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Mort suspecte de Thierry Jurado le 8 Octobre 2005 à la Maison d’arrêt de Bayonne

Publié le mardi 1er novembre 2005 | http://prison.rezo.net/mort-suspecte-de-thierry-jurado-le/

Observatoire des suicides et des morts suspectes
http://prison.eu.org/spip.php?rubrique69

Le nombre de suicides ou de morts suspectes en prison ne diminue pas.
Un suicide ou mort suspecte tous les trois jours en prison,
7 fois plus qu’en milieu libre

Mort suspecte de Thierry Jurado le 8 Octobre 2005 à la Maison d’arrêt de Bayonne.

Thierry Jurado, 41 ans, détenu à la maison d’arrêt de Bayonne, est mort samedi 8 octobre à midi suite à une tentative de suicide le 5 octobre à la Maison d’arrêt de Bayonne, une semaine avant sa sortie. L’homme était connu pour des troubles psychologiques.

Malgré l’alerte donnée par sa famille qui connaissait le désir de mourir de cet homme qui avait été violenté, il est resté seul en cellule sans soutien de l’Administration pénitentiaire malgré ce qu’affirme le directeur de l’établissement. Lors de sa première comparution au tribunal, l’avocat a lu un courrier du directeur de la maison d’arrêt de Bayonne, celui-ci mettait en avant le fait que la prison devenait dans les faits un mouroir pour les malades refusé par les hôpitaux. Il précisait que Thierry Jurado n’avait rien à faire en prison. La famille de Thierry Jurado (son épouse et son fils) n’ont été prévenu que le samedi 8 octobre au moment du décès alors qu il était en réanimation depuis le mercredi 5 octobre - jour du suicide - au samedi 8 octobre le jour du décès. Thierry est mort sans personne autour de lui, ni son fils, ni son épouse. Pourquoi ? Comment se fait-il que la prison de Bayonne ne les ait pas prévenu ???

Une nouvelle fois, se pose la question de l’incarcération des personnes ayant des troubles psychologiques. La prison ne doit en aucun cas palier la défaillance de la prise en charge psychiatrique.

Nous exigeons la vérité de la part de l’administration pénitentiaire et des autorités judiciaires afin que toute la lumière soit faite autour de son décès.
L’ormerta continue sur la réalité des chiffres

Depuis le début de l’année 2005, nous avons référencé 70 suicides et morts suspectes ;
En 2004, nous avons référencé 115 suicides et morts suspectes dont 13 en quartier disciplinaire, détention provisoire et suite à des tentatives de suicides ou automutilations
En 2003, nous avons référencé 116 suicides et morts suspectes.
En fin d’année, il y a eu le rapport Terra préconisant une réduction des suicides de 20% en cinq ans...
En 2002, nous avons référencé 122 suicides et morts suspectes.
La création de l’Observatoire des suicides et des morts suspectes sur le site prison.eu.org a permis d’interpeller l’opinion publique.

- « L’ensemble des études pointent comme des périodes de particulière vulnérabilité, outre l’entrée en détention, certains moments particuliers :
 la période correspondant au jugement ;
 le placement au quartier disciplinaire ;
 la période postérieure à une tentative de suicide ou à une automutilation. ».
Circulaire du 26 avril 2002 NOR JUSE0240075C sur la Prévention des suicides dans les établissements pénitentiaires.
- « le droit à la vie : il est nécessaire de montrer que l’administration pénitentiaire doit tenir compte de cette obligation dans la mise en place de certaines procédures (quartier disciplinaire, isolement...). ».
Conclusion du 20 octobre 2003 du Rapport de la CNCDH sur les droits de l’homme en prison
- « Les recommandations sont classées selon leur capacité à réduire le nombre de suicides et leur délai de mise en oeuvre. [...] un objectif national de réduction du suicide en milieu pénitentiaire doit être fixé. Nous proposons de viser une réduction de 20 % en 5 ans du nombre de personnes détenues décédées par suicide. ».
Recommandations du 11 décembre 2003 du Rapport de Jean-Louis Terra sur les suicides en prison

Contact Presse : Charlotte Paradis
tél. 06-62-85-62-97 mail. redaction@banpublic.org