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4 Lettre de Catherine Charles au juge d’instruction, le 13 mai 2005

Publié le lundi 4 septembre 2006 | http://prison.rezo.net/4-lettre-de-catherine-charles-au/

Lettre de Catherine Charles au juge d’instruction, le 13 mai 2005

Quand tu sais que tu es en train de faire perpète, ce n’est pas simplement un jour après l’autre, non : chaque jour, tu fais perpète en entier, avec les souvenirs anticipant en plus tes souffrances à venir. Et cette solidification des heures, quand elles se cristallisent en une gelée vitreuse... Et la vie qui devient une maladie. C’est la plus terrible institution de notre époque que cette justice fatiguée de surenchérir sur le crime qu’elle prétend punir, ne crucifiant plus, ne brûlant plus et, même ne décapitant plus. Il n’y a plus ni fer, ni roue, ni gibet ni bûcher, ni rien. Ce qui remplace le tout, c’est le temps. La vie amputée du temps ! C’est ça, la prison : du temps infligé dans sa nudité. On ne tue pas, on laisse mourir.
Serge COUTEL
L’Envolée

« Monsieur le juge,
Vous n’êtes pas sans savoir que je suis gravement malade. Je vous ai fait parvenir à différentes reprises, par le biais de mes avocats, des certificats médicaux attestant de la gravité de mon état ainsi que la nécessité de transfusions bimensuelles dont dépendait mon pronostic vital l’année dernière déjà. Quant à ma fille, c’est l’enfant la plus âgée encore en vie après une contamination mère - enfant par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) d’après les associations et les hôpitaux.
Aujourd’hui encore, en ce mois de mai 2005, c’est de la chambre d’hôpital où je subis ma enième transfusion de plaquettes que je vous écris, une nouvelle fois, afin d’attirer votre attention sur les conditions de détention ultra-délétères que subissent mes enfants Cyril et Christophe Khider depuis pas mal de temps.
Leurs conditions de détention s’aggravent actuellement. La volonté de les briser psychologiquement s’exprime par les transferts incessants et les brimades quotidiennes dont ils font l’objet.
Ma belle-fille, les enfants de mes fils, ma fille et moi faisons les frais de cette volonté de détruire par le biais de trajets usants qui nous pompent tout notre budget et le peu d’énergie qui nous reste à ma fille et à moi.
Ces trajets imposés par la froide machine judiciaire et administrative précipitent le pronostic de morbidité lié à l’extrême fatigue et au stress permanent découlant de ce tourisme carcéral. Ils méritent le nom de torture, puisque le pronostic vital est engagé. Continuerez-vous à en être le complice muet, donc consentant ?
En fait, le but de cette lettre, outre de vous informer, c’est qu’elle soit versée au dossier afin d’être lue au procès d’assises de mes enfants, Cyril et Christophe, vu que je ne suis pas sûre de tenir la distance sur le plan physique compte tenu du rythme soutenu et stressant que vous m’imposez.
Un double sera envoyé à la CNDS en la personne de monsieur TRUCHE par le biais d’un parlementaire, plusieurs autres aux avocats ainsi qu’à différents médias dont le journal l’Envolée auquel je collabore, vu la confiance toute relative que j’ai en votre institution depuis que je la pratique régulièrement.
La pénitentiaire s’acharne sur Cyril. Elle lui fait payer avant le jugement légal la tentative d’évasion pour laquelle il est incarcéré depuis quatre ans, par des moyens divers et variés où l’humiliation et les pressions diverses sont l’axe d’un fonctionnement sadique au quotidien.
Faire craquer mon fils Cyril : la pénitentiaire a tout à y gagner pour tenter de justifier au procès le fait qu’un des surveillants ait tiré malgré les consignes très claires stipulées dans la circulaire de madame LEBRANCHU à tous les chefs d’établissements pénitentiaires. Cette circulaire précisait que dans l’éventualité du survol d’une prison par un hélicoptère dans le but d’aider à une évasion, il ne fallait absolument pas tirer sur l’appareil, à cause du réservoir de kérosène, je suppose.
Or, c’est le contraire qui s’est produit, comme l’attestent la balle reçue à deux centimètres du siège de la pilote, son témoignage, celui de mon fils Cyril et de plusieurs prisonniers, sur les quelques 250 environ, qui se trouvaient sous l’appareil à l’occasion de leur promenade quotidienne, soit autant de morts potentiels si l’hélicoptère était tombé. Un vrai carnage ! Personne n’a été entendu, pas même le moindre présumé innocent !
D’autre part, j’ai une cassette vidéo des différents journaux télévisés (dont celui de CANAL +) relatifs à cette tentative d’évasion. On peut y constater lors de la réunion des surveillants juste après la reddition de mon fils Christophe que les propos et le ton employés sont édifiants quant à l’ambiance générale durant cette prise d’otages. Lorsque les deux surveillants relâchés s’expriment à propos de Christophe, ils le font sans animosité en le nommant à chaque fois par son prénom, ce qui, vous en conviendrez, est extrêmement rare dans ce type de contexte où la violence est censée être maximale, hautement traumatisante, donc victimisante.
Ce qui m’amène à la réflexion suivante : comment se fait-il que ces « victimes » manifestent tant de considération pour leur supposé « Bourreau » qu’elles nomment par son prénom ? Pourtant, dans le cadre d’un statut victimaire comportant en filigrane les notions de réparation, de punition et de vengeance, elles devraient transparaître dans leurs propos par un ton beaucoup plus agressif comme dans nombre d’histoires similaires, beaucoup plus virulent, traduisant un lourd climat de peur et de tensions émotionnelles intenses.
J’estime que cette cassette devrait figurer au dossier de l’instruction comme premier élément à décharge, étayant les déclarations de mes fils et celles de divers témoins non entendus pour la majorité d’entre eux. Le souci d’impartialité et de recherche de la vérité est sûrement votre motivation principale.
En outre, les membres du jury populaire qui sera constitué lors de ce procès sont en droit d’avoir connaissance de toutes les pièces relatives à la compréhension du dossier. Ils pourront dès lors se faire une idée beaucoup plus précise de la personnalité et de la réelle motivation de mes enfants. Je ne puis accepter sans intervenir que la justice, aidée de la pénitentiaire, troquent l’histoire d’amour de ces deux frères, dont l’un vient sauver la vie de l’autre condamné à une peine d’élimination de 37 longues années, contre un profil de gangsters ultra organisés et sanguinaires agissant sans états d’âme.
Cyril n’a pas supporté de savoir Christophe réduit à vivre 37 ans dans 9m², 23h sur 24, sans aucune autre perspective ou proposition qu’une perfusion d’oubli.
C’est pourquoi je me bats depuis quatre ans pour que soit cité ce super flic du RAID qui est intervenu lors de la prise d’otages, négociant 17 heures durant avec mon fils Christophe, en tant que psychologue. Il serait susceptible de pouvoir en dresser un portrait beaucoup plus précis que celui d’un expert l’ayant rencontré moins d’une ½ heure en 10 ans.
A ce propos, nous avons pu constater l’extrême fragilité et le peu de fiabilité de certaines déclarations d’experts lors du très médiatique procès d’Outreau.
Puisque ces brigades d’élite sont paraît-il ce que la profession a de meilleur, pourquoi ne pas entendre ce monsieur qui m’a téléphoné à plusieurs reprises, dont deux fois à deux jours d’intervalle après la fin de la prise d’otages ?
Ce policier m’a obtenu un parloir de plus d’une heure et demie à l’issue de la reddition de mon fils alors qu’à peine transféré dans une nouvelle prison, il était censé aller tout droit au mitard pour une durée d’un minimum de 45 jours. Ce monsieur m’a rappelé le lendemain pour me demander si tout s’était bien passé pour mon garçon, me précisant qu’il était prêt à témoigner quant à sa personnalité. C’est une première dans les annales de ce type d’intervention. Il serait dommage que les jurés ne profitent pas de ce témoignage capital, tant pour Christophe que pour leur compréhension du dossier.
Qu’on n’objecte pas à cette demande un quelconque syndrome de Stockholm, parce qu’à mon avis, cela ferait de ce syndrome une véritable pandémie due au seul charisme de Christophe. Il convient alors de se poser les vraies questions quant à sa personnalité. Je vous ai du reste exposé une partie de ces éléments dans un précédent courrier, resté lettre morte.
Cela fait quatre ans également que je réclame les fameuses cassettes « égarées » par Antenne 2 et que vous avez fini par obtenir il y a peu.
Il a fallu que je harcèle mon avocat, maître Pierre Lumbroso, pour qu’il exige de faire verser au dossier, par un moyen ou un autre, la cassette d’un reportage sur l’INA diffusé par FR3 dans lequel était précisé que depuis les années cinquante, tout ce qui est diffusé à la télévision sans exception, même la plus insignifiante des émissions, est archivé et gardé, d’où l’impossibilité pour ces cassettes d’avoir disparu.
Quatre années que je subis les abus en tous genres, comme cette fouille à corps plus qu’humiliante, outrepassant le droit le plus élémentaire et le plus fondamental et pour laquelle une plainte a été déposée. Par deux fois, comme vous le savez, j’ai été extraite du rang de la file d’attente à la prison de Luynes où je me rendais pour la première fois en juillet dernier, pour être fouillée nue devant des boites aux lettres, pieds nus sur du béton, sans que la surveillante présente ne veuille me rendre mes tongs comme je le lui demandais.
Le plus horrible a été cette abominable inspection de pratiquement tous mes orifices. Pour les plus intimes, il m’a été demandé de tousser plusieurs fois en écartant les jambes et de tourner sur moi-même, nue, les bras levés.
Malheureusement pour moi, je n’avais pas d’autre choix que d’accepter si je voulais voir mon fils que je n’avais pas vu depuis quatre long mois faute de moyens.
Ceci n’a pas été sans me rappeler les exactions commises par cette américaine se délectant de la nudité des prisonniers musulmans, à la tristement célèbre prison d’Abou-Graïb.
Comment justifier de tels actes ? nous ne sommes pas en guerre, je ne suis pas mise en examen - et même dans cette éventualité, je ne pourrais pas accepter de tels agissements au 21ème siècle et aux portes de la grande Europe sociale qu’on nous vend depuis des mois, tous médias confondus.
Apparemment, mon seul délit est d’être la maman de deux fils délinquants, ce qui n’autorise pas la pénitentiaire, la police et la justice à user de la torture morale et physique n’ayant aucune justification plausible. Je vous rappelle que tout contact physique avec mon fils est rendu impossible par une mesure hygiaphone : un double vitre de plexiglas qui sépare mon enfant de ses visiteurs.
Quel objectif cherche-t-on à atteindre sinon une fracture psychologique de mes enfants en agissant de façon que la famille craque et abandonne à l’usure ?
Ca fait également des mois et des mois que Cyril demande à suivre des cours intra-muros puisque ceux qu’il avait commencé à prendre par correspondance ont du être abandonnés à cause des transferts incessants et de plus en plus éloignés, des cours qui disparaissent de son paquetage ou de son courrier. Tout ça l’a empêché de suivre cet enseignement.
Il a donc demandé au directeur de Fleury-Mérogis de prendre des cours par le biais du GENEPI intervenant en prison.
Tout est fait pour qu’il abandonne son projet en le changeant de cellule et d’étage au lieu de le mettre à celui de ceux qui étudient. Au contraire, alors que sa mesure d’isolement a été levée depuis décembre 2004, il est sans cesse placé dans des cellules grillagées qui valent à la France d’être régulière condamnée à de lourdes amendes par la Cour européenne.
En outre, j’aimerais que vous m’expliquiez pourquoi Cyril n’a pas toujours pas rencontré le psychologue qu’il a demandé à voir depuis des mois également.
Il a par ailleurs déposé une plainte avec l’aide de son avocate Delphine Boesel, suite à l’intervention musclée de surveillants masqués qui l’ont attrapé à plusieurs, pour ne pas dire à plus de dix, l’ont immobilisé, lui ont arraché ses vêtements et lui ont écarté les cuisses dans le seul but de l’humilier. Elle a été classée sans suite, mais une plainte avec constitution de partie civile a été déposée, ce genre de « débordements » étant de plus en plus utilisés pour briser l’individu. La pénitentiaire qui table sur le silence des concernés en raison de leur difficulté à parler librement de ce qui touche au dernier rempart de leur dignité - leur virilité - ne prend ainsi que peu de risques.
Comme Cyril refuse d’être la victime consentante de ce genre de pratiques, j’ai usé de trésors de diplomatie pour qu’il ne « pète pas les plombs ». Dans un acte de désespoir vengeur, il a décidé de briser le silence en portant plainte, même s’il ne se fait guère d’illusions quant au résultat.
Son avocate a réussi à faire sortir Cyril du quartier d’isolement où il se trouvait de façon arbitraire puisque la pénitentiaire n’avait pas respecté les délais prescrits par la circulaire NORJUSE9840065 du 14 décembre 1998.
A l’issue de cette décision, et avec votre accord, il a été transféré à la maison d’arrêt de la Santé où il n’est resté que quatre jours, pour être transféré de nouveau à Fleury sans autre motif « qu’il avait trop de prisonniers du même profil dans cet établissement ». Comme si la pénitentiaire et la justice ne connaissaient pas le nombre exact de détenus de profil identique qu’elles broient entre les hauts murs avant de le transférer.
Dans cette hypothèse, elles considèrent mon fils et beaucoup d’autres détenus comme de vulgaires paquets de linge, des sous-hommes, se mettant ainsi sur un pied d’égalité avec les célèbres prisons de Guantanamo et d’Abou-Gaïb déjà nommée.
Aujourd’hui, Cyril se trouve au quartier disciplinaire, au mitard, simplement parce qu’il n’a pas voulu changer de cellule une nouvelle fois pour les raisons suivantes :
A peine rentré du terrain de sport, en sueur, le directeur a demandé à le voir pour lui signifier qu’il devait immédiatement déménager une seconde fois de cellule en moins d’un mois, sans même prendre de douche, pour intégrer une cellule du premier étage grillagée semblable à celles du quartier d’isolement, prouvant une fois encore l’animosité de l’administration pénitentiaire à son égard.
Je vous rappelle que cette mesure d’isolement a été levée le 20 décembre dernier par le tribunal administratif. Donc, une fois encore, la loi ne s’applique pas à tout le monde de la même façon, et elle me semble souple et adaptable avec nombre de subtilités pour qui sait la manier et détient le pouvoir.
Lors du prétoire, après avoir prononcé une condamnation à 15 jours de cachot dont sept avec sursis, le directeur, en présence de l’avocate de Cyril, a précisé « avoir les moyens nécessaires pour le faire sortir du mitard » s’il s’y refusait à l’issue de ces huit jours de condamnation comme il a apparemment menacé de le faire dans le seul but d’être entendu.
Quand on sait que le cachot est la punition suprême, le chantage ultime, que va-t-il trouver pour punir Cyril cette fois-ci : un nouveau placement à l’isolement ?
Je me fais énormément de souci quant à l’issue de cette nouvelle mesure disciplinaire.
Il y a aussi ce nouveau transfert que vient de subir mon fils Christophe vers la prison de Perpignan, après deux mois à peine passés à celle de Moulins. Et avant, il y a eu celles de Grasse, Luynes, Lyon, Strasbourg et toutes celles de l’Ile de France, toujours dans des conditions extrêmes. Or, il est aisé de constater que Christophe qui est un calme n’a aucun rapport d’incident en détention, sauf pour refus de se baisser et tousser en montrant son postérieur.
Ce qui prouve une fois encore l’acharnement vengeur des institutions face à une tentative d’évasion. Vouloir s’extraire d’un tombeau mortuaire ou d’une situation aliénante vous classe en tête de liste sur l’échelle des valeurs liées à la dangerosité des individus incarcérés, loin devant les tuteurs en série et autres violeurs d’enfants.
Il n’y a aucun jugement moral ou de valeur, seulement le froid et implacable constat d’une maman qui s’interroge sur l’avenir (carcéral) de ses enfants.
Christophe ne voit plus sa fille depuis plus de trois ans. Quant à Cyril, il a dû au début de sa jeune paternité refuser que sa fille vienne le voir dans les bras de sa mère au parloir, parce qu’elle ne pesait que 960 grammes à sa naissance. Les transports en commun jusqu’à Rouen auraient présenté un trop grand risque de contamination pour une grande prématurée.
En outre, il avait dû faire trois mois de mitard (limité à 45 jours par la loi), soit Noël, le jour de l’an, et son anniversaire, pour se faire entendre et obtenir son transfert sur la région parisienne afin de voir sa fille sans la mettre en danger, ce que les institutions n’ont pas su faire malgré leurs discours vertueux sur le maintien du lien familial.
Donc, cette soit disant volonté, tant judiciaire que pénitentiaire, de privilégier les liens familiaux ainsi qu’une éventuelle réinsertion n’est que de la poudre de perlimpinpin distribuée aux médias comme un anxiolytique de masse destiné à endormir la conscience d’un public susceptible de se poser des questions.
Tant que des individus seront privés du droit à la dignité, brimés, assujettis ou torturés, qu’ils seront enfermés leur vie durant sans comprendre le sens d’une telle peine, dépossédés du moindre espoir ; ils fabriqueront dans leurs têtes des milliers de grappins et autres hélicoptères pour s’extraire de l’inexorabilité mortifière de leur situation carcérale.
Personne ne peut espérer garder des moutons dans des constructions prévues pour y enfermer des loups. Dans des conditions de détention aussi concentrationnaires, seul l’esprit de meute s’amplifiera malgré la volonté de séparation qui sous-tend cette politique ultra sécuritaire. Cette situation hautement délétère est le terreau de rebellions largement justifiées.
En envoyant Christophe à quelques mille kilomètres de sa famille dont les deux membres les plus importants à ses yeux sont malades, a-t-on un autre but que celui d’essayer de la faire également craquer ?
Il ne voit plus sa fille à cause de ses conditions de détention et d’isolement exceptionnelles, notamment la mesure hygiaphone - digne d’un autre temps où la barbarie était la règle. Elles le coupent à jamais du monde des vivants de façon délibérée, dans le seul but de servir l’actuelle politique qui distille la peur et l’humiliation à des fins d’exemplarité pour pérenniser son avènement, son pouvoir et sa toute-puissance.
Votre fonction vous impose l’impartialité et vous engage à prendre en compte tous les éléments utiles pour faire la lumière tant sur les faits que sur sa personnalité de mes enfants.
D’avance, je vous remercie et vous prie d’agréer, monsieur le juge, l’expression de mes salutations distinguées. »

Veuillez agréer l’expression de mes salutations distinguées.
Catherine Charles

 
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