Publié le lundi 13 novembre 2006 | http://prison.rezo.net/2006-blog-47-la-sortie-elle-se/ La sortie... elle se prépare 1019 Jours de détention... en Centre de détention La sortie de prison... il y en a toujours « une »... Elle doit se préparer. Il y a cependant des obstacles qui feront que rien de ce qui est prévu, ne va arriver. Au niveau psychologique : Un ancien détenu, à sa sortie, n’est plus le même. Quoi qu’en disent certains, la prison traumatise, et c’est la capacité de chacun de s’adapter qui fera la différence. Au niveau « santé » : Même si tu n’as pas été « malade » en prison, il n’est pas sûr que ton état de santé ne se soit pas dégradé (mauvaise nutrition, mauvaises conditions d’hygiène), aussi, il me semble important qu’une visite chez ton médecin traitant et un bilan complet soient faits afin de s’assurer que la détention n’a pas entraîné des aggravations de l’existant ou provoqué de nouvelles maladies... Outre les troubles du sommeil inévitables, après quelques jours de liberté, tu vas traverser une période « dépressive », d’une durée variable, mais qui peut être longue... rien ne va comme tu le voudrais... Il est important de savoir la gérer, avec l’appui de ses proches ou d’une aide extérieure. Au niveau professionnel : Il te faudra redémarrer, et ce n’est pas le plus simple. Au niveau financier : Ton pécule va vite « fondre », même s’il était important. Tu as, peut-être, perdu la notion de la valeur des choses et tu seras tenté d’acheter des choses inutiles. Peu d’aides permettent à l’ancien détenu d’attendre un travail correspondant à ses capacités et souhaits. Il te faudra faire avec les lois du marché qui ont changé et qui, souvent, ne te seront pas favorables. Quelques conseils à la famille et aux proches d’un détenu « sortant » : . Allez le chercher si vous le pouvez et s’il vous l’a demandé. Se retrouver « seul », sur le trottoir, est difficilement supportable, . Ne vous étonnez pas de ses attitudes « expressives » qui peuvent vous choquer, mais qui, pour lui, ont un sens. Il retrouve une « liberté » de mouvements, perdue..., . Vous pouvez le prendre dans vos bras, même si ce n’était pas dans votre habitude « avant », et si cela le ne sera plus, plus tard. Il a besoin de ce contact physique pour s’assurer qu’il est « encore » aimé, . Il vous faudra savoir l’écouter, ne pas le questionner. D’ailleurs, à sa sortie, l’ancien détenu est trop préoccupé par le présent pour parler du passé. Chaque chose en son temps, s’il veut s’exprimer, il le fera spontanément, au moment où il le jugera opportun. Sachez être patient (lui, il l’est devenu) et s’il ne s’exprime « jamais », ce n’est pas grave, le présent témoignage vous aura fait découvrir l’essentiel de ce qu’il a vécu, . Pour l’ancien détenu, les moments de silence (sans échange de paroles) sont nécessaires. Il a eu tant de moments de silence, que cela lui reste « longtemps »... un besoin. Sachez respecter son silence..., . Même s’il a été privé de "bonnes" choses, en général, son souhait n’est pas de faire un repas gastronomique qu’il ne supporterait pas... De plus, sa présence dans un restaurant va le gêner, il se croira « surveillé » (observé) comme si son état d’ancien détenu était inscrit sur son front. . Ne pas oublier que les premières nuits sont, aussi, des épreuves et la redécouverte de nouvelles sensations, liées à l’environnement et à ceux qui l’ont rencontré. Le bouquin de Paul Denis n’a pas encore trouvé d’éditeur. Vous pouvez l’acquérir en envoyant un chèque de 17 € (frais d’envoi compris) à TOP SERVICES, 31 rue des Allemands à 57000 METZ. Pour 13 €, je peux vous l’envoyer par e-mail (150 pages A4). |