Publié le jeudi 1er décembre 2005 | http://prison.rezo.net/2005-9e-lettre-ouverte-de-laurent/ Laurent JACQUA lundi 28 novembre 2005 Mesdames, Messieurs les Parlementaires, Je fais partie des 500 derniers sidéens qui croupissent encore dans les prisons françaises. Tous les autres sont morts par manque de soins, dans l’indifférence et l’inhumanité carcérale. L’heure est grave et c’est pourquoi j’interviens auprès de vous. En effet, le gouvernement a décidé de restreindre la loi KOUCHNER relative à la suspension de peine pour les prisonniers en fin de vie. Oui nous avons commis des délits et des crimes et, nous avons été condamnés pour cela, mais lorsque la maladie touche un détenu c’est une peine supplémentaire à laquelle il n’a pas été condamné qui s’ajoute à la souffrance de l’enfermement. Doit-on subir l’agonie et mourir au fond d’une cellule pour expier nos fautes ? On ne combat pas une injustice faite aux victimes par une autre injustice faite aux condamnés, sinon ce n’est pas de la justice mais de la vengeance... Sachez que pendant que vous votez ces lois, la maladie progresse en chacun de nous, nous rapprochant un peu plus chaque jour de la mort. Les milliers de malades incarcérés n’attendent qu’un peu d’humanité et de dignité pour finir leurs jours. En ce qui concerne les Sidéens, nous ne sommes plus que 500 encore incarcérés dans les prisons de la République. Mesdames, Messieurs les Parlementaires, je vous prie de bien vouloir agréer mes salutations les plus distinguées. Laurent JACQUA |