens utilisés à l’étranger

Publié le lundi 19 janvier 2004 | http://prison.rezo.net/annexe-15-liste-de-moyens-utilises/

Annexe 15 ’ Liste de moyens utilisés à l’étranger pour prévenir le suicide en milieu carcéral

1- Au niveau des cellules : les suicides et tentatives se font principalement par pendaison en s’accrochant aux fenêtres, aux lits et aux portes. De ce fait des études ont été effectuées afin de créer un modèle de cellule approprié. Cf. schéma reproduit pages suivantes.
http://cebmh.warne.ox.ac.uk/cebmh/elmh/nelmh/suicide/prison/action/2.html

2- Les détenus utilisent principalement les draps et assimilés afin de former des liens.
Des tentatives ont été faites pour trouver de nouvelles matières. Actuellement une entreprise britannique a créé un textile qui ne peut former un lien et ne peut être mis dans la bouche pour créer une suffocation.
http://cebmh.warne.ox.ac.uk/cebmh/elmh/nelmh/suicide/prison/action/2.html
http://www.safesuit.co.uk/

3- Tests de détection des personnes suicidaires utilisés par l’US Army.
http://www.medtrng.com/suicideprevention/suicide_prevention.htm

4- Utilisation de contrats « no suicide », exemple Néo-zélandais pour les jeunes à risque
http://nzhta.chmeds.ac.nz/prevent_yth_suicide.htm

5- Formation de détenus à l’écoute de leurs codétenus pouvant leur apporter une écoute à tout moment, et ce dès l’arrivée en prison. Mis en place au Royaume ’Uni.

6- Différentes échelles existent afin de mesurer les risques de tentatives de suicides [1].
a. The Scale for Suicide Ideation ( Beck, A.T., Kovaacs, Lester, D. & Trexler,L.,1979),
b. The Hopelessness Scale (Beck, A.T., Weismaman, Lester, D. & Trexler,L.,1974),
c. The Suicidal Ideation Questionnaire (Reynolds, W.M., 1987),
d. The Reasons for Living Inventory (Linehan, M.M., Goodstein, J.L., Nielsen, S.L. & Chiles, 1983),
e. Spirituality and Resilience Assesment Packet Version 4.2 (Kass, Jared D.& Lynn, 2000),
f. The LASPC (Los Angeles Suicide Prevention Center) Scale,
g. TIPM ( Thoughts, Intent, Plan, Mean) assessment ( Rosenberg, 1997)

7- Mise en place de stratégie « anti-brimades » (Anti-bullying strategy). Une relation existe entre brimades, dépression et d’automutilation. Au Royaume-Unis, des questionnaires sont donnés tous les 2 ans aux détenus concernant les brimades en prison pour qu’ils puissent exprimer leurs points de vue et leurs expériences pour permettre la mise en place d’action pour résoudre les différents problèmes mis en avant.

8- Des formations existent pour la prévention du suicide en prison, différents organismes proposent des cours dont Living Works Education créé en 1983. Les formations ne doivent pas concerner seulement le personnel carcéral mais toute personne en contact avec le prévenu de l’arrestation à l’arrivée en prison. Un comportement suicidaire peut se détecter à tout moment.

9- Développement d’un outil d’estimation de risque pour déterminer le lieu adapté pour la première nuit en prison de la personne écrouée et favoriser l’aide au détenu. Le risque de tentatives de suicide est important lors de la première nuit et de la première semaine. Cela peut sous-entendre la création d’une unité spéciale commune aux détenus à tendances suicidaires et aux nouveaux arrivés afin d’éviter tout risque. Cet outil est en développement au Royaume-Uni.

10- Développement d’un système d’information performant afin de connaître les personnes à risque du tribunal jusqu’à la prison et à l’intérieur de la prison. Un outil de ce type a été conçu au Royaume ’Uni, il est connu sous le nom de « the Offender Assessment System » et est actuellement en essai.

11- Au Canada, utilisation de personnes sentinelles vis-à-vis du risque de suicide. Ce sont des personnes à qui on explique comment repérer un « candidat » au suicide.
Est concernée toute personne ayant affaire à des personnes suicidaires dans le cadre de son travail, comme les enseignants, les surveillants de prisons, le clergé, les agents de police. Dès 1987, à la suite d’un rapport du Service correctionnel du Canada (SCC), qui insistait sur le suicide et l’automutilation dans les prisons, un programme de formation a été mis en place dans les provinces maritimes, puis étendu au reste du pays pour le personnel pénitentiaire.

 

[1] Personnellement nous ne recommandons pas l’utilisation d’échelles. Les items qu’elles contiennent sont utiles pour conduire l’évaluation mais faire le score global peut constituer une fausse sécurité. Le jugement clinique doit guider les actions à entreprendre