Publié le mardi 19 octobre 2004 | http://prison.rezo.net/2002-convention-relative-a-l/ CONVENTION le ministre de l’éducation nationale, représenté par le directeur l’enseignement scolaire, d’une part, La loi du 22 juin 1987 relative au service public pénitentiaire, rappelle les deux missions qui lui incombent, à savoir assurer l’exécution des décisions et sentences pénales et le maintien de la sécurité publique d’une part, et favoriser la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire d’autre part. L’article L.111-1 du code de l’éducation affirme que l’éducation est la première priorité nationale et fixe les grandes orientations en particulier le droit pour chacun à une éducation permettant le développement de sa personnalité, son insertion dans la vie sociale et professionnelle et l’exercice de sa citoyenneté. Dans le souci de donner au public détenu les meilleures chances de formation et de réinsertion professionnelle, la direction de l’enseignement scolaire et la direction de l’administration pénitentiaire créent, dans chacune des neuf régions pénitentiaires, une unité pédagogique régionale en vue de structurer l’enseignement en milieu pénitentiaire. Cet enseignement se caractérise par le fait qu’il s’exerce en milieu fermé, pour des jeunes et des adultes, qui sont en majorité peu qualifiés : il doit s’adresser en priorité aux plus démunis tout en répondant à l’ensemble des demandes à tous les niveaux de formation. Cette unité pédagogique est coordonnée avec tous les partenaires institutionnels impliqués dans la politique de réinsertion : formation continue des adultes, travail, développement de la politique de la culture, prise en charge sociale et éducative... Les ministères de la justice et de l’éducation nationale exercent conjointement un rôle d’impulsion, de suivi et de régulation de l’ensemble du dispositif. Article 1 - Les unités pédagogiques régionales Article 2 - Les dimensions de l’enseignement en milieu pénitentiaire Dans le contexte spécifique de la détention, l’enseignement s’inscrit dans la mission essentielle du service public d’éducation qui est : d’accueillir toutes les demandes de formation avec le même souci d’exigence et d’ambition ; Pour les publics détenus qui suivaient des études avant leur incarcération, l’enseignement dispensé dans les établissements pénitentiaires assure la poursuite de leur formation initiale. Pour les personnes les plus en rupture avec les cursus scolaires initiaux le dispositif d’enseignement met en œuvre des démarches de remobilisation et de parcours individualisés. Pour les moins de 21 ans ces démarches peuvent se faire en collaboration avec les acteurs de la mission générale d’insertion (MGI) de l’éducation nationale et les CIO spécialisés auprès des tribunaux. Pour les autres, il s’agit de la reprise soit d’une formation générale de base, d’une formation générale intégrée dans une formation professionnelle ou d’une formation à visée diplômante. Article 3 - Le directeur de l’unité pédagogique régionale La nomination du directeur de l’unité pédagogique régionale ou de ses adjoints éventuels relève des autorités compétentes du ministère chargé de l’éducation nationale. La même autorité procède à l’appel des candidatures au niveau national et une commission mixte examine les candidatures. Le ministère de l’éducation nationale prononce la nomination après avoir pris connaissance des conclusions de la commission et après avoir recueilli l’accord de la direction de l’administration pénitentiaire. Le directeur de l’unité pédagogique est nommé auprès du recteur du siège de la direction régionale des services pénitentiaires ; il conseille en tant que de besoin le recteur pour l’enseignement en milieu pénitentiaire. Article 4 - Rôle du responsable de l’unité pédagogique régionale Ces missions sont déterminées en fonction des orientations définies conjointement par les deux ministères. Auprès du directeur régional des services pénitentiaires, et au sein du département insertion et probation, le responsable de l’unité pédagogique a pour mission d’organiser l’ensemble des activités d’enseignement, en recherchant leur intégration dans la politique de réinsertion de l’administration pénitentiaire. Il établit et met en œuvre le projet pédagogique de l’unité régionale. Pour faciliter son intégration dans la logique régionale et dans la politique de réinsertion, son siège est à la direction régionale des services pénitentiaires. Le responsable de l’unité pédagogique participe à l’élaboration et à la validation du projet régional d’insertion et de formation dans le cadre du département « insertion et probation », sous la responsabilité du directeur régional. Sous la responsabilité des recteurs des académies concernées ou des inspecteurs d’académie, directeurs des services départementaux de l’éducation nationale (IA-DSDEN), le responsable de l’unité pédagogique organise, coordonne et anime les activités d’enseignement des différentes unités locales d’enseignement. Il exerce cette mission en liaison avec les corps d’inspection compétents. Le responsable de l’unité pédagogique régionale et les corps d’inspection s’informent réciproquement sur la situation administrative et les activités des enseignants dans leur champ respectif de compétences. Article 5 - Les modalités d’inspection L’inspection des enseignants du second degré est assurée par les corps d’inspection compétents selon les disciplines. Outre l’inspection pédagogique individuelle des personnels, une évaluation régulière de la mise en œuvre du projet pédagogique dans l’établissement associe l’inspecteur chargé de l’AIS, le responsable de l’UPR, le responsable local de l’enseignement et l’équipe pédagogique. Sous la responsabilité des recteurs concernés, le responsable de l’unité pédagogique régionale organise annuellement une réunion des inspecteurs pour réfléchir aux conditions de mise en œuvre des projets pédagogiques. Article 6 - Moyens complémentaires de l’unité pédagogique régionale Par ailleurs, au-delà des actions assurées par l’unité pédagogique régionale avec les moyens mis à disposition par l’éducation nationale, le projet pédagogique s’articule : d’une part, avec les actions d’enseignement et de formation à distance, notamment celles qui s’inscrivent dans le cadre de conventions avec l’administration pénitentiaire : CNED, Auxilia, EAD-AFPA... ; Article 7 - Convention et commission de suivi régionales complètent la présente convention par une convention régionale conjointe définissant les moyens et les conditions de mise en œuvre régionale des orientations fixées par les deux ministères ; Parmi les moyens spécifiques définis par les conventions régionales, un enseignant peut être affecté au siège de la DRSP auprès du responsable de l’UPR pour soutenir l’animation pédagogique régionale. Cet enseignant expérimenté est nommé sur proposition du recteur du siège de l’UPR avec l’accord du directeur régional des services pénitentiaires et après consultation du responsable de l’UPR et des commissions administratives paritaires compétentes. Les conditions d’exercice de cette fonction sont définies dans le cadre des conventions régionales. Article 8 - L’unité locale et le responsable local de l’enseignement L’un des enseignants titulaires exerçant sur le site est nommé, par l’autorité académique compétente, dans la fonction de responsable local de l’enseignement, après avis du responsable de l’unité pédagogique régionale et du chef d’établissement pénitentiaire et consultation des commissions administratives paritaires compétentes. Le responsable local élabore avec son équipe le projet pédagogique local de l’enseignement. Il organise et anime le service de l’enseignement au niveau de l’établissement pénitentiaire. Le responsable local de l’enseignement tient compte des orientations générales rappelées par le projet de l’UPR, des caractéristiques du site pénitentiaire, du projet élaboré par le chef d’établissement ainsi que du projet départemental du service pénitentiaire d’insertion et de probation. Il veille à l’articulation des activités d’enseignement avec les actions pilotées par les services pénitentiaires, notamment sur les champs du travail, de la formation professionnelle et de l’action culturelle. En tant que responsable du service, il participe régulièrement au titre de l’enseignement aux réunions des chefs de service et au dispositif d’insertion : commission locale de formation, commissions pluridisciplinaires... Une lettre d’objectifs du responsable de l’UPR au responsable local de l’enseignement précise chaque année le contexte et l’orientation des actions à mener. Les RLE sont réunis par le responsable de l’unité pédagogique régionale au moins une fois par trimestre. Article 9 - Services pénitentiaires et service d’enseignement L’organisation efficace des activités d’enseignement et leur articulation avec les autres secteurs d’activités pilotés par l’administration pénitentiaire suppose que le bilan des activités pédagogiques et le projet pédagogique de l’année à venir dans chaque établissement soient connus et présentés régulièrement aux différents responsables des services pénitentiaires du site comme aux services départementaux de l’éducation nationale. Les rapports semestriels établis par le responsable local de l’enseignement sont communiqués aux instances de l’éducation nationale, inspecteur de l’AIS et responsable de l’UPR et aux services pénitentiaires, chef d’établissement et service pénitentiaire d’insertion et de probation. Ils sont intégrés dans le bilan présenté une fois par an dans le cadre d’une commission consacrée à l’enseignement. Article 10 - La commission annuelle des unités locales d’enseignement La commission examine les moyens mis en œuvre par les deux administrations (postes, heures, locaux, budget, organisation des activités, de l’année scolaire, des examens...), et dans le cadre des orientations fixées par les deux ministères, recherche une complémentarité des actions d’enseignement et des autres activités en détention et une articulation des actions conduites au sein de l’établissement pénitentiaire et à l’extérieur. Selon les situations, cette commission peut concerner un ou plusieurs établissements, mais, dans tous les cas, elle a vocation à réunir : au titre de l’administration pénitentiaire, les chefs d’établissement pénitentiaire du département et les directeurs de service pénitentiaire d’insertion et de probation des sites concernés ; les moyens nécessaires pour assurer les fonctions de direction pédagogique et administrative ; les moyens de fonctionnement de l’unité pédagogique régionale (secrétariat à temps complet ou à mi-temps selon la taille de l’unité ; déplacements des personnels de l’éducation nationale effectués dans le cadre de l’exercice en milieu pénitentiaire, locaux, mobilier, équipements pédagogiques...) ; La direction de l’administration pénitentiaire fixe chaque année par lettre d’orientation une norme budgétaire que les services déconcentrés peuvent ajuster en fonction des besoins identifiés par les unités locales et communiqués au chef d’établissement pénitentiaire et au responsable d’unité pédagogique régionale. Article 13 - La formation des enseignants Article 14 - Le suivi de l’enseignement au niveau national Un fonctionnaire détaché par le ministère de l’éducation nationale auprès de la direction de l’administration pénitentiaire est chargé, au sein du bureau du travail, de l’emploi et de la formation, d’assurer l’articulation entre les deux ministères qui, par une lettre conjointe définissent ses missions. Article 15 Fait à Paris, le 29 mars 2002 Pour le ministre de l’éducation nationale et par délégation, Pour la garde des sceaux, ministre de la justice et par délégation, |