A l’initiative de Défense active et du Collectif Ne laissons pas faire !, 70 personnes ont pénétré par surprise le 26 mai dans le siège du Conseil national de l’Ordre des médecins. Les manifestants ont répandu un liquide rouge et ils ont occupé le hall. Une grande banderole réclamant la libération de Joëlle Aubron et de Nathalie Ménigon a été déployée aux fenêtres du deuxième étage ; une autre, au rez-de-chaussée, demandait la libération des militants d’Action directe. Des milliers de papillons de couleur ont été jetés, portant sur leurs deux faces : « Peine de mort en prison = crime d’État » et « Libération des militants d’Action directe ».
De nombreuses forces de police et de gendarmerie se sont déployées devant l’immeuble (GIGN inclus). Après plus de 1h30 d’occupation, les policiers ont réussi à pénétrer dans l’immeuble par le parking et ont fait sortir les occupants dont ils ont relevé l’identité. Aucune interpellation n’a été effectuée.
L’action était motivée par l’absence de réponse de l’Ordre des médecins à un courrier récemment en-voyé par Défense active et le Collectif Nlpf ! La lettre mettait en cause les médecins-experts désignés par la Justice dans le cadre des procédures de suspension de peine pour raison médicale (loi Kouchner). Comment ces experts peuvent-ils justifier le maintien en prison de détenus, alors qu’ils reconnaissent la gravité et l’irréversibilité de leur pathologie ou même que le pronostic vital est engagé ? Comment peu-vent-ils prétendre, après deux accidents vasculaires-cérébraux (dont l’un non détecté sur le coup, Nathalie Ménigon) ou l’ablation d’une tumeur au cerveau (Joëlle Aubron), que la médecine carcérale puisse soi-gner et guérir ces militants ? Comment penser que Jean-Marc Rouillan puisse être sérieusement soigné, alors que l’équipe médicale de la prison de Moulins qui a détecté un cancer du poumon n’a pu mettre en place les soins nécessaires, sous prétexte qu’un diagnostic différent a été émis par d’autres médecins. De toute façon, l’invention d’une prétendue « tentative d’évasion » a permis de transférer Jean-Marc Rouillan à Fleury-Mérogis, compromettant ainsi son accès aux soins et sa procédure de suspension de peine.
En décidant de ne pas porter plainte contre les occupants, l’Ordre des médecins révèle-t-il son embar-ras face à ces manifestations de l’irresponsabilité médicale, face aux conditions d’application de la loi Kouchner, face à la réalité de la médecine carcérale ?
Demain, 28 mai, le tribunal de Douai rendra sa décision sur la demande de suspension de peine de Joëlle Aubron. Les experts désignés par la Chancellerie vont-ils persister à oser affirmer que son état de santé reste compatible avec la détention ?
Nous serons présents demain devant la prison de Bapaume à partir de 10h30. Nous y tiendrons une conférence de presse avec Maître Rippert, avocat de Joëlle.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à nous rejoindre sur place.
Collectif Nlpf !
P.S 1. : Nous avons appris que d’autres actions de soutien aux militants d’Action directe se sont déroulées hier, à Lille, Valence et Liège.
P.S. 2 : Nous participerons à la fête de Lutte ouvrière ce week-end. Nous y organiserons le dimanche à 21 heures un Forum, avec la participation de Pierre Carette et de Maurice Rajsfus, sur le thème de la lutte contre l’anéantissement des militants d’Action directe.