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(2004-05) Ailleurs... (septembre 2004 - juin 2005)

Publié le mardi 9 novembre 2004 | http://prison.rezo.net/2004-05-ailleurs-septembre-2004/

Ailleurs...

Projet d’ateliers conte menés à la Maison d’arrêt de Fresnes
De septembre 2004 à Juin 2005

Sous la direction artistique de Pépito Matéo
Avec les conteurs du labo de la Maison du Conte de Chevilly-Larue

Le 6 juillet 2004

La Maison du Conte
8 rue Albert Thuret 94550 Chevilly-Larue
Tel : 01 49 08 50 85 - Email : info@lamaisonduconte.com

En guise de préambule...

Dans le cadre d’une première phase exceptionnelle qui se déroulera de septembre à décembre 2004, d’un projet conçu en relation avec le Labo des conteurs, et s’appuyant notamment sur un travail des conteurs en duo, la Maison du Conte prendra en charge :
- le coût d’encadrement artistique et pédagogique mené par Pépito Matéo
- le coût d’intervention du deuxième conteur dans chaque atelier mené en duo

La Maison du conte soutiendra ainsi de façon exceptionnelle la première partie de ce projet, considérant qu’il s’intègre dans le cadre d’expérimentation du Labo (Cf ci-après, à propos du Labo) et qu’il s’inscrit dans un partenariat avec la Maison d’Arrêt de Fresnes qui se poursuivra en 2005 dans un projet à construire ensemble et sur des bases financières à redéfinir.

Etat d’esprit et philosophie du projet...

Un projet artistique dans le prolongement du travail de Pépito Matéo

Pépito Matéo est un artiste avec les deux pieds dans le réel et la tête « ailleurs ». Il a besoin de s’attaquer à une réalité pour la réinventer ensuite à sa façon, entre drôlerie et gravité. Pour sa dernière création (cf dossier joint en annexe), il s’est attaqué à la réalité des urgences...

La réalité des prisons, il la connaît peu. Commencer ce travail en lui donnant d’abord le sens d’une relation à créer, entre des jeunes conteurs qu’il va encadrer, entre des artistes et des détenus, a tout de suite été pour lui la façon d’aborder cette nouvelle réalité. Jusqu’où l’amènera cette expérience... seul l’histoire le dira... vers un nouveau spectacle ? pourquoi pas ...

Un projet qui s’inscrit dans le cadre expérimental du Labo des conteurs de la Maison du Conte

Depuis un an, la Maison du Conte accompagne une quinzaine de « jeunes » conteurs dans un chemin de recherche où se mêlent apprentissage et exploration artistique, dans une démarche résolument collective, contemporaine et pluridisciplinaire. Ce Labo, encadré par Abbi Patrix et d’autres artistes, est une façon adaptée à la discipline du conte d’accompagner des conteurs déjà professionnels en leur permettant également de s’attaquer à des réalités différentes.
Le projet qui sera mené à la Maison d’Arrêt de Fresnes s’inscrit pleinement dans ce cadre du Labo, dans l’idée d’un travail d’accompagnement mené par Pépito Matéo tout au long de la saison prochaine.

Les étapes du projet...

1 - Septembre/décembre 2004, première phase expérimentale

Intégrer ce projet dans le temps d’expérimentation du Labo, est une façon juste de prendre le temps de construire à partir de janvier 2005, un projet né de ce qui aura été vécu en 2004.

Le 23 septembre 2004 : deux « veillées » conte, à la Maison d’Arrêt des Femmes et à la Maison d’Arrêt des Hommes

Pour susciter le désir, pour créer d’emblée un lien entre les artistes et les détenus et donner une idée précise de tout ce que peut recouvrir le conte (du récit de vie au conte merveilleux...).

D’octobre à décembre 2004 : deux ateliers de pratique du conte, soit 6 séances chez les hommes et 6 chez les femmes, raconter d’abord pour susciter la parole des autres !

Durant cette première phase, une équipe de 6 conteurs du Labo travaillera dans une relation très proche avec Pépito Matéo, sur la base de 3 conteurs référents pour chacun des ateliers (un chez les hommes et un chez les femmes).

2 - Janvier/mai 2005, commencer à faire circuler les histoires racontées dans les ateliers

Faire circuler les récits qui auront émergé au cours des précédents ateliers, dans un cadre déontologique clair à créer avec les détenus ; raconter les histoires des hommes aux femmes , les histoires des femmes aux hommes, raconter les histoires des détenus dans un autre atelier mené par un conteur du labo, dans une école, à la Maison du Conte...

....Et croiser le conte à d’autres paroles artistiques...

Pourquoi ne pas rebondir sur cette première expérience de la parole, en l’ouvrant et en la croisant peut-être à d’autres paroles.
Il est ainsi intéressant de noter que dans le cadre du Labo, les conteurs travailleront la saison prochaine avec une chorégraphe, Pascale Houbin, avec des artistes du théâtre gestuel (Théâtre du Mouvement, Yves Marc et Claire Heggen)... On pourrait ainsi se laisser aller à imaginer des interventions croisées conteur/danseur...

Laissons-nous le temps de l’expérience, pour inventer cette deuxième étape...
 
Le Contenu du projet 2004

Ailleurs...
Plus qu’une simple thématique, l’ailleurs sera au cœur des ateliers menés par les conteurs, partant du constat que le conteur est toujours ici mais qu’il nous parle d’ailleurs.
La parole permettra ainsi un voyage entre le « ici-maintenant », lourd de sens pour des détenus, et le « un jour-là-bas ». Les détenus seront à la fois acteurs et spectateurs de ce voyage, selon leur désir, dans un travail collectif visant à échanger et faire circuler les récits :
- entre les détenus et les conteurs lors de chaque atelier
- entre les détenus et d’autres détenus (restitution des histoires par les détenus eux-mêmes lors de la dernière séance, enregistrement, trace écrite...)
- entre les deux ateliers menés chez les hommes et chez les femmes
- entre la prison et l’extérieur...

Ces ateliers seront organisés de façon à créer les meilleures conditions possibles à la libération de la parole et à sa circulation, ainsi qu’à sa remise en perspective dans une vision collective et de travail (faire qu’une parole émotionnelle et personnelle soit mise en distance et devienne une histoire travaillée, structurée...). Chacune des séances s’articulera ainsi autour de plusieurs phases :
 
- un travail ludique sur le corps dans l’espace
préparer l’arrivée de la parole par des exercices de détente corporelle, de rencontre avec soi, avec l’autre, avec l’espace autour de soi, avec l’espace imaginaire...
- un travail ludique sur les mots et les images
stimuler l’imaginaire, à partir d’associations de mots/images, travailler sur le « tout est possible », pour aller jusqu’à inventer une histoire collective...
- les conteurs racontent
développer l’écoute, découvrir ce qu’est une histoire dans ce que cela recouvre de diversité (qu’est-ce qu’une histoire, du conte merveilleux au récit de vie, en passant par la légende, le récit imaginaire)...
- les détenus racontent
développer la confiance en soi, organiser un récit, offrir une histoire aux autres, si cela est possible, sans aucune obligation (on peut être là simplement pour écouter), recevoir l’histoire de l’autre avec tout ce qu’elle porte en elle...
- un travail sur la structure et la forme des récits racontés
accompagner les détenus dans l’écriture orale de leur histoire, les aider à prendre de la distance notamment lorsque l’histoire est une histoire personnelle en travaillant sur la forme, de façon collective...
- s’échanger les histoires, au sein de l’atelier
écouter son histoire racontée par d’autres, voir comment elle évolue...

La dernière séance sera un moment de restitution, à imaginer : les détenus pourraient raconter leurs histoires à d’autres détenus, sans que l’on soit dans un rapport de « spectacle ».Enfin, selon l’expérience des ateliers et les histoires qui auront pu émerger, il serait intéressant de prévoir un enregistrement de la dernière séance de restitution pour que les histoires continuent de vivre en dehors de la prison (dans des écoles...).

Annexe 1 A propos de Pépito Matéo
Annexe 2 Budget prévisionnel

 
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