Publié le lundi 19 avril 2004 | http://prison.rezo.net/une-famille-porte-plainte-apres-le/ Une famille porte plainte après le suicide de leur fils au mitard de la prison d’Epinal LE MONDE | 13.04.04 | 14h09 Alors qu’une marche silencieuse d’une centaine de personnes se déroulait, mardi 13 avril au matin, devant la maison d’arrêt d’Epinal (Vosges), la famille d’Erhan Celik, Messin de 18 ans qui s’est suicidé le 3 avril au quartier disciplinaire de cette prison, annonce qu’elle va engager la responsabilité de l’Etat devant le tribunal administratif de Strasbourg. "Il est clair que dans cette affaire tous les clignotants étaient au rouge et que ce gamin était en danger de mort, s’indigne Me Dominique Boh-Petit, avocat des parents de la victime. Depuis son incarcération, il y a un an pour des faits mineurs, Erhan a tenté par sept fois de mettre fin à ses jours. Transféré à quatre reprises, il a accompli deux séjours en psychiatrie." Dans un courrier adressé le 9 janvier 2004 à la direction régionale de l’administration pénitentiaire de Strasbourg, M. Tahsin Celik, le père d’Erhan, avait fait part de ses craintes : Le 13 janvier, le directeur de la maison d’arrêt de Nancy (Meurthe-et-Moselle) lui répondait qu’"un suivi tant médical que pénitentiaire -était- mis en oeuvre à son endroit". Erhan Celik, qui a multiplié entre-temps les incidents et les tentatives, est transféré le 25 mars de Nancy à Epinal, après un séjour de quinze jours en milieu psychiatrique. Quelques jours après son arrivée dans les Vosges, il s’est pendu aux barreaux du mitard, où il venait d’être placé pour avoir bousculé un surveillant. "En incarcérant ce jeune homme à plus de 150 km de sa famille et en le plaçant au quartier disciplinaire, où la probabilité d’intenter à ses jours est sept fois plus importante qu’en détention normale, l’administration pénitentiaire a multiplié en toute connaissance de cause les facteurs de risque, réagit François Carlier, de l’Observatoire international des prisons (OIP). Cette affaire est l’exemple type de ce qu’il ne faut pas faire et va à l’encontre des recommandations du psychiatre Jean-Louis Terra, l’auteur d’un rapport sur le suicide en prison." Selon l’OIP, 120 prisonniers se sont suicidés en 2003. "SITE PILOTE" |