Publié le dimanche 25 janvier 2004 | http://prison.rezo.net/le-detenu-wendy-lafleur-allegue/ Le détenu Wendy Lafleur, qui avait été plongé dans un coma momentané après avoir été tabassé, le vendredi 26 septembre dernier, à la prison de Beau-Bassin, par des garde-chiourmes de la Prison Security Squad (PSS), allègue avoir été molesté par ces mêmes officiers la semaine dernière. Son homme de loi, Me Rex Stephen a soulevé cette affaire dans deux lettres adressées vendredi au commissaire des prisons, Jensing Shipdoyal et a écrit au commissaire de Police, Mahen Gopalsingh. L’avocat demande l’ouverture d’une enquête policière sur les allégations de son client. Dans la lettre adressée vendredi par Me Stephen au commissaire des Prisons Shipdoyal, Me Stephen fait ressortir que son client aurait été molesté verbalement et physiquement, vers 20h durant la semaine écoulée, par les mêmes officiers de la PSS qui l’avaient tabassé vers la fin de septembre et qui l’avaient plongé dans un coma momentané. Suite à ce passage à tabac, une enquête policière avait été conduite par la Major Crime Investigation Team (MCIT), alors que l’ancien commissaire des Prisons, Ramakrishna Brojmohun avait été contraint de faire valoir ses droits à la retraite anticipée. « You will no doubt realise the disquieting gravity of that situation if these facts (in respect of which I personally entertain no doubt) were to be verified. I understand that it will be quite a simple exercise at your end verifying that information with a view to ascerting at whose instance such an exercise was carried out", souligne Me Stephen. Il demande au commissaire des Prisons de prendre des mesures appropriées au plus vite. « You may wish to know that I am officially apprising the commissioner of Police of the situation with a view to having a police inquiry into the matter", ajoute l’homme de loi. Ce dernier a également écrit officiellement au commissaire de Police vendredi. Dans sa lettre au CP Gopalsingh, Me Stephen souligne qu’étant donné les actes de brutalité dont son client a été victime, ont déjà fait l’objet d’une enquête policière, il faudrait empêcher ceux qui ont été accusés de brutalité d’avoir des contacts avec son client. « My client has expressed the wish to make a formal declaration on the matter. Could you, at the earliest convenience, give the necessary instructions to that effect and initiate whatever other action the situation requires", demande l’homme de loi au CP. Dans l’entourage du commissaire des Prisons, il a été impossible de savoir si la lettre de Me Stephen est bien arrivée à destination. Par contre, aux Casernes centrales, l’on soulignait hier que des suites pourraient être données à la lettre de Me Stephen. « Si Wendy Lafleur veut consigner une nouvelle disposition, on est disposé à l’écouter", devait-on faire ressortir dans les milieux de la Central Criiminal Investigation Dvision (CCID), sans pour autant préciser quand cette déposition pourrait être consignée. Pour Me Stephen, « c’est inadmissible que ces officiers de la PSS, qui font l’objet d’accusations très grave de brutalité et qui font l’objet d’une enquête policière, puissent non seulement continuer à travailler en toute impunité, mais aussi peuvent avoir accès à mon client, qui les a formellement accusés dans des dépositions à la police. C’est choquant, révoltant et inacceptable", a-t-il dit. Pour rappel, le vendredi 26 septembre dernier, des suites d’une intervention musclée des officiers de la PSS, plusieurs détenus, dont Wendy Lafleur, avaient été blessés à la prison de Beau-Bassin. Wendy Lafleur avait été plongé dans un coma pendant plusieurs jours. Les officiers de la PSS s’étaient défendus en disant qu’ils réprimaient un début de mutinerie à la prison . Des suites de ces graves incidents, le Premier ministre, Paul Bérenger, avait ordonné qu’une enquête policière soit ouverte afin de tirer au clair toute cette affaire. Dans le sillage de celle-ci, le commissaire des Prisons d’alors, Ramakrishna Brojmohun, qui avait créé la PSS, avait été contraint de faire valoir ses droits à la retraite. L’enquête policière, placée sous la supervision du surintendant Clifford Parsad, n° 1 de la MCIT, a déjà été bouclée et soumise au Directeur des Poursuites publiques (DPP) |