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Suicide à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (78)

Publié le samedi 23 octobre 2004 | http://prison.rezo.net/suicide-a-la-maison-d-arret-de,5692/

Paris, le 26 mai 2004
Suicide à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (78)

La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) informe des faits suivants :

P.G. est décédé le 8 mai 2004 après deux mois de coma à l’hôpital Mignot de Versailles. Il avait été hospitalisé en réanimation à la suite d’une tentative de suicide dans sa cellule de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy.
Le vendredi 5 mars 2004, P.G, âgé de 38 ans, est placé en garde à vue puis incarcéré à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy. Son avocat avait préalablement signalé au juge des libertés et de la détention qu’il était dépressif et suivi médicalement.
Peu de temps après son arrivée, P.G. est vu par le SMPR (service médico-psychologique régional) de la maison d’arrêt qui demande à l’administration pénitentiaire la mise en place d’une surveillance spéciale en raison de son état dépressif.
P.G. passe sa première nuit et la journée du samedi seul dans une cellule du quartier d’isolement où il avait été placé pour sa protection, sans visite de sa famille.
Tôt le matin du dimanche 7 mars, après avoir ingéré des médicaments et de l’eau de javel, il se pend. Il est transporté plus tard dans un état critique au service de réanimation de l’hôpital Mignot de Versailles.
Sa famille est avertie le lundi après-midi par la direction de la maison d’arrêt de son hospitalisation.
Le lendemain matin, après avoir attendu une heure et demi l’accord du juge, la famille est autorisée à voir P.G. - toujours dans le coma - dans la chambre d’hôpital gardée par deux policiers armés.
A la demande de l’avocat et afin de faciliter les conditions de visite de la famille, le juge demande une expertise de l’état de santé de P.G. Devant la gravité des résultats, il prononce la remise en liberté de P.G. afin que ses proches puissent le voir sans la présence de la police chargée de la garde des détenus hospitalisés. Il meurt deux mois plus tard, le samedi 8 mai 2004.
N’étant plus écroué au moment de son décès, P.G. n’est pas comptabilisé parmi les personnes s’étant suicidées en prison.

L’OIP rappelle la circulaire du 26 avril 2002 sur la prévention du suicide dans les établissements pénitentiaires qui identifie la période d’entrée en prison « comme une période d’extrême fragilité » : « L’objectif poursuivi est à la fois de tenter de limiter le choc inhérent à l’incarcération et de repérer, au plus tôt, les personnes détenues à risque. L’observation doit être poursuivie dans le temps, notamment dans les quartiers arrivants ou les cellules spécifiques dédiées à l’accueil, qui devront être implantés dans tous les établissements pénitentiaires, puis tout au long du parcours carcéral. »