Publié le mardi 9 novembre 2004 | http://prison.rezo.net/2004-05-ailleurs-septembre-2004/ Ailleurs... Projet d’ateliers conte menés à la Maison d’arrêt de Fresnes Sous la direction artistique de Pépito Matéo Le 6 juillet 2004 La Maison du Conte En guise de préambule... Dans le cadre d’une première phase exceptionnelle qui se déroulera de septembre à décembre 2004, d’un projet conçu en relation avec le Labo des conteurs, et s’appuyant notamment sur un travail des conteurs en duo, la Maison du Conte prendra en charge : La Maison du conte soutiendra ainsi de façon exceptionnelle la première partie de ce projet, considérant qu’il s’intègre dans le cadre d’expérimentation du Labo (Cf ci-après, à propos du Labo) et qu’il s’inscrit dans un partenariat avec la Maison d’Arrêt de Fresnes qui se poursuivra en 2005 dans un projet à construire ensemble et sur des bases financières à redéfinir. Etat d’esprit et philosophie du projet... Un projet artistique dans le prolongement du travail de Pépito Matéo Pépito Matéo est un artiste avec les deux pieds dans le réel et la tête « ailleurs ». Il a besoin de s’attaquer à une réalité pour la réinventer ensuite à sa façon, entre drôlerie et gravité. Pour sa dernière création (cf dossier joint en annexe), il s’est attaqué à la réalité des urgences... La réalité des prisons, il la connaît peu. Commencer ce travail en lui donnant d’abord le sens d’une relation à créer, entre des jeunes conteurs qu’il va encadrer, entre des artistes et des détenus, a tout de suite été pour lui la façon d’aborder cette nouvelle réalité. Jusqu’où l’amènera cette expérience... seul l’histoire le dira... vers un nouveau spectacle ? pourquoi pas ... Un projet qui s’inscrit dans le cadre expérimental du Labo des conteurs de la Maison du Conte Depuis un an, la Maison du Conte accompagne une quinzaine de « jeunes » conteurs dans un chemin de recherche où se mêlent apprentissage et exploration artistique, dans une démarche résolument collective, contemporaine et pluridisciplinaire. Ce Labo, encadré par Abbi Patrix et d’autres artistes, est une façon adaptée à la discipline du conte d’accompagner des conteurs déjà professionnels en leur permettant également de s’attaquer à des réalités différentes. Les étapes du projet... 1 - Septembre/décembre 2004, première phase expérimentale Intégrer ce projet dans le temps d’expérimentation du Labo, est une façon juste de prendre le temps de construire à partir de janvier 2005, un projet né de ce qui aura été vécu en 2004. Le 23 septembre 2004 : deux « veillées » conte, à la Maison d’Arrêt des Femmes et à la Maison d’Arrêt des Hommes Pour susciter le désir, pour créer d’emblée un lien entre les artistes et les détenus et donner une idée précise de tout ce que peut recouvrir le conte (du récit de vie au conte merveilleux...). D’octobre à décembre 2004 : deux ateliers de pratique du conte, soit 6 séances chez les hommes et 6 chez les femmes, raconter d’abord pour susciter la parole des autres ! Durant cette première phase, une équipe de 6 conteurs du Labo travaillera dans une relation très proche avec Pépito Matéo, sur la base de 3 conteurs référents pour chacun des ateliers (un chez les hommes et un chez les femmes). 2 - Janvier/mai 2005, commencer à faire circuler les histoires racontées dans les ateliers Faire circuler les récits qui auront émergé au cours des précédents ateliers, dans un cadre déontologique clair à créer avec les détenus ; raconter les histoires des hommes aux femmes , les histoires des femmes aux hommes, raconter les histoires des détenus dans un autre atelier mené par un conteur du labo, dans une école, à la Maison du Conte... ....Et croiser le conte à d’autres paroles artistiques... Pourquoi ne pas rebondir sur cette première expérience de la parole, en l’ouvrant et en la croisant peut-être à d’autres paroles. Laissons-nous le temps de l’expérience, pour inventer cette deuxième étape... Ailleurs... Ces ateliers seront organisés de façon à créer les meilleures conditions possibles à la libération de la parole et à sa circulation, ainsi qu’à sa remise en perspective dans une vision collective et de travail (faire qu’une parole émotionnelle et personnelle soit mise en distance et devienne une histoire travaillée, structurée...). Chacune des séances s’articulera ainsi autour de plusieurs phases : La dernière séance sera un moment de restitution, à imaginer : les détenus pourraient raconter leurs histoires à d’autres détenus, sans que l’on soit dans un rapport de « spectacle ».Enfin, selon l’expérience des ateliers et les histoires qui auront pu émerger, il serait intéressant de prévoir un enregistrement de la dernière séance de restitution pour que les histoires continuent de vivre en dehors de la prison (dans des écoles...). Annexe 1 A propos de Pépito Matéo
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