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Alain Solé en grève des plateaux - Manque de soins en prison (collectif breton)

Skoazell Vreizh
le 26 mai 2001.


Deuxième grève des plateaux pour le prisonnier politique breton Alain Solé, actuellement à la maison d’arrêt de Fresnes. Il entend par ce moyen protester contre le manque de suivi médical dont il est l’objet alors même qu’il est gravement malade.

Rappelons qu’Alain Solé, alors diabétique chronique, a été incarcéré en octobre 1999. Faute de soins appropriés, il est en prison, devenu insulino-dépendant au point de faire un coma diabétique. Ballotté entre la maison d’arrêt de Villepinte et l’hôpital des prisons de Fresnes, ne recevant jamais de manière suivie les contrôles et les soins indispensables au suivi de son diabète, il a été conduit au désespoir au point de commettre, le 24 mars
dernier, une tentative de suicide.
Il a alors été transféré à la maison d’arrêt de Fresnes, proche de l’hôpital pénitentiaire. Mais cela ne semble pas améliorer en quoi que ce soit les soins
qu’il est censé recevoir. Il n’a été vu par un médecin qu’au bout d’un mois de détention dans cette maison d’arrêt. Il n’a pas de Dextron, indispensable à la
mesure de son sucre trois fois par jour, alors qu’il l’avait à Villepinte. Pour ces trois contrôles quotidiens, il est donc contraint de se rendre à l’infirmerie où, comme tous les autres détenus, il doit attendre debout entre 45 minutes et une heure avant d’être reçu par le personnel médical.
Il n’est pas le seul dans ce cas. La division où il se trouve n’accueille que des malades, l’ambiance y est catastrophique, certains malades sont dans des états pitoyables.

Rappelons que les ministres concernés, et notamment Marylise Lebranchu, ministre de la justice, ont été à de nombreuses reprises alertés sur l’état de santé d’Alain Solé. Marylise Lebranchu répond systématiquement, contre le témoignage même de l’intéressé, qu’il reçoit les soins nécessaires.
Une tentative de suicide, deux grèves des plateaux, des témoignages multiples sur l’insuffisance des soins apportés à un diabétique grave, l’attestation d’un médecin pénitentiaire selon laquelle son état de santé
est incompatible avec la détention : que faudra-t-il de plus aux autorités pénitentiaires, judiciaires et politiques pour se convaincre que la situation d’Alain Solé est dramatique et réclame une solution d’urgence ? N’oublions pas que ce détenu « provisoire », comme les six autres prisonniers politiques bretons, est censé bénéficier de la présomption d’innocence. Et comme tout être humain, il a le droit au respect de sa santé.

Skoazell Vreizh en appelle à l’opinion publique, puisque tous ses appels aux administrations et politiques concernés demeurent vains, pour que Alain
Solé bénéficie enfin, d’une manière régulière et cohérente, des soins exigés par la gravité de sa maladie. Si l’état de santé d’Alain Solé s’aggrave
encore, le pire est à redouter.