Publié le mardi 11 mai 2004 | http://prison.rezo.net/association-internationale-de/ Légalisation en Tunisie d’une association de soutien aux prisonniers politiques TUNIS (AFP) 01/04/2004 08h06 Cette association s’active pour la défense des prisonniers politiques, notamment les détenus islamistes du mouvement Ennahda (interdit en Tunisie), auxquels les autorités tunisiennes dénient le statut de prisonniers d’opinion. "C’est un pas sur la bonne voie, celle des libertés et de la démocratie", a affirmé Me Nouri, ajoutant que "la Tunisie a atteint un degré de développement tel qu’il permet au Tunisien d’excercer ces droits". Me Nouri a plaidé dans les procès intentés aux dirigeants du parti islamiste Ennahda au début des années 1990 et a été lui-même condamné à six mois de prison pour avoir critiqué les tribunaux d’exception dans un article publié dans l’organe du parti démantelé. Cet avocat avait rencontré en janvier le Secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des droits de l’Homme, de la démocratie et du travail, Lorne Craner, en visite à Tunis un mois avant le voyage du président Zine El Abidine Ben Ali en février aux Etats-Unis. Le président de l’AISPP, qui a reçu le feu vert à sa légalisation le 29 mars, n’a pas écarté que ce geste des autorités tunisiennes ait été entrepris dans le cadre d’une "nouvelle orientation" vers des réformes politiques demandées par les Etats-Unis. Une première demande de légalisation de cette association avait été rejetée en novembre 2002 et certains de ses dirigeants avaient été malmenés ou arrêtés à l’occasion d’actions de protestation. L’AISPP a dressé une liste nominative de quelque 600 prsionniers et lancé une campagne contre les conditions carcérales, en particulier l’isolement cellulaire de détenus. Elle s’est donnée pour objectif d’oeuvrer "au soutien des prisonniers et anciens prisonniers politiques et à la défense de leurs droits à un procès équitable, à la liberté, à la réinsertion sociale et au suivi médical". Me Nouri a souhaité que la légalisation de l’AISPP "consacre la liberté d’association et ouvre la voie à la reconnaissance" d’autres ONG. |