Publié le dimanche 12 décembre 2004 | http://prison.rezo.net/2004-05-prevention-l-eau-de-javel/
L’expérience montre que de la drogue, des aiguilles et des seringues traversent même les murs de prisons les plus surveillés. Tout en poursuivant, voire en intensifiant, les efforts liés à l’interdiction de consommer de la drogue, des systèmes carcéraux dans le monde adoptent donc des mesures pour atténuer le risque de propagation du VIH et d’autres infections par le partage de matériel d’injection de drogue. Ces moyens comprennent la fourniture d’eau de Javel pour stériliser les seringues et aiguilles, la fourniture de matériel d’injection neuf (feuillet 6) et le traitement d’entretien à la méthadone (feuillet 7). Fourniture d’eau de Javel À noter, aucun des systèmes carcéraux qui a adopté une politique de disponibilité d’eau de Javel en prison n’a modifié cette politique par la suite et le nombre de systèmes à adopter cette politique continue de croître. Par exemple, dans plusieurs sondages européens, la proportion de systèmes carcéraux déclarant mettre de l’eau de Javel à la disposition des détenus est passée de 28% en 1992 à 50% en 1997 (11 des 23 systèmes carcéraux observés). Parmi les répondants où elle ne l’était pas, trois ont déclaré qu’on devrait la rendre disponible et cinq ont déclaré qu’on devrait donner accès aux détenus à de l’eau de Javel et à du matériel d’injection neuf. Prisons fédérales canadiennes Au départ, le Service correctionnel du Canada (SCC) a rejeté la recommandation du CESP et n’a accepté que de mener un projet pilote dans un établissement. Cependant, au printemps 1995, le commissaire du SCC a donné au Service la directive d’amorcer la distribution d’eau de Javel dans tous ses établissements. L’eau de Javel est donc devenue disponible dans les prisons fédérales à l’automne 1996. Prisons provinciales au Canada Un modèle à imiter La non-disponibilité d’eau de Javel Recommandation Limites
des conclusions d’études indiquent que la stérilisation à l’eau de Javel ne devrait être envisagée pour réduire le risque de transmission du VIH découlant du partage d’aiguilles et de seringues seulement lorsque aucune autre méthode plus sûre n’est disponible. Des aiguilles et des seringues neuves et stériles sont plus sûres que celles déjà utilisées. Quant à l’hépatite C, une nouvelle étude porte à croire que l’eau de Javel pourrait en réduire la propagation, mais ses auteurs soulignent qu’elle « ne remplace pas des aiguilles et seringues neuves pour chaque injection » [trad.] ; Lectures complémentaires Rapport d’évaluation (1998) de la réduction des méfaits dans les prisons fédérales - Service correctionnel du Canada, Évaluation des mesures de réduction des méfaits causés par le VIH/sida au Service correctionnel du Canada, Ottawa, SCC, 1999. Les premières évaluations indépendantes de la distribution d’eau de Javel en prison - K. Dolan et coll., Bleach Availability and Risk Behaviours in New South Wales, Technical Report No 22, Sydney, NDARC, 1994 ; et K. Dolan et coll., Bleach Easier to Obtain But Inmates Still at Risk of Infection in New South Wales Prisons, Technical Report, Sydney, NDARC, 1996. Une conclusion d’étude incitant à « [c]esser de prétendre que des solutions faibles d’eau de Javel peuvent être efficaces contre quoi que ce soit. » - P.M. Ford et coll., « Séroprévalence du VIH, du VHC et de comportements à risque dans une prison fédérale », Bulletin canadien VIH/sida et droit, 1999, 4(2-3) : 60-62. Explications des possibilités de non-utilisation et de non-efficacité de l’eau de Javel en prison - A. Taylor, D. Goldberg, « Détails sur la vague d’infection à VIH dans une prison d’Écosse », Bulletin canadien VIH/sida et droit, 1996, 2(3) : 16-17. www.aidslaw.ca/francais/Contenu/docautres/bulletincanadien/Avril1996/14AVRILF.htm Affirmation que « la stérilisation au moyen d’eau de Javel devrait être envisagée seulement lorsque aucune autre méthode plus sûre n’est disponible » - US Department of Health and Human Services, Public Health Service, CDC, HIV/AIDS Prevention Bulletin, 19 avril 1993. L’étude indiquant que la désinfection du matériel d’injection à l’eau de Javel peut offrir une certaine protection contre le VHC - F. Kapadia et coll., « Does bleach disinfection of syringes protect against hepatitis C infection among young adult injection drug users ? », Epidemiology, 2002, 13(6) : 738-741. Troisième version révisée et mise à jour, 2004. On peut télécharger ce feuillet à partir du site Web du Réseau juridique <http://www.aidslaw.ca/francais/Contenu/themes/prisons.htm> ou le commander auprès du Centre canadien d’information sur le VIH/sida (courriel : aidssida@cpha.ca). Il est permis de faire et de distribuer (mais non de vendre) des copies de ce feuillet, en indiquant que l’information provient du Réseau juridique canadien VIH/sida. Pour information, veuillez contacter le Réseau juridique (tél. : (514) 397-6828, téléc. : (514) 397-8570, courriel : info@aidslaw.ca). This info sheet is also available in English. Financé par Santé Canada dans le cadre de la Stratégie canadienne sur le VIH/sida. Les constats, interprétations et points de vue exprimés dans cette publication sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les positions ou politiques officielles de Santé Canada. Site source Réseau juridique canadien VIH/sida, 2004
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