Publié le mardi 3 octobre 2006 | http://prison.rezo.net/2006-canicule-en-prison-oh-ben-si/ Oh ben, si môsieur le Minisse le dit... Une infirmière de l’UCSA de la maison d’arrêt de la Santé l’explique très clairement lors d’une conversation que j’ai avec elle pendant mes soins du matin : "la canicule en prison, on rencontre les mêmes problèmes qu’à l’extérieur, on a des personnes âgées ou atteintes d’une maladie grave (cancer, SIDA, diabète, cardiaques, etc.) mais, contrairement à l’extérieur, ici pas grand-chose n’est entrepris pour rendre moins contraignant les grandes chaleurs et pour éviter le prie." Cette simple phrase résume assez bien la situation, je pense. Monsieur Pascal Clément, voulez-vous que l’on reprenne ensemble, point par point, les consignes d’application générale citées dans votre communiqué de presse ou puis-je me permettre, tout simplement, de vous dire qu’aucune de ces mesures ne sont appliquées ? En politique, le "faire-paraître" est un exercice de haute-voltige, un signe ostentatoire de celui qui n’a pas de réponse à donner, mais qui souhaite faire croire le contraire, mais malheureusement, ça ne marche pas sur tout le monde et encore moins sur ceux qui sont directement concerné par ces problèmes de canicule. Et j’en fais partie. Je suis une personne gravement malade et je suis plusieurs traitements lourdss. Certains de mes médicaments devraient se trouver au frigo, mais je n’en ai pas à ma disposition. Particulièrement un de mes médicaments, chaque fois que je dois le prendre dans mon pillulier, je dois prendre des précautions pour qu’il ne se dissous pas dans mes doigts. Et qu’est-ce qui me dit que ce médicament garde toute son efficacité ? C’est pareil pour un second médicament que je dois prendre ministre. Et quand ça n’ira plus, qu’y trouverez-vous à redire, cette fois ? En vérité, on l’aura compris, effet d’annonce que ce communiqué de presse et cette "pseudo visite" à la prison de Versailles. Absolument rien n’est prévu pour contrer la canicule dans les prisons françaises. Encore une fois, les détenu(e)s sont totalement délaissé(e)s. Qu’importe qu’un détenu meurt de la canicule ? La prison ne se résumera jamais qu’à une simple privation de liberté. Didier Robert, détenu à la M.A. de la Santé, à Paris. [1] Lire le communiqué de presse |