J.O. Numéro 88 du 13 Avril 2000 page 5646 Lois LOI no 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations (1) NOR : FPPX9800029L
L’Assemblée nationale et
le Sénat ont délibéré,
L’Assemblée nationale a adopté ;
Le Président de
la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1er
Sont considérés comme
autorités administratives au sens de la présente loi les administrations de
l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics à caractère
administratif, les organismes de sécurité sociale et les autres organismes
chargés de la gestion d’un service public administratif.
TITRE Ier
DISPOSITIONS RELATIVES A L’ACCES AUX REGLES DE DROIT
ET A LA TRANSPARENCE
Chapitre Ier
Dispositions relatives à
l’accès aux règles de droit
Article
2
Le droit de toute personne à l’information est précisé et garanti par le
présent chapitre en ce qui concerne la liberté d’accès aux règles de droit
applicables aux citoyens.
Les autorités administratives sont tenues
d’organiser un accès simple aux règles de droit qu’elles édictent. La mise à
disposition et la diffusion des textes juridiques constituent une mission de
service public au bon accomplissement de laquelle il appartient aux autorités
administratives de veiller. Les modalités d’application du présent article sont
déterminées, en tant que de besoin, par décret en Conseil d’Etat.
Article 3
La codification législative
rassemble et classe dans des codes thématiques l’ensemble des lois en vigueur à
la date d’adoption de ces codes. Cette codification se fait à droit constant,
sous réserve des modifications nécessaires pour améliorer la cohérence
rédactionnelle des textes rassemblés, assurer le respect de la hiérarchie des
normes et harmoniser l’état du droit.
Chapitre II
Dispositions relatives à la
transparence administrative
Article 4
Dans ses relations avec l’une
des autorités administratives mentionnées à l’article 1er, toute personne a le
droit de connaître le prénom, le nom, la qualité et l’adresse administratives de
l’agent chargé d’instruire sa demande ou de traiter l’affaire qui la concerne ;
ces éléments figurent sur les correspondances qui lui sont adressées. Si des
motifs intéressant la sécurité publique ou la sécurité des personnes le
justifient, l’anonymat de l’agent est respecté.
Toute décision prise par
l’une des autorités administratives mentionnées à l’article 1er comporte, outre
la signature de son auteur, la mention, en caractères lisibles, du prénom, du
nom et de la qualité de celui-ci.
Article 5
La loi no 78-17 du 6 janvier
1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés est ainsi modifiée
:
1o L’article 28 est ainsi rédigé :
" Art. 28. - I. - Au-delà de la
durée nécessaire à la réalisation des finalités pour lesquelles elles ont été
collectées ou traitées, les informations ne peuvent être conservées sous une
forme nominative qu’en vue de leur traitement à des fins historiques,
statistiques ou scientifiques. Le choix des informations qui seront ainsi
conservées est opéré dans les conditions prévues à l’article 4-1 de la loi no
79-18 du 3 janvier 1979 sur les archives.
" II. - Les informations ainsi
conservées, autres que celles visées à l’article 31, ne peuvent faire l’objet
d’un traitement à d’autres fins qu’à des fins historiques, statistiques ou
scientifiques, à moins que ce traitement n’ait reçu l’accord exprès des
intéressés ou ne soit autorisé par la commission dans l’intérêt des personnes
concernées.
" Lorsque ces informations comportent des données mentionnées à
l’article 31, un tel traitement ne peut être mis en oeuvre, à moins qu’il n’ait
reçu l’accord exprès des intéressés, ou qu’il n’ait été autorisé, pour des
motifs d’intérêt public et dans l’intérêt des personnes concernées, par décret
en Conseil d’Etat sur proposition ou avis conforme de la commission. " ;
2o
Il est inséré, après l’article 29, un article 29-1 ainsi rédigé :
" Art.
29-1. - Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle à
l’application, au bénéfice de tiers, des dispositions du titre Ier de la loi no
78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d’amélioration des relations
entre l’administration et le public et diverses dispositions d’ordre
administratif, social et fiscal et des dispositions du titre II de la loi no
79-18 du 3 janvier 1979 précitée.
" En conséquence, ne peut être regardé
comme un tiers non autorisé au sens de l’article 29 le titulaire d’un droit
d’accès aux documents administratifs ou aux archives publiques exercé
conformément aux lois no 78-753 du 17 juillet 1978 précitée et no 79-18 du 3
janvier 1979 précitée. " ;
3o Il est inséré, après l’article 33, un article
33-1 ainsi rédigé :
" Art. 33-1. - Les modalités d’application du présent
chapitre sont fixées par décret en Conseil d’Etat pris après avis de la
commission. " ;
4o La dernière phrase du deuxième alinéa de l’article 40-3
est remplacée par deux phrases ainsi rédigées :
" La demande d’autorisation
comporte la justification scientifique et technique de la dérogation et
l’indication de la période nécessaire à la recherche. A l’issue de cette
période, les données sont conservées et traitées dans les conditions fixées à
l’article 28. " ;
5o Dans le premier alinéa de l’article 45, les références :
" 27, 29 " sont remplacées par les références : " 27, 28, 29, 29-1 ".
Article
6
L’article 226-20 du code pénal est ainsi rédigé :
" Art. 226-20. - I. -
Le fait de conserver des informations sous une forme nominative au-delà de la
durée prévue par la demande d’avis ou la déclaration préalable à la mise en
oeuvre du traitement informatisé est puni de trois ans d’emprisonnement et de
300 000 F d’amende, sauf si cette conservation est effectuée à des fins
historiques, statistiques ou scientifiques dans les conditions prévues par la
loi.
" II. - Le fait de traiter des informations nominatives conservées
au-delà de la durée mentionnée au I à des fins autres qu’historiques,
statistiques ou scientifiques est puni des mêmes peines, sauf si ce traitement a
été autorisé dans les conditions prévues par la loi. "
Article
7
Le titre Ier de la loi no 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures
d’amélioration des relations entre l’administration et le public et diverses
dispositions d’ordre administratif, social et fiscal, est ainsi modifié :
1o
Au premier alinéa de l’article 1er, les mots :
" de caractère non nominatif
" sont supprimés ;
2o Le deuxième alinéa de l’article 1er est remplacé par
deux alinéas ainsi rédigés :
" Sont considérés comme documents
administratifs, au sens du présent titre, tous dossiers, rapports, études,
comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, directives, instructions,
circulaires, notes et réponses ministérielles qui comportent une interprétation
du droit positif ou une description des procédures administratives, avis,
prévisions et décisions, qui émanent de l’Etat, des collectivités territoriales,
des établissements publics ou des organismes de droit public ou privé chargés de
la gestion d’un service public. Ces documents peuvent revêtir la forme d’écrits,
d’enregistrements sonores ou visuels, de documents existant sur support
informatique ou pouvant être obtenus par un traitement automatisé d’usage
courant.
" Ne sont pas considérés comme documents administratifs, au sens du
présent titre, les actes des assemblées parlementaires, les avis du Conseil
d’Etat et des juridictions administratives, les documents de la Cour des comptes
mentionnés à l’article L. 140-9 du code des juridictions financières et les
documents des chambres régionales des comptes mentionnés à l’article L. 241-6 du
même code, les documents d’instruction des réclamations adressées au Médiateur
de la République et les documents préalables à l’élaboration du rapport
d’accréditation des établissements de santé visé à l’article L. 710-5 du code de
la santé publique. " ;
3o L’article 2 est ainsi rédigé :
" Art. 2. - Sous
réserve des dispositions de l’article 6, les autorités mentionnées à l’article
1er sont tenues de communiquer les documents administratifs qu’elles détiennent
aux personnes qui en font la demande, dans les conditions prévues par le présent
titre.
" Le droit à communication ne s’applique qu’à des documents achevés.
Il ne concerne pas les documents préparatoires à une décision administrative
tant qu’elle est en cours d’élaboration. Il ne s’exerce plus lorsque les
documents font l’objet d’une diffusion publique. Il ne s’applique pas aux
documents réalisés dans le cadre d’un contrat de prestation de service exécuté
pour le compte d’une ou de plusieurs personnes déterminées.
"
L’administration sollicitée n’est pas tenue de donner suite aux demandes
abusives, en particulier par leur nombre, leur caractère répétitif ou
systématique. " ;
4o L’article 4 est ainsi rédigé :
" Art. 4. - L’accès
aux documents administratifs s’exerce :
" a) Par consultation gratuite sur
place, sauf si la préservation du document ne le permet pas ;
" b) Sous
réserve que la reproduction ne nuise pas à la conservation du document, par la
délivrance d’une copie facilement intelligible sur un support identique à celui
utilisé par l’administration ou sur papier, au choix du demandeur dans la limite
des possibilités techniques de l’administration et aux frais de ce dernier, sans
que ces frais puissent excéder le coût de cette reproduction, dans des
conditions prévues par décret. " ;
5o Les deux premiers alinéas de l’article
5 sont remplacés par trois alinéas ainsi rédigés :
" Une commission dite
"Commission d’accès aux documents administratifs" est chargée de veiller au
respect de la liberté d’accès aux documents administratifs et aux archives
publiques, dans les conditions prévues par le présent titre et par le titre II
de la loi no 79-18 du 3 janvier 1979 sur les archives. Elle émet des avis
lorsqu’elle est saisie par une personne qui rencontre des difficultés pour
obtenir la communication d’un document administratif ou pour consulter des
documents d’archives publiques, à l’exception des documents mentionnés au 3o de
l’article 3 de la loi no 79-18 du 3 janvier 1979 précitée. La saisine de la
commission pour avis est un préalable obligatoire à l’exercice d’un recours
contentieux.
" Elle conseille les autorités compétentes sur toute question
relative à l’application du présent titre et des dispositions susmentionnées de
la loi no 79-18 du 3 janvier 1979 précitée. Elle peut proposer, à la demande de
l’autorité compétente ou à son initiative, toutes modifications de ces textes et
toutes mesures de nature à faciliter l’exercice du droit d’accès aux documents
administratifs et aux archives publiques et à renforcer la transparence
administrative.
" La commission établit un rapport annuel qui est rendu
public. Ce rapport retrace notamment les principales difficultés rencontrées par
les personnes, au regard des différentes catégories de documents ou d’archives.
" ;
6o Après l’article 5, il est inséré un article 5-1 ainsi rédigé :
"
Art. 5-1. - La Commission d’accès aux documents administratifs est également
compétente pour examiner, dans les conditions prévues aux articles 2 et 5, les
questions relatives à l’accès aux documents administratifs mentionnés aux
dispositions suivantes :
" - l’article L. 2121-26 du code général des
collectivités territoriales ;
" - l’article L. 28 du code électoral ;
"
- le b de l’article L. 104 du livre des procédures fiscales ;
" - l’article
L. 111 du livre des procédures fiscales ;
" - l’article 5 de la loi du 1er
juillet 1901 relative au contrat d’association et l’article 2 du décret du 16
août 1901 ;
" - l’article 79 du code civil local d’Alsace-Moselle ;
" -
les articles L. 213-13 et L. 332-29 du code de l’urbanisme. " ;
7o L’article
6 est ainsi rédigé :
" Art. 6. - I. - Ne sont pas communicables les
documents administratifs dont la consultation ou la communication porterait
atteinte :
" - au secret des délibérations du Gouvernement et des autorités
responsables relevant du pouvoir exécutif ; " - au secret de la défense
nationale ;
" - à la conduite de la politique extérieure de la France ; " -
à la sûreté de l’Etat, à la sécurité publique ou à la sécurité des personnes ; " - à la monnaie et au crédit public ;
" - au déroulement des procédures
engagées devant les juridictions ou d’opérations préliminaires à de telles
procédures, sauf autorisation donnée par l’autorité compétente ;
" - à la
recherche, par les services compétents, des infractions fiscales et douanières ;
" - ou, de façon générale, aux secrets protégés par la loi.
" II. - Ne
sont communicables qu’à l’intéressé les documents administratifs :
" - dont
la communication porterait atteinte au secret de la vie privée et des dossiers
personnels, au secret médical et au secret en matière commerciale et
industrielle ;
" - portant une appréciation ou un jugement de valeur sur une
personne physique, nommément désignée ou facilement identifiable ;
" -
faisant apparaître le comportement d’une personne, dès lors que la divulgation
de ce comportement pourrait lui porter préjudice.
" Les informations à
caractère médical ne peuvent être communiquées à l’intéressé que par
l’intermédiaire d’un médecin qu’il désigne à cet effet. " ;
8o L’article 6
bis est abrogé ;
9o L’article 13 est complété par une phrase ainsi rédigée :
" Les documents administratifs non communicables au sens du présent titre
deviennent consultables au terme des délais et dans les conditions fixées par
les articles 6 et 7 de la loi no 79-18 du 3 janvier 1979 précitée. "
Article 8
L’article L. 140-9 du code des
juridictions financières est complété par un alinéa ainsi rédigé :
" A ce
titre, elles ne sont notamment pas applicables aux rapports de vérification et
avis des comités régionaux ou départementaux d’examen des comptes des organismes
de sécurité sociale visés à l’article L. 134-2. "
Article 9
La loi no 79-18 du 3 janvier
1979 sur les archives est ainsi modifiée :
1o Dans le premier alinéa de
l’article 4, après les mots : " visés à l’article 3 ", sont insérés les mots : "
et autres que ceux visés à l’article 4-1. " ;
2o Il est inséré, après
l’article 4, un article 4-1 ainsi rédigé :
" Art. 4-1. - Lorsque les
documents visés à l’article 3 comportent des informations nominatives collectées
dans le cadre de traitements automatisés régis par la loi no 78-17 du 6 janvier
1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, ces informations
font l’objet, à l’expiration de la durée prévue à l’article 28 de ladite loi,
d’un tri pour déterminer les informations destinées à être conservées et celles,
dépourvues d’intérêt scientifique, statistique ou historique, destinées à être
détruites.
" Les catégories d’informations destinées à la destruction ainsi
que les conditions de leur destruction sont fixées par accord entre l’autorité
qui les a produites ou reçues et l’administration des archives. "
Chapitre
III
Dispositions relatives à la transparence financière
Article
10
Les budgets et les comptes des autorités administratives mentionnées à
l’article 1er et dotées de la personnalité morale sont communicables à toute
personne qui en fait la demande, dans les conditions prévues par la loi no
78-753 du 17 juillet 1978 précitée.
La communication de ces documents peut
être obtenue tant auprès de l’autorité administrative concernée que de celles
qui les détiennent.
L’autorité administrative qui attribue une subvention
doit, lorsque cette subvention dépasse un seuil défini par décret, conclure une
convention avec l’organisme de droit privé qui en bénéficie, définissant
l’objet, le montant et les conditions d’utilisation de la subvention attribuée.
Lorsque la subvention est affectée à une dépense déterminée, l’organisme de
droit privé bénéficiaire doit produire un compte rendu financier qui atteste de
la conformité des dépenses effectuées à l’objet de la subvention. Le compte
rendu financier est déposé auprès de l’autorité administrative qui a versé la
subvention dans les six mois suivant la fin de l’exercice pour lequel elle a été
attribuée. Le budget et les comptes de tout organisme de droit privé ayant reçu
une subvention, la convention prévue au présent article et le compte rendu
financier de la subvention doivent être communiqués à toute personne qui en fait
la demande par l’autorité administrative ayant attribué la subvention ou celles
qui les détiennent, dans les conditions prévues par la loi no 78-753 du 17
juillet 1978 précitée. Les organismes de droit privé ayant reçu annuellement de
l’ensemble des autorités administratives une subvention supérieure à un montant
fixé par décret doivent déposer à la préfecture du département où se trouve leur
siège social leur budget, leurs comptes, les conventions prévues au présent
article et, le cas échéant, les comptes rendus financiers des subventions reçues
pour y être consultés.
Article 11
L’article L. 111-7 du code des
juridictions financières est complété par les mots :
" et sur les organismes
qui sont habilités à recevoir des taxes parafiscales, des impositions de toute
nature et des cotisations légalement obligatoires, de même que sur les
organismes habilités à percevoir des versements libératoires d’une obligation
légale de faire ".
Article 12
I. - Dans le titre IV du livre
Ier du code des juridictions financières, il est inséré, après l’article L.
140-1, un article L. 140-1-1 ainsi rédigé :
" Art. L. 140-1-1. - Le
procureur de la République peut transmettre au procureur général près la Cour
des comptes, d’office ou à la demande de ce dernier, la copie de toute pièce
d’une procédure judiciaire relative à des faits de nature à constituer des
irrégularités dans les comptes ou dans la gestion de l’Etat, des établissements
publics ou des organismes relevant de la compétence de la Cour des comptes. "
II. - Dans le chapitre Ier du titre IV de la première partie du livre II du
code des juridictions financières, il est inséré, après l’article L. 241-2, un
article L. 241-2-1 ainsi rédigé :
" Art. L. 241-2-1. - Le procureur de la
République peut transmettre au commissaire du Gouvernement d’une chambre
régionale des comptes, d’office ou à la demande de ce dernier, la copie de toute
pièce d’une procédure judiciaire relative à des faits de nature à constituer des
irrégularités dans les comptes ou dans la gestion des collectivités ou
organismes relevant de la compétence de cette chambre. "
III. - Dans le
chapitre IV du titre Ier du livre III du code des juridictions financières,
l’article L. 314-18 est complété par un alinéa ainsi rédigé : " Le procureur de
la République peut transmettre au procureur général près la Cour des comptes,
ministère public près la Cour de discipline budgétaire et financière, d’office
ou à la demande de ce dernier, la copie de toute pièce d’une procédure
judiciaire relative à des faits de nature à constituer des infractions prévues
et sanctionnées par les articles L. 313-1 à L. 313-14. "
Article 13
I. - La sous-section 2 de la
section 6 du chapitre II du titre VI de la deuxième partie du livre II du code
des juridictions financières est complétée par un article L. 262-45-1 ainsi
rédigé :
" Art. L. 262-45-1. - Le procureur de la République peut
transmettre au commissaire du Gouvernement de la chambre territoriale des
comptes, d’office ou à la demande de ce dernier, la copie de toute pièce d’une
procédure judiciaire relative à des faits de nature à constituer des
irrégularités dans les comptes ou dans la gestion des collectivités ou
organismes mentionnés à l’article L. 262-44. "
II. - La sous-section 2 de la
section 6 du chapitre II du titre VII de la deuxième partie du livre II du code
des juridictions financières est complétée par un article L. 272-43-1 ainsi
rédigé :
" Art. L. 272-43-1. - Le procureur de la République peut
transmettre au commissaire du Gouvernement de la chambre territoriale des
comptes, d’office ou à la demande de ce dernier, la copie de toute pièce d’une
procédure judiciaire relative à des faits de nature à constituer des
irrégularités dans les comptes ou dans la gestion des collectivités ou
organismes mentionnés à l’article L. 272-42. "
III. - Dans le titre V de la
première partie du livre II du code des juridictions financières, l’article L.
250-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
" Le procureur de la
République peut transmettre au commissaire du Gouvernement de la chambre
régionale des comptes, d’office ou à la demande de ce dernier, la copie de toute
pièce d’une procédure judiciaire relative à des faits de nature à constituer des
irrégularités dans les comptes ou dans la gestion des collectivités ou
organismes relevant de la compétence de cette chambre. " Article 14 Le titre III
du livre Ier de la troisième partie du code général des collectivités
territoriales est complété par un Chapitre III ainsi rédigé : " Chapitre III "
Exercice par un contribuable des actions appartenant au département " Art. L.
3133-1. - Tout contribuable inscrit au rôle du département a le droit d’exercer,
tant en demande qu’en défense, à ses frais et risques, avec l’autorisation du
tribunal administratif, les actions qu’il croit appartenir au département et que
celui-ci, préalablement appelé à en délibérer, a refusé ou négligé d’exercer. "
Le contribuable adresse au tribunal administratif un mémoire. " Le président du
conseil général soumet ce mémoire au conseil général réuni dans les conditions
prévues aux articles L. 3121-9 et L. 3121-10. " Lorsqu’un jugement est
intervenu, le contribuable ne peut se pourvoir en appel ou en cassation qu’en
vertu d’une nouvelle autorisation. " Article 15 Le titre IV du livre Ier de la
quatrième partie du même code est complété par un Chapitre III ainsi rédigé :
" Chapitre III " Exercice par un contribuable des actions appartenant à la
région " Art. L. 4143-1. - Tout contribuable inscrit au rôle de la région a le
droit d’exercer, tant en demande qu’en défense, à ses frais et risques, avec
l’autorisation du tribunal administratif, les actions qu’il croit appartenir à
la région et que celle-ci, prélablement appelée à en délibérer, a refusé ou
négligé d’exercer. " Le contribuable adresse au tribunal administratif un
mémoire. " Le président du conseil régional soumet ce mémoire au conseil
régional spécialement convoqué à cet effet.
Le délai de convocation peut
être abrégé. " Lorsqu’un jugement est intervenu, le contribuable ne peut se
pourvoir en appel ou en cassation qu’en vertu d’une nouvelle autorisation.
"
TITRE II
DISPOSITIONS
RELATIVES AUX RELATIONS DES CITOYENS AVEC LES ADMINISTRATIONS
Chapitre
Ier
Dispositions relatives à l’amélioration des procédures administratives
Article 16
Toute personne tenue de
respecter une date limite ou un délai pour présenter une demande, déposer une
déclaration, exécuter un paiement ou produire un document auprès d’une autorité
administrative peut satisfaire à cette obligation au plus tard à la date
prescrite au moyen d’un envoi postal, le cachet de la poste faisant foi, ou d’un
procédé télématique ou informatique homologué permettant de certifier la date
d’envoi. Ces dispositions ne sont applicables ni aux procédures régies par le
code des marchés publics ni à celles pour lesquelles la présence personnelle du
demandeur est exigée en application d’une disposition particulière. Les
modalités d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil
d’Etat.
Article 17
La loi no 80-539 du 16 juillet
1980 relative aux astreintes prononcées en matière administrative et à
l’exécution des jugements par les personnes morales de droit public est ainsi
modifiée :
1o Au premier alinéa du I de l’article 1er, les mots :
"
quatre mois " sont remplacés par les mots : " deux mois " ;
2o Dans la
dernière phrase du deuxième alinéa du I de cet article, les mots :
" six
mois " sont remplacés par les mots : " quatre mois " ;
3o Dans la première
phrase du premier alinéa du II de cet article, les mots :
" quatre mois "
sont remplacés par les mots : " deux mois " ;
4o Il est inséré, après
l’article 1er, un article 1er-1, ainsi rédigé :
" Art. 1er-1. - Les
dispositions de l’article 1er sont applicables aux décisions du juge des référés
accordant une provision. "
Chapitre
II
Dispositions relatives au régime des décisions prises par les autorités
administratives
Article
18
Sont considérées comme des demandes au sens du présent chapitre les demandes
et les réclamations, y compris les recours gracieux ou hiérarchiques, adressées
aux autorités administratives. A l’exception de celles de l’article 21, les
dispositions des articles 19 à 24 ne s’appliquent pas aux relations entre les
autorités administratives et leur agents.
Article
19
Toute demande adressée à une autorité administrative fait l’objet d’un
accusé de réception délivré dans des conditions définies par décret en Conseil
d’Etat. Ce décret détermine les cas dans lesquels il n’est pas accusé réception
des demandes en raison de la brièveté du délai imparti à l’autorité pour
répondre, ou lorsque la demande n’appelle pas d’autre réponse que le service
d’une prestation ou la délivrance d’un document prévus par les lois et les
règlements. L’autorité administrative n’est pas tenue d’accuser réception des
demandes abusives, notamment par leur nombre, leur caractère répétitif ou
systématique. Les délais de recours ne sont pas opposables à l’auteur d’une
demande lorsque l’accusé de réception ne lui a pas été transmis ou ne comporte
pas les indications prévues par le décret mentionné au premier alinéa. Le défaut
de délivrance d’un accusé de réception n’emporte pas l’inopposabilité des délais
de recours à l’encontre de l’auteur de la demande lorsqu’une décision expresse
lui a été régulièrement notifiée avant l’expiration du délai au terme duquel est
susceptible de naître une décision implicite. Les dispositions du présent
article ne sont pas applicables aux demandes dont l’accusé de réception est régi
par des dispositions spéciales.
Article
20
Lorsqu’une demande est adressée à une autorité administrative incompétente,
cette dernière la transmet à l’autorité administrative compétente et en avise
l’intéressé. Le délai au terme duquel est susceptible d’intervenir une décision
implicite de rejet court à compter de la date de réception de la demande par
l’autorité initialement saisie.
Le délai au terme duquel est susceptible
d’intervenir une décision implicite d’acceptation ne court qu’à compter de la
date de réception de la demande par l’autorité compétente. Dans tous les cas,
l’accusé de réception est délivré par l’autorité compétente.
Article 21
Sauf dans les cas où un régime
de décision implicite d’acceptation est institué dans les conditions prévues à
l’article 22, le silence gardé pendant plus de deux mois par l’autorité
administrative sur une demande vaut décision de rejet. Lorsque la complexité ou
l’urgence de la procédure le justifie, des décrets en Conseil d’Etat prévoient
un délai différent.
Article
22
Le silence gardé pendant deux mois par l’autorité administrative sur une
demande vaut décision d’acceptation dans les cas prévus par décrets en Conseil
d’Etat. Cette décision peut, à la demande de l’intéressé, faire l’objet d’une
attestation délivrée par l’autorité administrative. Lorsque la complexité ou
l’urgence de la procédure le justifie, ces décrets prévoient un délai différent.
Ils définissent, lorsque cela est nécessaire, les mesures destinées à assurer
l’information des tiers. Toutefois, ces décrets ne peuvent instituer un régime
de décision implicite d’acceptation lorsque les engagements internationaux de la
France, l’ordre public, la protection des libertés ou la sauvegarde des autres
principes de valeur constitutionnelle s’y opposent. De même, sauf dans le
domaine de la sécurité sociale, ils ne peuvent instituer aucun régime
d’acceptation implicite d’une demande présentant un caractère financier.
Article 23
Une décision implicite
d’acceptation peut être retirée, pour illégalité, par l’autorité administrative
:
1o Pendant le délai de recours contentieux, lorsque des mesures
d’information des tiers ont été mises en oeuvre ;
2o Pendant le délai de deux
mois à compter de la date à laquelle est intervenue la décision, lorsqu’aucune
mesure d’information des tiers n’a été mise en oeuvre ; 3o Pendant la durée de
l’instance au cas où un recours contentieux a été formé.
Article
24
Exception faite des cas où il est statué sur une demande, les décisions
individuelles qui doivent être motivées en application des articles 1er et 2 de
la loi no 79-587 du 11 juillet 1979 relative à la motivation des actes
administratifs et à l’amélioration des relations entre l’administration et le
public n’interviennent qu’après que la personne intéressée a été mise à même de
présenter des observations écrites et, le cas échéant, sur sa demande, des
observations orales. Cette personne peut se faire assister par un conseil ou
représenter par un mandataire de son choix. L’autorité administrative n’est pas
tenue de satisfaire les demandes d’audition abusives, notamment par leur nombre,
leur caractère répétitif ou systématique. Les dispositions de l’alinéa précédent
ne sont pas applicables :
1o En cas d’urgence ou de circonstances
exceptionnelles ;
2o Lorsque leur mise en oeuvre serait de nature à
compromettre l’ordre public ou la conduite des relations internationales ; 3o
Aux décisions pour lesquelles des dispositions législatives ont instauré une
procédure contradictoire particulière. Les modalités d’application du présent
article sont fixées en tant que de besoin par décret en Conseil d’Etat.
Article 25
Les décisions des organismes
de sécurité sociale et de mutualité sociale agricole de salariés ou de
non-salariés ordonnant le reversement des prestations sociales indûment perçues
sont motivées. Elles indiquent les voies et délais de recours ouverts à
l’assuré, ainsi que les conditions et les délais dans lesquels l’assuré peut
présenter ses observations écrites ou orales. Dans ce dernier cas, l’assuré peut
se faire assister par un conseil ou représenter par un mandataire de son choix.
TITRE III
DISPOSITIONS
RELATIVES AU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE
Article
26
La loi no 73-6 du 3 janvier
1973 instituant un Médiateur de la République est ainsi modifiée :
1o Après
le deuxième alinéa de l’article 6, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
"
Le Médiateur européen ou un homologue étranger du Médiateur de la République,
saisi d’une réclamation qui lui paraît entrer dans la compétence et mériter
l’intervention de ce dernier, peut lui transmettre cette réclamation. " ;
2o
Il est inséré, après l’article 6, un article 6-1 ainsi rédigé :
" Art. 6-1.
- Le Médiateur de la République dispose, sur l’ensemble du territoire, de
délégués qu’il désigne. " Ils apportent aux personnes visées au premier alinéa
de l’article 6 les informations et l’assistance nécessaires à la présentation
des réclamations.
" A la demande du Médiateur de la République, ils
instruisent les réclamations qu’il leur confie et participent au règlement des
difficultés dans leur ressort géographique.
" Un député ou un sénateur,
saisi d’une réclamation qui lui paraît entrer dans la compétence et mériter
l’intervention du Médiateur de la République, peut remettre cette réclamation à
un délégué qui la transmet au Médiateur de la République. " ;
3o Le premier
alinéa de l’article 9 est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :
"
Lorsqu’une réclamation lui paraît justifiée, le Médiateur de la République fait
toutes les recommandations qui lui paraissent de nature à régler les difficultés
dont il est saisi et, notamment, recommande à l’organisme mis en cause toute
solution permettant de régler en équité la situation de l’auteur de la
réclamation.
" Lorsqu’il apparaît au Médiateur de la République qu’un
organisme mentionné à l’article 1er n’a pas fonctionné conformément à la mission
de service public qu’il doit assurer, il peut proposer à l’autorité compétente
toutes mesures qu’il estime de nature à remédier à cette situation. " Lorsqu’il
lui apparaît que l’application de dispositions législatives ou réglementaires
aboutit à des situations inéquitables, il peut suggérer les modifications qui
lui paraissent opportunes. " ;
4o La deuxième phrase du second
alinéa de l’article 9 est complétée par les mots :
" et ses propositions "
;
5o La seconde phrase de l’article 14 est complétée par les mots :
" et
fait l’objet d’une communication du Médiateur de la République devant chacune
des deux assemblées. "
TITRE IV
DISPOSITIONS
RELATIVES AUX MAISONS DES SERVICES PUBLICS
Article 27
Afin de faciliter les
démarches des usagers et d’améliorer la proximité des services publics sur le
territoire en milieu urbain et rural, une maison des services publics réunit des
services publics relevant de l’Etat ou de ses établissements publics, des
collectivités territoriales ou de leurs établissements publics, des organismes
de sécurité sociale ou d’autres organismes chargés d’une mission de service
public parmi lesquels figure au moins une personne morale de droit public. Les
agents exerçant leurs fonctions dans les maisons des services publics sont régis
par les dispositions prévues par leur statut ou les dispositions législatives et
réglementaires les concernant. Le responsable de la maison des services publics
est désigné parmi les agents soumis aux dispositions de la loi no 83-634 du 13
juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. La maison des
services publics est créée par une convention qui est approuvée par le
représentant de l’Etat dans le département. Cette convention définit le cadre
géographique dans lequel la maison des services publics exerce son activité, les
missions qui y sont assurées, les modalités de désignation de son responsable,
les prestations qu’elle peut délivrer et les décisions que son responsable peut
prendre dans le domaine de compétence de son administration ou signer sur
délégation de l’autorité compétente. La convention prévoit également les
conditions dans lesquelles les personnels relevant des personnes morales qui y
participent exercent leurs fonctions. Elle règle les modalités financières et
matérielles de fonctionnement de la maison des services publics ainsi que les
modalités d’accès aux services publics des personnes ayant des difficultés pour
se déplacer. Les services publics concernés peuvent être proposés, notamment en
milieu rural, de façon itinérante dans le cadre géographique défini par la
convention. Les modalités d’application du présent article sont fixées par
décret en Conseil d’Etat.
Article
28
I. - La première phrase du deuxième alinéa de l’article 29-1 de la loi no
95-115 du 4 février 1995 d’orientation pour l’aménagement et le développement du
territoire est ainsi rédigée :
" A cette fin, les organismes visés au
premier alinéa peuvent, dans les conditions prévues par les articles 27 et 29 de
la loi no 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs
relations avec les administrations, créer des maisons des services publics ou
participer à leur fonctionnement, afin d’offrir aux usagers un accès simple, en
un lieu unique, à plusieurs services publics ; ces organismes peuvent également,
aux mêmes fins et pour maintenir la présence d’un service public de proximité,
conclure une convention régie par l’article 30 de la même loi. "
II. - Dans
le IV de l’article 30 de la loi no 99-533 du 25 juin 1999 d’orientation pour
l’aménagement et le développement durable du territoire, après les mots : "
maisons des services publics ", sont insérés les mots :
" prévues par
l’article 27 de la loi no 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des
citoyens dans leurs relations avec les administrations. "
Article
29
Une ou des maisons des services publics peuvent être créées sous la forme
d’un groupement d’intérêt public régi par les dispositions de l’article 21 de la
loi no 82-610 du 15 juillet 1982 d’orientation et de programmation pour la
recherche et le développement technologique de la France et soumis aux règles de
la comptabilité publique et du code des marchés publics, dans les conditions
définies à l’article 27 de la présente loi. Les fonctionnaires qui y travaillent
sont mis à disposition ou détachés. Les modalités d’application du présent
article sont fixées par décret en Conseil d’Etat.
Article 30
Une convention régie par les
dispositions des troisième et quatrième alinéas de l’article 27 peut être
conclue par une personne morale chargée d’une mission de service public avec
l’Etat, une collectivité territoriale ou une autre personne morale chargée d’une
mission de service public afin de maintenir la présence d’un service public de
proximité.
TITRE V
DISPOSITIONS
RELATIVES A LA FONCTION PUBLIQUE
Article
31
Au 1o de l’article L. 2122-19 et à l’article L. 2511-27 du code général des
collectivités territoriales, aux troisième et quatrième alinéas de l’article 47
et au quatrième alinéa de l’article 53 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984
portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale :
1o Les mots : " secrétaire général " sont remplacés par les mots :
"
directeur général des services " ;
2o Les mots : " secrétaire général
adjoint " sont remplacés par les mots :
" directeur général adjoint des
services ". Toutefois, jusqu’à leur modification, les délibérations et les
décisions individuelles mentionnant les appellations telles qu’elles étaient
fixées par le code général des collectivités territoriales et par la loi no
84-53 du 26 janvier 1984 précitée avant les modifications prévues par le présent
article sont réputées conformes aux dispositions modifiées par la présente loi.
Article 32
Le dernier alinéa de l’article
110 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires
relatives à la fonction publique territoriale est complété par une phrase ainsi
rédigée : " Cette disposition ne saurait interdire aux juridictions compétentes
et aux autorités administratives chargées du contrôle de légalité d’exercer
leurs missions dans les conditions de droit commun. "
Article
33
I. - Au deuxième alinéa de l’article L. 30 du code des pensions civiles et
militaires de retraite, les mots :
" indice réel correspondant à l’indice
brut 125 " sont remplacés par les mots : " indice brut afférent à l’indice 100
prévu par l’article 1er du décret no 48-1108 du 10 juillet 1948 ".
II. - 1.
Il est inséré, après le premier alinéa de l’article L. 28 du même code, un
alinéa ainsi rédigé :
" Le droit à cette rente est également ouvert au
fonctionnaire retraité qui est atteint d’une maladie professionnelle dont
l’imputabilité au service est reconnue par la commission de réforme
postérieurement à la date de la radiation des cadres, dans les conditions
définies à l’article L. 31. Dans ce cas, la jouissance de la rente prend effet à
la date du dépôt de la demande de l’intéressé, sans pouvoir être antérieure à la
date de publication de la loi no 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits
des citoyens dans leurs relations avec les administrations.
Il en est
également ainsi lorsque l’entrée en jouissance de la pension est différée en
application de l’article L. 25 du présent code. " 2. Le deuxième alinéa de
l’article L. 30 du même code est complété par une phrase ainsi rédigée : " Le
droit à cette majoration est également ouvert au fonctionnaire relevant du
deuxième alinéa de l’article L. 28. "
Article 34
I. - Les agents non titulaires
de l’Etat et de ses établissements publics à caractère administratif, en
fonctions à la date de publication de la présente loi et qui n’ont pas été
recrutés en application des articles 3, 4, 6 et 27 de la loi no 84-16 du 11
janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique
de l’Etat, bénéficient d’un contrat à durée indéterminée lorsqu’ils assurent
:
1o Soit des fonctions du niveau de la catégorie C concourant à l’entretien
ou au gardiennage de services administratifs ;
2o Soit des fonctions de même
niveau concourant au fonctionnement de services administratifs de restauration,
des hôtels de représentation du Gouvernement dans les régions et les
départements, des hôtels de commandement ou des services d’approvisionnement
relevant du ministère chargé de la défense. Les fonctions mentionnées ci-dessus
peuvent être exercées à temps incomplet.
II. - Les personnels mentionnés au
I ci-dessus peuvent demander que le contrat de travail sur la base duquel ils
ont été engagés soit un contrat de droit privé soumis aux dispositions du code
du travail. Les intéressés disposent d’un délai d’un an à compter de la date de
publication de la présente loi pour présenter leur demande. Le bénéfice des
dispositions du présent paragraphe leur est reconnu à compter de la date de leur
engagement initial.
III. - Les dispositions des I et II ci-dessus ne
s’appliquent pas aux personnels contractuels qui ont été recrutés sur place,
avant la date de publication de la présente loi, par les services de l’Etat à
l’étranger, sur des contrats de travail soumis au droit local, quelles que
soient les fonctions qu’ils exercent.
IV. - Les dispositions de la loi no
96-1093 du 16 décembre 1996 relative à l’emploi dans la fonction publique et à
diverses mesures d’ordre statutaire ne s’appliquent pas aux agents mentionnés au
III ci-dessus. V. - Lorsque les nécessités du service le justifient, les
services de l’Etat à l’étranger peuvent, dans le respect des conventions
internationales du travail, faire appel à des personnels contractuels recrutés
sur place, sur des contrats de travail soumis au droit local, pour exercer des
fonctions concourant au fonctionnement desdits services. Dans le délai d’un an
suivant la publication de la présente loi, et après consultation de l’ensemble
des organisations syndicales représentatives, le Gouvernement présentera au
Parlement un rapport portant sur l’évaluation globale du statut social de
l’ensemble des personnels sous contrat travaillant à l’étranger.
VI. - Les
agents visés aux I, II et III du présent article ne peuvent bénéficier des
dispositions des articles 73 et suivants de la loi no 84-16 du 11 janvier 1984
précitée, à l’exception de ceux qui ont obtenu une décision de justice passée en
force de chose jugée.
Article 35
I. - Les agents non titulaires
des collectivités territoriales et des établissements publics en relevant
mentionnés à l’article 2 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, en
fonctions à la date de publication de la présente loi, qui n’ont pas été
recrutés en application de l’article 3 et des deux derniers alinéas de l’article
38 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 précitée, et qui assurent : 1o Soit des
fonctions du niveau de la catégorie C concourant à l’entretien ou au gardiennage
de services administratifs ; 2o Soit des fonctions de même niveau concourant au
fonctionnement de services administratifs de restauration, bénéficient d’un
contrat à durée indéterminée sauf s’ils sont recrutés dans les conditions
prévues au d de l’article 38 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 précitée. Les
agents non titulaires qui bénéficient d’un contrat à durée indéterminée en
application du présent paragraphe sont régis par les deuxième et quatrième
alinéas de l’article 136 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 précitée.
II.
- Les agents non titulaires mentionnés au I ci-dessus peuvent demander que le
contrat de travail sur la base duquel ils ont été engagés soit un contrat de
droit privé soumis aux dispositions du code du travail. Les intéressés disposent
d’un délai d’un an à compter de la date de publication de la présente loi pour
présenter leur demande. Le bénéfice des dispositions du présent paragraphe leur
est reconnu à compter de la date de leur engagement initial.
III. - Les
agents visés au I et au II ci-dessus ne peuvent bénéficier des dispositions des
articles 126 à 135 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 précitée, à l’exception
de ceux qui ont obtenu une décision de justice passée en force de chose jugée.
Article 36
I. - Sous réserve des
décisions de justice passées en force de chose jugée, sont validés :
1o Les
décisions individuelles prises en application du décret no 95-1272 du 6 décembre
1995 portant statut des personnels de l’Office national de la chasse intervenues
avant la date d’entrée en vigueur du décret no 98-1262 du 29 décembre 1998
portant statut des personnels de l’Office national de la chasse ; 2o Les décrets
portant statuts des personnels mentionnés au 2o de l’article 3 de la loi no
84-16 du 11 janvier 1984 précitée, en tant que leur légalité serait mise en
cause à raison de l’absence de consultation du Conseil d’Etat ;
3o Les
décisions individuelles prises en application du décret no 96-1086 du 9 décembre
1996 portant statut des personnels techniques et administratifs du Conseil
supérieur de la pêche intervenues avant le 5 mai 1999.
II. - Le chapitre Ier
du titre II du livre II du code rural est complété par les articles L. 221-8-1
et L. 221-8-2 ainsi rédigés :
" Art. L. 221-8-1. - Les fonctions d’agent de
l’Office national de la chasse commissionné au titre des eaux et forêts et
assermenté sont soumises aux règles d’incompatibilité prévues à l’article L.
341-4 du code forestier.
" Art. L. 221-8-2. - A titre exceptionnel, les
agents commissionnés et assermentés peuvent, après avis de la commission
consultative paritaire, faire l’objet des mesures suivantes :
" 1o S’ils ont
accompli un acte de bravoure dûment constaté ou s’ils ont été grièvement blessés
dans l’exercice de leurs fonctions, ils peuvent être promus à l’un des échelons
supérieurs de leur grade ou à un grade immédiatement supérieur ;
" 2o S’ils
ont été mortellement blessés dans ces mêmes circonstances, ils peuvent en outre
être nommés à titre posthume à un niveau hiérarchique supérieur. " Les agents
qui doivent faire l’objet d’une promotion en vertu des dispositions qui
précèdent sont, s’ils n’y figurent déjà, inscrits à la suite du tableau
d’avancement de l’année en cours. En cas de décès, ils sont promus à la date de
celui-ci. " A titre exceptionnel, les agents stagiaires peuvent, après avis de
la commission consultative paritaire, être titularisés à titre posthume s’ils
ont été mortellement blessés dans l’exercice de leurs fonctions. "
Article
37
Les candidats déclarés admis au concours de professeur territorial
d’enseignement artistique, spécialité arts plastiques, session de 1994, gardent
le bénéfice de leur inscription sur la liste d’aptitude établie à l’issue dudit
concours.
TITRE IV
DISPOSITIONS
DIVERSES
Article 38
Sous réserve des décisions
passées en force de chose jugée, ont la qualité d’étudiant de deuxième année du
premier cycle d’études médicales à l’université Montpellier-I au titre de
l’année universitaire 1999-2000 les candidats dont l’admission a été prononcée
conformément au classement arrêté par le jury du 20 décembre 1999 et compte tenu
du nombre d’étudiants admis à poursuivre ces études fixé à la suite de la
reprise de deux épreuves ordonnée par le tribunal administratif de Montpellier
dans son jugement du 14 octobre 1999.
Article 39
Sous réserve des décisions
passées en force de chose jugée, sont validées les quatre-vingt-huit admissions
en deuxième année d’études médicales et odontologiques pour l’année
universitaire 1999-2000 intervenues à la suite des épreuves du concours organisé
pour l’année universitaire 1998-1999 à l’université de Bretagne occidentale, en
tant que leur légalité serait remise en cause sur le fondement de l’irrégularité
de la correction des épreuves correspondantes et de la fixation du nombre
d’étudiants autorisés à poursuivre ces études. Article 40 L’article 28 de la loi
no 98-535 du 1er juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et
du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme est ainsi
modifié :
1o Dans le premier alinéa, après les mots ; " fonction publique de
l’Etat ", sont insérés les mots :
" ou dans les services de médecine
professionnelle et préventive des collectivités et établissements employant des
agents régis par la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions
statutaires relatives à la fonction publique territoriale " ;
2o Le 2o est
complété par les mots :
" pour les médecins exerçant dans les services
médicaux du travail régis par le titre IV du livre II du code du travail ou dans
les services de médecine de prévention des administrations et établissements
publics de l’Etat et avant la fin de l’année universitaire 2001-2002 pour les
médecins exerçant dans les services de médecine professionnelle et préventive
des collectivités territoriales et des établissements publics territoriaux "
;
3o Dans l’avant-dernier alinéa, les mots :
" en qualité de médecin de
prévention " sont remplacés par les mots : " en qualité de médecins de médecine
préventive ou de médecine professionnelle et préventive ".
Article
41
I. - Les articles 1er à 4, 5 à 7, 10 et 43 ainsi que le titre II, à
l’exception des articles 17 et 25, sont applicables en Nouvelle-Calédonie, en
Polynésie française et à Wallis-et-Futuna aux administrations de l’Etat et à
leurs établissements publics. Pour leur application en Nouvelle-Calédonie, en
Polynésie française et à Wallis-et-Futuna, les références à la loi no 79-18 du 3
janvier 1979 sur les archives sont remplacées par les références aux
dispositions applicables localement en matière d’archives.
A l’article 10,
pour son application en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à
Wallis-et-Futuna, les mots : " préfecture du département ", sont remplacés
respectivement par les mots :
" Haut-Commissariat de la Nouvelle-Calédonie
", " Haut-Commissariat de la Polynésie française " et " Administration
supérieure des îles Wallis et Futuna ".
II. - Les articles 1er à 4, 5 à 7,
9, 10, 43, le titre II, à l’exception des articles 17 et 25, ainsi que le titre
IV, à l’exception de l’article 28, sont applicables dans la collectivité
territotiale de Mayotte. A l’article 10, les mots :
" préfecture du
département " sont remplacés par les mots : " représentation du Gouvernement
dans la collectivité territoriale ".
Article 42
Le mandat des représentants
titulaires et suppléants au comité technique paritaire ministériel institué par
le décret no 94-360 du 6 mai 1994 modifié relatif au comité technique paritaire
ministériel du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, est
prorogé pour la période du 5 juillet 1997 au 30 juin 2000.
Article
43
Les articles 16 et 18 à 24 entreront en vigueur le premier jour du septième
mois suivant celui de la promulgation de la présente loi.
La présente loi
sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Paris, le 12 avril
2000.
Jacques Chirac
Par
le Président de la République :
Le Premier ministre,
Lionel Jospin
Le ministre de
l’économie, des finances et de l’industrie,
Laurent Fabius
La ministre de
l’emploi et de la solidarité,
Martine Aubry
Le garde des sceaux,
ministre de la justice,
Elisabeth Guigou
Le ministre de
l’intérieur,
Jean-Pierre Chevènement
Le ministre de
l’éducation nationale,
Jack Lang
Le ministre des
affaires étrangères,
Hubert Védrine
Le ministre de la
défense,
Alain Richard
Le ministre de
l’équipement, des transports et du logement,
Jean-Claude Gayssot
La ministre de la
culture et de la communication, Catherine Tasca
Le ministre de
l’agriculture et de la pêche,
Jean Glavany
La ministre de
l’aménagement du territoire et de l’environnement,
Dominique Voynet
Le ministre de la
fonction publique et de la réforme de l’Etat, Michel Sapin
La ministre de la
jeunesse et des sports,
Marie-George Buffet
Le ministre de la
recherche,
Roger-Gérard Schwartzenberg
(1) Travaux préparatoires
: loi no 2000-321.
Sénat :
Projet de loi no 153
(1998-1999) ;
Rapport de M. Jean-Paul Amoudry, au nom de la commission des
lois, no 248 (1998-1999) ;
Discussion et adoption le 10 mars
1999.
Assemblée nationale :
Projet
de loi, adopté par le Sénat, no 1461 ;
Rapport de Mme Claudine Ledoux, au
nom de la commission des lois, no 1613 ;
Discussion et adoption le 27 mai
1999.
Sénat :
Projet de loi, modifié par
l’Assemblée nationale, no 391 (1998-1999) ;
Rapport de M. Jean-Paul Amoudry,
au nom de la commission des lois, no 1 (1999-2000) ;
Discussion et adoption
le 13 octobre 1999.
Assemblée nationale
:
Projet de loi, adopté avec modifications par le Sénat en deuxième lecture,
no 1868 ;
Rapport de Mme Claudine Ledoux, au nom de la commission des lois,
no 1936 ;
Discussion et adoption le 23 novembre 1999.
Assemblée nationale :
Rapport de Mme Claudine
Ledoux, au nom de la commission mixte paritaire, no 2100.
Sénat :
Projet de loi, modifié par
l’Assemblée nationale en deuxième lecture, no 96 (1999-2000) ;
Rapport de M.
Jean-Paul Amoudry, au nom de la commission mixte paritaire, no 170 (1999-2000).
Assemblée nationale :
Projet
de loi, modifié par l’Assemblée nationale en deuxième lecture, no 2123 ;
Rapport de Mme Claudine Ledoux, au nom de la commission des lois, no 2130 ;
Discussion et adoption le 2 mars 2000.
Sénat :
Projet de loi, adopté par
l’Assemblée nationale en nouvelle lecture, no 256 (1999-2000) ;
Rapport de
M. Jean-Paul Amoudry, au nom de la commission des lois, no 268 (1999-2000) ;
Discussion et adoption le 21 mars 2000.
Assemblée nationale :
Projet de loi, modifié par le Sénat en nouvelle lecture, no 2272 ;
Rapport de Mme Claudine Ledoux, au nom de la commission des lois, no 2299 ;
Discussion et adoption le 30 mars 2000. Pour consulter le fac-similé de ce
document