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C Les mesures de contrôle après la sortie de prison

Publié le dimanche 11 février 2007 | http://prison.rezo.net/c-les-mesures-de-controle-apres-la/

Les mesures de contrôle après la sortie de prison

En 2004, 114 594 condamnations à une peine de d’emprisonnement ferme ont fait l’objet d’une inscription au casier judiciaire, un nombre qui a augmenté de 8,5% en cinq ans. Cette évolution témoigne bien de l’aire du temps. Alors qu’ils chantent les louanges de l’aménagement des peines et de la préparation à la sortie, les pouvoirs publics multiplient dans le même temps les dispositifs de peine après la peine. Initialement présentés comme des mesures d’assistance et de soins, ceux-ci deviennent des instruments de contrôle et de fichage. Cette politique soumet l’ancien détenu à une injonction paradoxale dont il ne peut que difficilement s’extraire. Il doit se réinsérer et éviter tout faux pas sous peine de réincarcération immédiate mais il reste considéré comme un délinquant en puissance marqué comme tel à ses propres yeux comme aux yeux de ses contemporains. Organiser le retour à la vie libre dans les meilleures conditions possibles pour l’intéressé comme pour la collectivité pourrait constituer la finalité de la sanction pénale. Cela nécessite une révolution culturelle. Les récentes démarches législatives, et notamment la loi du 12 décembre 2005 relative au traitement de la récidive des infractions pénales, n’empruntent pas cette direction. Au nom de « l’amélioration de l’efficacité de la prévention de la récidive », ce texte prétend définir des « objectifs de réinsertion et de prévention de la peine », sans masquer son réel dessein : l’augmentation des durées d’emprisonnement et d’épreuve infligées au condamné en état de récidive légale ainsi que le développement de mesures telles le suivi socio-judiciaire, les placements sous surveillance judiciaire et sous surveillance électronique mobile. Loin de s’affranchir d’une conception de la peine s’inscrivant dans la perspective moralisatrice d’une rédemption, le législateur donne à croire que le sortant de prison est un récidiviste potentiel dont il faut se protéger par une surveillance de tous les instants.