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04 I.4. Sur-suicidité carcérale : population à risque dans un milieu suicidogène

Publié le samedi 5 novembre 2005 | http://prison.rezo.net/04-i-4-sur-suicidite-carcerale/

LES CAUSES DU PHENOMENE DE SUR-SUICIDITE CARCERALE

I.4. Sur-suicidité carcérale : population à risque dans un milieu suicidogène.

4.1. Population à risque suicidaire dans un milieu suicidogène.

4.1.1. La prison crée un phénomène de précarisation sociale, psychologique et économique de l’individu.
L’analyse de ces deux hypothèses permet de montrer que toutes deux sont valides. Il semble donc qu’elles devraient pas être considérées comme étant en opposition l’une avec l’autre, mais plutôt comme étant des sources d’explication complémentaires. En effet, le fait de placer des personnes qui présentent un risque suicidaire élevé dans un milieu suicidogène semble avoir pour conséquence le phénomène de sur-suicidité carcérale. Tout d’abord, sur le plan psychologique, il est indéniable qu’une proportion importante de détenus souffre de troubles mentaux à leur entrée en prison. Mais le caractère pathogène de la prison que nous avons démontré ne peut que renforcer davantage cette fragilité et créer un phénomène de précarisation psychologique de l’individu qui augmentera d’autant plus sa propension à l’idéation suicidaire. Ensuite, sur le plan social et économique, si les individus qui entrent en détention connaissent des problèmes d’intégration sociale et des difficultés professionnelles et familiales, la rupture avec l’extérieur et la stigmatisation sociale induite par l’incarcération ne pourra que renforcer ce phénomène. De plus, la prison peut faire apparaître ces difficultés à des individus qui ne les connaissaient pas auparavant (rupture familiale liée à l’incarcération, perte de l’emploi, du logement...).
 Néanmoins, on peut noter que, dans certains cas, un facteur prépondérant semble pouvoir expliquer le passage à l’acte suicidaire. En effet, les suicides intervenant au SMPR concernent majoritairement des personnes souffrant de troubles psychiatriques importants, qui étaient déjà à risque suicidaire élevé avant leur incarcération. A l’inverse, les suicides intervenant au quartier disciplinaire concernent une population très hétérogène, n’ayant pas forcément de profil suicidaire auparavant. Dans ce cas précis, il semble que ce soit véritablement le régime particulier d’incarcération qui a fait naître ces idéations suicidaires.

4.1.2. Les différents profils de suicidés reflètent cette conjugaison.
Nicolas Bourgoin a établit, grâce à l’étude d’une population comprenant la totalité des suicides perpétrés en prison entre le 1er janvier 1982 et le 31 décembre 1991, soit 621 suicides, treize groupes différents de suicidés à partir du motif suicidaire [1].
- Classe 1 : cette classe représente 12,3% de notre population. Il s’agit d’une population anomique, plus souvent récidiviste que la moyenne, ayant peu d’attaches sociales, marquée par une toxicomanie importante, dont le passage à l’acte était difficilement prévisible. 95% de cette classe se suicide sans motifs apparent et dans les premiers jours de l’écrou.
- Classe 2 : cette classe représente 5,8% de la population. Il s’agit d’une population ayant peu d’attaches à l’extérieur de la prison, incarcérée pour des délits mineurs, fragile sur le plan psychologique, pour laquelle la prison pouvait quand même représenter un point d’ancrage.
- Classe 3 : 8 ?2% de la population étudiée. Il s’agit d’un groupe présentant une pathologie mentale très lourde, parfois aggravée par une désocialisation liée à une incarcération prolongée. Ils se suicident souvent tardivement au cours de la détention et étaient majoritairement suivis avant leur suicide.
- Classe 4 : 9,4% de la population. Il s’agit d’une population revendicatrice, pour laquelle le suicide est un défi à la justice française ou un moyen de pression vis-à-vis des autorités pénales. Une proportion relativement élevée de ces suicides fait penser à un simulacre raté de par le choix du mode de perpétration et du moment de passage à l’acte.
- Classe 5 : 7,4% de la population : il s’agit d’une population fragile sur le plan psychologique, incarcérée pour des délits relativement graves, ayant très peu d’attaches sociales et affectives. Ils se suicident majoritairement pour des motifs endogènes mal définis (dépression, anxiété, sevrage).
- Classe 6 : 11,3%. Il s’agit de détenus très jeunes, relativement bien insérés socialement, pour lesquels l’incarcération entraîne une rupture brutale et dramatique de leurs attaches professionnelles et familiales. Plus d’un quart d’entre eux se suicident entre le 3ème et le 7ème jour de l’incarcération et surtout pendant le service de nuit.
- Classe 7 : 6,5% de la population. La logique du suicide est autopunitive. Il s’agit d’une population plutôt âgée, bien insérée socialement, rarement récidiviste, mais incarcérée pour des motifs graves (atteintes contre les personnes qui sont souvent des proches). Il se suicident majoritairement par remord vis-à-vis du crime qu’ils ont commis.
- Classe 8 : 7,3% de la population. Il s’agit de détenus jeunes, plutôt bien insérés professionnellement mais de condition modeste, pour une bonne part, immigrés de seconde génération. 91% d’entre eux se suicident suite à un renforcement de l’incarcération (condamnation, punition, rejet d’appel, expulsion). Ils se suicident souvent plus d’un an après leur entrée en prison.
- Classe 9 : 7,1% de la population : il s’agit de détenus d’âge moyen qui avaient, au moment de l’écrou de solides attaches familiales. La rupture décidée du conjoint consécutivement à l’incarcération provoque un sentiment d’échec ou de jalousie impuissante à l’origine de leur acte désespéré. Une majorité d’entre eux a laissé une lettre et étaient sous surveillance particulière.
- Classe 10 : 6,8% de la population. Il s’agit de détenus isolés, ayant très peu d’échanges avec l’extérieur, mal acceptés par la population pénale en raison de leur motif de mise en examen. La majorité d’entre eux se suicide par peur d’une agression des autres détenus. L’acte suicidaire est souvent précédé de tentatives commises au cours de la même incarcération.
- Classe 11 : 6,4% de la population. Il s’agit de détenus ayant de bonnes attaches professionnelles, mais incarcérés pour des motifs graves. La gravité de l’infraction rend d’autant plus angoissante la situation d’attente et d’incertitude qui caractérise la période de prévention. Le suicide apparaît alors comme un moyen ultime de s’en échapper. La nature anxiogène de l’attente est renforcée par l’inactivité forcée, surtout le week-end. Ils se suicident donc par anticipation et appréhension par rapport à leur situation.
- Classe 12 : cette catégorie représente 5,8% de la population. Il s’agit d’une population relativement bien intégrée socialement. Dans ce cas, c’est l’incarcération elle-même, qui, par ces effets de déracinement et de stigmatisation sociale (honte), qui semble être à l’origine de ce processus suicidaire. La majorité se suicide par suite d’une rupture familiale et 13% pour ne pas faire supporter aux proches les conséquences de l’incarcération.
- Classe 13 : 5,7% de la population. Il s’agit de personnes marquées par une pathologie mentale très importante, généralement incarcérée pour des crimes contre les personnes, coutumières de conduites suicidaires et pour laquelle ce type de passage à l’acte constitue souvent un moyen de pression sur son entourage. Ils se suicident souvent la deuxième semaine de l’incarcération et plus du quart avait prévenu leur entourage de cette décision. 45% ont laissé une lettre.
L’intérêt de cette étude est de monter qu’il n’existe pas un profil type unique de suicidés en milieu carcéral, mais plusieurs. Cela nous amène à montrer que les facteurs du suicide, au niveau individuel et au niveau du milieu carcéral, sont étroitement imbriqués dans le choix d’un individu de mettre fin à ces jours. En effet, si de nombreux suicidés souffraient de pathologies mentales très lourdes (classe 3,5 et 13), d’autres se sont suicidés en raison des effets induits par leur incarcération (classes 6, 9, 11 et 12). Pour d’autres, la passage à l’acte semble reposer sur des logiques de déracinement et d’échec social (classe 2 et 8) ou de fuite (classe 10 et 11). Dans certaines classes, la dynamique du suicide parait fortement revendicatrice (classe 4) ou au contraire autopunitive (classe7). Un dernier groupe se caractérise par un état anomique où tout ancrage familial ou social est absent (classe 1).

4.2. Le suicide en prison, cas particulier du suicide en général, conserve néanmoins une grande spécificité.

4.2.1. Le suicide en milieu libre : entre fait individuel et fait sociologique.
On peut voir maintenant que cette opposition entre une analyse du suicide comme cause individuelle et phénomène sociologique se retrouve dans les théories du suicide en milieu libre. On peut voir succinctement quelles sont les différentes positions des auteurs sur ce thème.

Les thèses psychiatriques : Comme on l’a vu précédemment, les premières théories sur le suicide ont été élaborées par des médecins. Pour Esquirol, considéré comme le fondateur de la psychiatrie moderne, le suicide est toujours le résultat d’une condition psychopathologique. « L’homme n’attente à ces jours que lorsqu’il est dans le délire  [2] ». En 1938, dans Des maladies mentales, il développe sa thèse en trois points : tout suicidant est un malade mental, le suicide est un symptôme et non une maladie et le suicide est lié à une anxiété organique, ce trouble de l’humeur d’origine biologique que l’on trouve dans diverses maladies mentales. En 1032, Achille Delmas distingue le suicide vrai du pseudo suicide. Le suicide vrai est le suicide des personnes, qui, pouvant choisir de vivre, choisissent la mort. Pour lui, c’est une « anormalité », une « monstruosité », qui a « tous les caractère d’une manifestation pathologique » [3]. A l’heure actuelle, les psychiatres admettent que tous les suicidants ne sont pas des malades mentaux, mais ils continuent de voir en l’acte suicidaire quelque chose de foncièrement pathologique, puisque contraire à l’instinct « normal » de conservation.
Les thèses sociologiques : Pour Durkheim, dans Le suicide, le suicide a avant tout des causes sociales. Une société où l’on se suicide est une société désunie, où la morale collective est plus faible. Durkheim distingue quatre types de suicide : égoïste, altruiste, anomique et fataliste. Le suicide égoïste concerne les individus les moins bien intégrés dans leur groupe familial, religieux ou politique. Le suicide altruiste revient à se sacrifier à des fins sociales. C’est le suicide des martyrs chrétiens, des fanatiques. Le suicide anomique intervient dans les sociétés, où, sous l’effet d’une transformation brutale, les principaux repères et valeurs communes s’effondrent. Il est lié aux crises économiques, aux mutations technologiques. Enfin, le suicide fataliste est peu fréquent selon lui. C’est le suicide des prisonniers, des esclaves, des époux trop jeunes, c’est-à-dire « de tous ceux dont les passions sont murées par une discipline oppressive, de tous ceux qui vivent dans des normes trop contraignantes ». On voit que pour lui, le suicide n’est pas une décision individuelle. Il est pris comme un indicateur de disfonctionnement social [4]. Halbwachs, dans Les causes du suicide [5], nie l’importance de l’anomie, mais insiste sur l’augmentation des contacts sociaux, le genre de vie, l’influence et l’intensité des contacts humains qui vont modifier dans un sens ou un autre le taux de suicide. Il y aurait une baisse pendant les guerres ou les crises économiques, mais une augmentation lorsqu’il y a des modifications importantes de la nature du lien social, un sentiment d’humiliation, de déception et d’ennui entre les individus. Les variations de taux de suicide sont donc expliquées par des transformations de genres de vie, cette notion prenant alors la place de l’intégration sociale dans la théorie de Durkheim. Cette théorie laisse place aux facteurs individuels et psychologiques.
Les théories psychanalytiques et psychologiques : En 1905, Freud donne sa première explication du suicide ; il s’agirait d’un retournement de l’agressivité contre le moi. Si l’agressivité de l’homme, en raison de la pression sociale, ne peut s’exprimer contre Son véritable objet, elle se retourne contre le sujet lui-même. En 1920, dans Au-delà du principe de plaisir, il énonce une autre théorie, celle de l’existence en chaque homme d’un instinct de mort qui s’opposerait à l’instinct de vie et de reproduction. Dans certains cas, cet instinct pourrait prendre le dessus s’il n’est pas sublimé dans ses substituts comme le renoncement à soi dans le dévouement pour les autres. Dans cette optique, le taux de suicide est amené à augmenter dans les sociétés les plus structurées, celles où la violence extérieure est la plus réglementée, et le taux de suicide serait alors inversement proportionnel au taux d’homicide. Gabriel Deshaies [6], en 1947, axe les recherches sur le suicide vers la psychologie. Cette nouvelle approche se situe entre la position proprement aliéniste d’Esquirol et la théorie sociologique de Durkheim. Il a montré, en effet, que le passage à l’acte auto agressif représentait la somme de plusieurs facteurs : des facteurs favorisants (par l’addition d’évènements de vie très douloureux) ou des facteurs d’inhibition liés à des contraintes psychologiques particulièrement fortes, voire des facteurs de dérivation d’une agression sur autrui. Il note cependant l’intrication entre suicide et maladie mentale, avec notamment l’importance de la psychose maniaco-dépressive et les déséquilibres dus à la toxicomanie, l’alcoolisme, la démence ou l’hystérie.
Les théories récentes : Les conceptions psychologiques récentes se sont élaborées sur la base de la structure de la personnalité. Des auteurs comme Ringel (1953) ont mis en relation le suicide et les mauvaises relations parents-enfants, les difficultés dans le développement de l’identité. Ces situations, vécues au cours de l’enfance, participeraient à l’ébauche d’une personnalité incapable d’affronter des expériences de vie difficiles ou traumatisantes. Baechler, en 1975, rejette toutes les théories du suicide déjà existantes. Il désigne quatre types de suicide : le suicide escapiste, c’est-à-dire comme moyen d’échapper à quelque chose ; le suicide agressif, précédé d’un acte d’agression sur autrui ; le suicide oblatif qui se veut une offrande de sa vie, et enfin le suicide ludique, où le sujet met sa vie enjeu. L’intérêt de la théorie de Baechler réside dans le fait qu’il prend en compte un large éventail de facteurs pouvant intervenir dans le comportement suicidaire : de la génétique, en passant par les circonstances extérieures, comme les guerres, les crises politiques, jusqu’aux facteurs comme les institutions sociales [7].
On peut donc constater que les théoriciens du suicide en milieu libre ont également oscillé entre deux plans d’analyse du suicide, à savoir le plan individuel et le plan sociologique. On peut noter que les auteurs les plus récents proposent, dans leur analyse un dépassement de cette apparente contradiction, en montrant que le suicide provient de causes individuelles et collectives. On peut désormais se demander ce qu’il en est pour les auteurs ayant travaillé sur le suicide en prison.
4.2.2. Les théories du suicide en milieu carcéral : cas particulier du suicide en général ou spécificité du milieu carcéral ?
On retrouve deux positions divergentes concernant les auteurs ayant travaillé sur le suicide en prison. Pour les uns, le suicide en prison reflète les mêmes caractéristiques que le suicide en milieu libre, alors que, pour les autres, le suicide en prison possède une spécificité.
On peut tout d’abord examiner la position de Jean Claude Bernheim. Pour lui, le suicide en prison est spécifique au milieu carcéral, car il démontre que le nombre de suicides est en corrélation avec les conditions de détention. Dans cette analyse, l’interaction avec le milieu prend une place prépondérante. En effet, c’est le caractère totalitaire du milieu carcéral et les conditions de détention qui expliquent le suicide. Les causes du suicide ne proviennent pas réellement de l’individu, même si, en dernier ressort, c’est lui qui prend cette décision finale, mais proviennent plutôt du contexte dans lequel il est placé [8].
On peut voir maintenant la théorie élaborée par Nicolas Bourgoin, qui résout cette contradiction entre le plan individuel et collectif, en centrant son analyse sur l’individu, mais en lui donnant cette fois une autonomie de réflexion totale, avec des choix rationnels. En effet, dans son ouvrage Le suicide en prison, tiré de sa thèse, N. Bourgoin s’oppose à la théorie sociale de Durkheim et propose une théorie où l’individu n’est pas déterminé dans la société dans laquelle il vit, mais où il a le pouvoir de décision sur ces actes. A l’aide de l’analyse des lettres de suicide, N. Bourgoin montre que le suicide peut s’inscrire dans une stratégie du détenu qui vise à reprendre le contrôle d’une situation dont il n’est plus maître, ou échapper à une condition qu’il ne supporte plus. Selon lui, plus on a de raisons de se suicider, plus on va considérer le suicide comme seule alternative possible pour résoudre ses problèmes. En fait, N. Bourgoin a travaillé sur le suicide en milieu carcéral pour élaborer sa théorie et l’étendre ensuite au milieu libre, en travaillant à partir de 90 procès verbaux [9]. On peut reprocher néanmoins à cette théorie de rationaliser à l’extrême un acte qui, s’il procède d’une décision, demeure tout de même un acte désespéré qui peut également être analyser comme un appel à l’aide pour changer sa vie. De plus, cette analyse ne prend pas du tout en compte les pathologies qui peuvent expliquer le passage à l’acte suicidaire.

En conclusion de cette partie, on a pu voir que les deux hypothèses qui permettent d’expliquer le phénomène de sur-suicidité carcérale sont valables. Ces deux facteurs concernent l’individu et le milieu avec lequel il est en interaction. Il semble donc que ce soit la conjonction de ces deux facteurs qui permettent d’expliquer le suicide en prison. La sur-suicidité carcérale nous révèle alors que le suicide en prison est un phénomène amplifié du suicide en milieu libre, mais qu’il conserve néanmoins une spécificité liée au caractère suicidogène de la prison. On a donc vu, à travers cette étude que la responsabilité du suicide en prison ne repose pas uniquement sur le système carcéral en lui même, mais aussi sur les choix que fait la société concernant les individus qu’elle considère comme « déviants » ou « hors normes ». Or, comme on va le voir par la suite, dans le débat public amorcé depuis peu de temps sur le suicide en prison, c’est principalement la responsabilité du système carcéral qui est mise en cause en ce qui concerne le suicide en prison.

[1] BOURGOIN N., Le suicide en prison, op. cit., p218-227

[2] BERNHEIM J-C, Les suicides en prison, op.cit., p8

[3] BERNHEIM J-C, Les suicides en prison, ibid., p8

[4] DURKHEIM, Le suicide, op. cit.

[5] BERNHEIM J-C, Les suicides en prison, ibid., p 15-16

[6] DESHAIES G., Psychologie du suicide, Parus, PUF, 1947, 375p

[7] BAECHLER J., Les suicides, Vienne, Calmann-Lévy, 1975, 650p

[8] BERNHEIM J-C, Les suicides en prison, op. cit.

[9] BOURGOIN N., Le suicide en prison, op. cit.