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(2002) Méthodologie de l’enquête

Publié le jeudi 19 janvier 2006 | http://prison.rezo.net/2002-methodologie-de-l-enquete/

Cette étude épidémiologique concernant les troubles mentaux des entrants en détention et des patients suivis par les SMPR a été réalisée parce qu’il n’existait pas de données nationales précises sur le sujet. L’objectif était d’obtenir des résultats simples, fiables et rapidement exploitables sur les patients suivis par les SMPR. Le questionnaire reprenait donc en très grande partie les données de la « fiche patient » renseignée normalement dans les services.

L’enquête a été conduite au mois de juin 2001 dans 23 SMPR (à l’exception des 3 SMPR des DOMTOM). Deux sous-populations ont été enquêtées :
- celle des « entrants », comprenant toutes les personnes entrant en détention du 1er au 30 juin 2001 dans les centres disposant d’un SMPR ;
- celle des personnes « suivies » comprenant celles qui ont fait l’objet d’un suivi du 1er au 30 juin 2001, donc entrées auparavant en détention dans ces établissements.

Durant le mois de juin 2001, chaque équipe a rempli un questionnaire décrivant les caractéristiques socio-démographiques de chaque nouvel entrant en détention et des personnes suivies en SMPR, leur parcours judiciaire, leurs troubles détectables ou la pathologie mentale dont ils souffraient ainsi que leurs modalités de prises en charge. Chaque patient n’a fait l’objet que d’un seul recensement, même s’il a été vu plusieurs fois au cours du mois de juin.

Les deux sous-populations ont été enquêtées à l’aide de deux questionnaires distincts. Le questionnaire A, destiné aux entrants, comprenait une fiche « données générales » (regroupant sexe, âge,
statut marital, situation professionnelle, situation pénale, antécédents), une fiche « troubles à l’entrée » (absence ou présence de troubles psychiatriques patents avec une liste de symptômes graduée en modéré, moyen, important), et une fiche de « suivi » (diagnostic CIM10 - détaillé dans le glossaire des troubles mentaux -, modalités de prise en charge) utilisée si le sujet entrant était revu au cours du mois de juin. Le questionnaire B, destiné aux patients suivis par les SMPR, comprenait seulement la fiche « données générales » et la fiche « suivi ».

Certains SMPR effectuent un entretien systématique avec les nouveaux arrivants d’autres établissements de leur région pénitentiaire. C’est le cas notamment des SMPR de Caen, Rennes et Nantes, qui l’effectuent pour la maison d’arrêt et le centre pénitentiaire. À l’inverse, les SMPR des Baumettes à Marseille et La Santé à Paris ne réalisent pas d’habitude cet entretien systématiquement, mais, pour les besoins de l’enquête, ils ont modifié leurs pratiques pour examiner chaque entrant.

Pour évaluer le taux de couverture de l’enquête, le nombre de questionnaires « Entrants » reçus a donc été rapporté à l’ensemble des incarcérations de juin 2001 [1] pour les établissements où les SMPR ont réalisé cet entretien d’accueil pour l’enquête.

Le taux moyen de réponse au questionnaire « Entrant » est de 68 %. La moitié des SMPR a un taux de réponse supérieur à 79 %, dont trois supérieur à 100 % en raison d’une activité d’accueil couvrant également les entrants d’autres établissements. À l’opposé, quatre SMPR présentent un taux inférieur à 41 %.

Ne disposant pas de données valides sur la file active mensuelle suivie dans les SMPR, il n’a pas été possible d’évaluer le taux de réponse concernant cette population. En revanche, parmi les répondants, la non-réponse partielle est très faible sur les variables de diagnostic : un seul diagnostic en classification CIM-10 pouvait être porté, il était renseigné pour plus de 90 % des sujets suivis.

Pour les entrants comme pour les suivis, les nombres de réponses hebdomadaires ont été relativement stables. On ne peut donc pas en inférer de dégradation du taux de réponse au fil du temps.

[1] Estimation à partir des statistiques trimestrielles de l’Administration pénitentiaire