Publié le dimanche 19 décembre 2004 | http://prison.rezo.net/nathalie-menigon-l-oisillon/ Dans une minuscule pièce aux mètres carré étriqués , une femme de 47 ans depuis plus de 17 ans, piétine le ciment et tourne en rond en une valse lancinante d’incertitudes. Ses larmes, ses peurs, ses cauchemars, ses espoirs, ses attentes, ses épuisements, ses colères, ses cris, remplissent le froid glacial d’un néant cadenassé. Militante d’Action directe, condamnée à deux reprises - en 1989 et en 1994- par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 18 ans, cette femme est partiellement hémiplégique à la suite d’accidents vasculaires cérébraux. Elle se perd dans une souffrance journalière, paralysant son corps et son cerveau au son de l’indifférence orchestrée d’un Etat à la vengeance implacable. Et la lune rit avec ses dents pourries. Ses nom et prénom : Nathalie Ménigon. Nous sommes en France, en l’an 2004. Par deux fois, une demande de suspension de peine a été mise en délibéré. La première fois, refusée. La seconde se jouant le 20 Décembre prochain par la juridiction régionale de libération conditionnelle de Douai dans le Nord du Pays. D’ores et déjà, les deux expertises ont conclu que "son état était compatible avec la détention". Aucun barreau de prison ne sautera. C’est une évidence. Dormez tranquilles avec votre conscience. La loi Kouchner, sous influence, condamnée à se faire une nouvelle fois la malle !... "Et ron et ron et ron petit paPapon..." Un oisillon décharné agonise sous les yeux du marteau de la justice dans l’indifférence des guirlandes de Noël et des dindes diamantées. Lorsqu’il ne lui restera plus que les plumes et les os, les donnera-t-on au félin paré de griffes rétractiles, pour laisser le sol lisse et propre ? Comme si le parcours et les convictions d’une femme devaient sombrer dans l’inexistence. Mais même le cri ultime d’un oisillon peut receler quelques clairvoyances. Car personne ne naît terroriste. La seule vraie question à se poser. Pourquoi ? Source : site de Franca Maï |