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(2006) Quatre détenus de la MA de Saintes condamnés pour sévices

Publié le samedi 30 décembre 2006 | http://prison.rezo.net/2006-quatre-detenus-de-la-ma-de/

Quatre détenus condamnés pour sévices

Quatre détenus ont été condamnés de 2 à 5 ans de prison pour des violences à l’encontre du cinquième occupant de leur cellule.

Q uatre détenus ont été condamnés mardi à Saintes en Charente-Maritime à des peines de 2 à 5 ans de prison pour des sévices infligés pendant 48 heures d’affilée à leur compagnon de cellule, selon les déclarations de l’avocat de la victime, mercredi 30 août.
Le "meneur" a été condamné à 5 ans d’emprisonnement, son "lieutenant" à 4 ans et leurs "hommes de mains" à 2 ans de prison pour "violences en réunion", a indiqué Me Jean Moulineau.
Le procureur de Saintes avait requis des peines de 4 à 7 ans de prison à l’encontre des quatre hommes âgés de 21 à 24 ans à l’époque des faits.
Les brimades avaient commencé le 20 avril 2005, après le départ d’un sixième détenu, un "caïd" qui avait pris la victime, Joan, 20 ans, dépressif et faible, sous sa protection, dans la cellule de 22 m2 qu’ils se partageaient à la maison d’arrêt de Saintes.
"Tout ce qu’on lui disait de faire, il le faisait. Alors c’est devenu un jeu, chacun renchérissait", a expliqué à la barre l’un des prévenus, cité par le quotidien Sud Ouest.

Violences et humiliations
 
Les quatre hommes imposent d’abord au jeune homme, qui était en détention provisoire, des corvées ménagères, l’obligent à boire l’eau des toilettes et à faire des pompes sous les coups. Une cigarette est écrasée sur son dos, du vinaigre et de la moutarde étalés sur la brûlure.
Le lendemain, les humiliations et violences se poursuivent, selon l’avocat. On lui met un pied de chaise dans la bouche qu’on fracture ensuite à coup de pied, lui cassant deux dents, avant de lui intimer l’ordre de rincer son sang avec l’eau des toilettes puis de boire un bol de vinaigre.
Selon Me Moulineau, on lui demande aussi de se mettre en équilibre, en caleçon, entre les lits superposés, une cagoule sur la tête, puis on lui fouette les parties génitales avec un torchon. Quand on l’oblige à grimper sur un radiateur en hauteur, il finit par tomber et se blesser.
Selon son avocat, son calvaire prendra fin quand l’un des co-détenus préviendra un gardien expliquant les blessures de Joan par une bagarre pour l’empêcher de se suicider.

Source : Nouvel Obs