Publié le vendredi 5 mars 2004 | http://prison.rezo.net/suspension-de-peine-act-up-devoile/ Communiqué de presse Suspension de peine : Act Up dévoile les chiffres Le 4 mars 2004, on fêtera les deux ans de l’entrée en vigueur de la loi sur les droits des malades, qui a institué la suspension de peine pour raisons médicales. Ce dispositif prévu à l¹article 720-1-1 du code de procédure pénale, permet aux détenus malades de sortir de prison en raison de leur état de santé, si leur " pronostic vital " est réservé à court terme. Indéniable progrès sur le papier, cette disposition a fait mouche. Le Garde des Sceaux et le ministre de la Santé, se sont à plusieurs reprises félicités de ce système, qui, permettait selon eux, qu’il n’y ait plus des personnes gravement malades détenues, voir qu¹elles décèdent en détention. La réalité est toute autre. Trop peu de détenus ont bénéficié de cette suspension. Les chiffres sont si faibles que le ministère de la Justice ne veut pas les communiquer. C¹est pourquoi Act Up-Paris les dévoilent. Pour l’année 2003 : - 63 personnes ont donc bénéficié d¹une suspension de peine en 2003, 52 ont vu leur demande rejetée. Ces chiffres parlent d¹eux-mêmes. Trop peu de détenus malades bénéficient de ce dispositif et les délais d¹examen des dossiers (entre deux mois et cinq mois) sont excessifs vu l’état de santé des demandeurs. L’exemple de Nathalie Ménigon est exemplaire. Sa santé se dégrade depuis des années, sans que ses conditions de détention changent. Alors que son état de santé est très grave, une première demande de suspension de peine a été rejetée. Et même si une seconde sera examinée prochainement, sa situation est catastrophique. Pire encore est l’obstacle, inadmissibles, constitué par le manque cruel de lieux d¹accueil pour les malades sortant de prison. En effet, actuellement, des malades sont maintenus en détention, alors que leur suspension de peine a été accordée, parce qu’aucune structure d’hébergement ne veut les accueillir. D’autres sont en attente d’un jugement qui pourrait les libérer, à la seule condition toutefois d’avoir un lieu d¹accueil à l’extérieur. Deux exemples : Pendant que le gouvernement s’émeut de la condamnation avec sursis d’Alain Juppé, les détenus gravement malades restent incarcérés dans l¹indifférence générale. Et ce ne sont pas les constructions de nouvelles prisons, dite à " visage humain " qui rendront à ces détenus une santé meilleure. Cette situation est inqualifiable. Des centaines de personnes restent en détention dans des conditions absolument inadaptées à leur état. Les difficultés de toute nature rencontrées pour la mise en oeuvre de cette mesure démontrent que le gouvernement préfère ignorer ces situations humainement inacceptables. Face à l’inertie du ministère de la justice, nous exigeons : - que tous les détenus dont " le pronostic vital est engagé ou dont l’état de santé est incompatible avec la détention ", soient libérés ; Contact Presse : |