Publié le jeudi 5 octobre 2006 | http://prison.rezo.net/2006-avoir-tort-ou-raison/ Avoir tort ou raison... 9h20, le surveillant d’étage vient m’ouvrir la porte pour que j’aille à l’UCSA pour me faire ma piqûre de Fuzéon comme chaque jour depuis plusieurs mois. Cette injection doit se faire à 9h30 précise. J’arrive à l’UCSA, il est 9h25, comme on est Dimanche, ce ne sont pas les mêmes surveillants que dans la semaine. Je donne mon ticket de déplacement et ma carte d’identité intérieur et l’on me demande d’attendre dans la salle d’attente. Ce que je fais sans discuter. D’ailleurs pour faire passer le temps, j’ai ramené un bonbon. Quand ce dernier fût terminé, je regarde ma montre, il est 9h35. Comme la salle d’attente n’est pas fermée, je demande, de loin, aux surveillantes de faire prévenir l’infirmière que je suis là, c’ar j’ai une injection qui doit se faire à heure précise, 9h30. Elles ne me donne pas le temps de frinir ma phrase, elles me disent de rentrer dans la salle d’attente. Ce que je fais, je me dis que l’infirmière ne va pas tarder. Cinq minutes plus tard, toujours personne, alors je redemande aux surveillantes de faire prévenir l’infirmière, mais à peine le premier mot prononcé, elle me hurle dessus "vous êtes convoqué à 10h00 ? Alors vous attendez en salle d’attente". Ouhaaa !!! Je tente une nouvelle fois de m’expliquer, mais elles insitent pour que je retourne en salle d’attente. Voyant que je n’obtiendrais rien, j’interpelle une infirmière qui passait devant moi et je lui fais juste un signe de faire prévenir l’infirmière pour lui dire que je suis là. Elle me fait signe de la tête "oui". Les surveillantes se sont apperçues de mon signe, elles n’apprécient pas du tout et hurlent de plus belle que je n’ai rendez-vous qu’à 10h00. Tout d’un coup, l’infirmière qui s’occupe de moi sort de son bureau en reconnaissant ma vois qui commencait à s’élever sérieusement. Je suis plutôt du genre conciliant et ne jamais faire d’histoire, mais quand je sais que j’ai raison, rien ne me fait changer d’avis. Sans demander quoi que ce soit, elle me fait signe de rentrer dans la salle de soin. Ce que je fais sans discuter car je sais trop bien que si je continue la conversation débile avec ces deux surveillantes, ça va dégénérer. Mais ces dernières n’apprécient pas du tout que je passe "avant" l’heure. L’infirmière répond qu’effectivement j’ai bien rendez-vous à 9h30. Les surveillantes insistent, elles disent que sur leur liste, je suis inscrit à 10h00. L’infirmière leur rpéond que c’est elle qui fait la liste et qu’elle sait qui vient et à quelle heure. Mais les surveillantes ne veulent absolument pas en démordre et montrent la liste à l’infirmière. "Regardez" dit l’un d’elles "ce détenu est inscrit à 10h00". Et l’infirmière de leur répondre "Oui, mais il se trouve que ce détenu que vous me montrez sur la liste n’est pas celui-ci. Lui, C’est monsieur D. et il a bien rendez-vous à 9h30". C’est l’exemple même qui démontre bien que dans les geôles frnaçaises, un détenu n’a pas ce droit fondamental de s’exprimer, de s’expliquer, de dialoguer. Le seul droit "se taire". Didier Robert, détenu à la M.A. de la Santé, à Paris. |